R5 E-Tech Turbo 3E : incompréhensible
Plan de l'article :
Renault vient de dévoiler une annonce qui ne manquera pas de faire parler : la R5 Turbo 3E, une version extrême de la R5 E-Tech inspirée des mythiques R5 Turbo et Turbo 2. Proposée en série limitée, cette nouvelle venue affiche des caractéristiques techniques qui la positionnent comme une référence sur le segment des citadines sportives électriques. Mais cette stratégie soulève de nombreuses questions, notamment face à la cohérence interne du groupe Renault et de sa marque Alpine.
Une fiche technique très respectable ...
La Renault 5 Turbo 3E adopte donc une architecture 100 % électrique avec deux moteurs placés à l'arrière, chacun dédié à une roue. Avec ses 500 chevaux en propulsion et un moteur par roue, elle bénéficie du torque vectoring qui permet d'accroître le pivotement en virage. Capable d'accélérer de 0 à 100 km/h en moins de 3,5 secondes, cette électrique survoltée repose sur une structure monocoque en carbone, assurant rigidité et légèreté.
Côté design, elle conserve l'état d'esprit des Renault 5 Turbo avec une silhouette radicale et sportive (arrière train et hanches XXL) qui la rend particulièrement remarquable et radicale.
Un positionnement qui sème le doute
Aussi excitante soit-elle, cette R5 Turbo 3E vient compliquer la lecture de la stratégie du groupe Renault. Ce modèle, en s’imposant comme une sportive électrique radicale, semble marcher directement sur les plates-bandes de l’Alpine A290, présentée comme le modèle phare de la sportivité électrique du groupe. Mais paradoxalement, cette dernière s’avère être nettement en retrait par rapport à la R5 Turbo 3E. C'est comme si Alfa Romeo sortait une voiture qui surpasse les cousines de chez Ferrari (bien que la famille ait été découpée en deux depuis ...).
L’Alpine A290, pourtant censée incarner le haut de gamme sportif à la française, reste une traction avec un unique moteur électrique sur le train avant, un choix qui limite ses performances et son agrément dynamique face à la propulsion bi-moteur et au torque vectoring de la R5 Turbo 3E. Le choix de Renault de développer ce modèle sous sa marque principale, plutôt que de le confier à Alpine, semble donc contre-intuitif. Une telle architecture, à la fois complexe et onéreuse, aurait naturellement trouvé sa place au sein de la gamme Alpine.
Une stratégie incohérente
Le groupe Renault semble brouiller son message en proposant sous la marque Renault un véhicule qui surpasse celui d’Alpine, sa marque sportive par excellence. Cela pose une question centrale : pourquoi ne pas avoir fait de cette R5 Turbo 3E une Alpine, renforçant ainsi la cohésion de l’offre et la montée en gamme de la marque ?
De plus, cette décision risque de décrédibiliser l’A290 avant même son lancement, en montrant que Renault peut offrir une architecture nettement plus performante sous sa propre marque. Ce choix évoque une stratégie à court terme qui pourrait à long terme fragiliser la marque Alpine, dont le positionnement premium sportif semble aujourd’hui remis en question.
Conclusion
La Renault 5 Turbo 3E est une voiture enthousiasmante qui réussit à allier l’héritage mythique de la R5 Turbo avec la modernité électrique. Ses performances et son architecture la placent parmi les véhicules électriques sportifs les plus audacieux du moment. Mais cette proposition soulève des questions pour le groupe Renault et Alpine. En éclipsant l’A290, ce modèle risque de nuire à l’image de la marque sportive. Il reste à espérer que Renault clarifie rapidement sa stratégie pour éviter un conflit interne entre ses propres modèles. Et pour le moment seul la série limitée permet de modérer la concurrence interne et le cannibalisme entre ces deux marques. Car si il n'y en a qu'une poignée à vendre, eh bien les conséquences seront forcément limitées ...
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