Plan de l'article :
Audi s’est pris les pieds dans sa propre stratégie de nomenclature. Initialement, la marque avait décidé que les modèles thermiques porteraient des chiffres impairs et les électriques des chiffres pairs. Mais face à l’aura importante du nom A6 auprès des clients (Audi est en difficulté et il ne faut plus rien laisser au hasard), la marque a brutalement changé de cap, revenant à une version thermique sous la pression du marché. Résultat : une A6 développée dans l’urgence, sans doute par le stagiaire qui passait par là histoire de réduire les coûts liés à la masse salariale (on est taquins ..).
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Derrière cette A6 Avant, on ne trouve rien d’autre qu’une Audi A5 recarrossée. Les modifications sont minimales : la plateforme est la même, et l’empattement n’augmente que de 4 cm (2,93 m contre 2,89 m pour l’A5). Extérieurement, elle parvient à sauver les apparences grâce à des proportions idéales et une silhouette très réussie. Elle a même une petite allure de RS6 dès l'entrée de gamme. Elle a toutefois un petit air typé au niveau des optiques avant qui la "japonise" un peu, on peut même y trouver quelques airs de Cupra, laissant croire que c'est le même stagiaire qui s'occupe de toutes les marques du groupe. On ne retrouve pas le badge rouge des dernières Audi qui rappelle justement la blason S et RS, encore une marche arrière précipitée ?
A l’intérieur c’est une tout autre histoire. Audi a fait du copier-coller intégral avec l’A5, reprenant strictement la même planche de bord, sans la moindre amélioration qualitative, ce qui aurait été de bon augure tellement c'est peu ragoutant (allez en concession vérifier par vous-même !). L’ambiance se veut moderne avec une instrumentation numérique de 11,9 pouces et un écran tactile de 14,5 pouces (Android Automotive sauve heureusement les meubles), mais le niveau de finition et les matériaux ne sont pas à la hauteur des prétentions de la marque, et pour être un peu moins conventionnel je dirais de manière plus familière que c'est une belle cochonnerie (un amoncellement de plastiques tous plus médiocres les uns les autres). Pour une voiture qui porte le nom A6, l’ensemble fait clairement tâche. Plus que jamais, les "anciennes" gagnent en aura avec la sortie des versions modernes ...
Si Audi a fait le choix d’une A6 uniquement en break, c’était pour répondre à une demande supposée de praticité et d’espace. Mais sur ce point aussi, la nouvelle venue déçoit. Avec seulement 466 litres de coffre, elle est largement en retrait par rapport à la précédente génération (565 litres). La modularité est correcte avec une banquette rabattable 40/20/40, mais même une compacte pourrait offrir un volume comparable. Dommage pour un modèle qui mise tout sur son format break.
L’A6 Avant repose sur la plateforme PPC (Premium Platform combustion), qui n’est autre qu’une version remodelée de la MLB Evo, déjà utilisée sur l’ancienne génération. Côté motorisation, elle propose plusieurs options :
Tous ces moteurs bénéficient de la nouvelle hybridation légère MHEV Plus développée par Audi. Ce système 48V améliore la récupération d’énergie et permet d’éteindre le moteur thermique plus fréquemment afin de réduire la consommation. Audi annonce une fourchette de 5 à 5,8 l/100 km pour le diesel, des valeurs honorables, mais qui n’ont rien d’exceptionnel.
Côté dotation, l’A6 Avant profite des roues arrière directrices pour améliorer son agilité et réduire le rayon de braquage, un classique aujourd'hui. Contrairement à l’A5, elle peut également recevoir en option une suspension pneumatique, gage d’un meilleur confort de roulage et d'une assiette qui reste constante. Mais ces raffinements ne suffisent pas à masquer le fait que cette A6 est un recyclage à peine maquillé, et surtout qu'elle n'est devenu qu'un gros bout de plastique fragile et mal fini. Allez, ne soyons pas trop mauvaise langue car la MLB, ou plutôt PPC (....), bénéficie de trains roulants d'un niveau supérieur : double triangle à l'avant (arrière en multibras mais il n'y avait aucun autre choix possible).
Le prix d’entrée de 70 550 € pour cette A6 Avant 2.0 TDI finit de rendre l’ensemble peu convaincant, car la qualité de l'habitacle associée à l'agrément de l'ancien monde (un 2.0 TDI ne passe plus à l'heure de l'électrique, clairement) font tâche aujourd'hui.
Audi a-t-elle vraiment réussi son pari en réintroduisant un modèle thermique sous un nom aussi prestigieux que l’A6 ? Rien n’est moins sûr.
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