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Dans une décision qui pourrait bouleverser le marché des voitures connectées (à savoir toutes les voitures modernes ou presque), les États-Unis viennent d’annoncer l’interdiction progressive de la vente de véhicules intégrant des technologies embarquées chinoises ou russes. Cette mesure, qui commencera en 2027 pour les logiciels et en 2030 pour les équipements physiques, marque un tournant stratégique qui risque de remodeler les perspectives des voitures fabriquées par ces deux pays (surtout la Chine, car la Russie n'a pas grand chose à proposer). Si l’on pensait que les voitures connectées étaient là pour nous simplifier la vie, elles pourraient aussi devenir des outils d’espionnage, véritables "chevaux de Troie" technologiques.
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Selon Gina Raimondo, secrétaire au Commerce sortante, les voitures modernes ne se contentent plus de rouler, elles collectent une montagne de données grâce à leurs caméras, micros, GPS, et autres dispositifs connectés. Les États-Unis estiment que ces technologies pourraient être exploitées par leurs adversaires pour accéder à des informations sensibles. La nouvelle réglementation impose donc aux constructeurs de bannir tout matériel ou logiciel ayant des liens directs ou indirects avec la Chine ou la Russie.
Voici en action une voiture chinoise qui détecte les personnes qui se situent autour
Si aucune voiture chinoise n’est actuellement vendue aux États-Unis, des marques comme Volvo ou Polestar, détenues par des entreprises chinoises, risquent d’être impactées. La mesure cible également des constructeurs américains comme Tesla, qui fabrique certains de ses modèles en Chine pour l’exportation. L’objectif affiché est clair : protéger la vie privée des citoyens américains (ce qui peut prêter à rire quand on connaît la politique des services secrets américains ...) et garantir la sécurité nationale (il y a ici un peu plus d'honnêteté).
Les voitures modernes ont des caméras tout autour du véhicule mais aussi dans l'habitacle ...
Voilà fiches-auto.fr "espionné" pendant son travail lors du salon de Paris 2024 ...
Présentée comme une mesure visant à protéger la sécurité nationale, cette décision amène des interrogations : s’agit-il vraiment d’une réponse à une menace sécuritaire, ou d’un prétexte pour renforcer un protectionnisme à peine dissimulé ? En creusant un peu, il est tentant de voir dans cette décision un moyen pour les États-Unis de fermer leur marché à la concurrence étrangère, en particulier chinoise. La Chine, en avance dans de nombreux domaines technologiques, commence à inquiéter sérieusement les acteurs occidentaux, y compris dans l’automobile. Et alors que les voitures électriques chinoises gagnent rapidement du terrain en Europe grâce à des prix compétitifs et des technologies de pointe, les États-Unis semblent vouloir anticiper leur arrivée en invoquant un argument sécuritaire. Les USA sont les champions pour trouver des arguments et excuses pour justifier des actions souvent immorales et injustes, l'histoire regorge d'exemples ... On peut donc se questionner sur ce sujet précis.
Cette annonce rappelle étrangement une décision prise par la Chine en 2021, où les Tesla avaient été bannies des zones sensibles, comme les bâtiments gouvernementaux ou militaires. À l’époque, Pékin craignait que les caméras embarquées des Tesla ne soient utilisées pour collecter des données stratégiques. Aujourd’hui, Washington adopte une position similaire, mais à une autre échelle en généralisant cette logique à toute la chaîne d’approvisionnement des véhicules connectés.
L’ironie de la situation est palpable : alors que la Chine se protégeait des intrusions potentielles américaines, les États-Unis cherchent désormais à sécuriser leur propre territoire. Ces deux géants économiques et technologiques semblent enfermés dans une spirale de méfiance mutuelle, chaque mesure appelant une riposte. Et si cette dynamique continue, elle risque de dessiner un avenir où les technologies connectées deviendront autant des outils de surveillance que des armes de guerre économique.
Les caméras d'une voiture moderne jouent en théorie un rôle dans la sécurité et l'assistance à la conduite. Les caméras extérieures surveillent les trajectoires, détectent les obstacles et permettent le fonctionnement des systèmes d'aide à la conduite comme l'autopilot. À l'intérieur, une caméra scrute le conducteur pour vérifier qu'il tient bien le volant, qu'il reste attentif à la route et qu'il ne montre aucun signe de malaise. Les normes de sécurité moderne vont même les rendre obligatoires ... Cependant, ces justifications techniques pourraient cacher une autre réalité : un prétexte pour multiplier les dispositifs de surveillance dans notre quotidien. Avec nos smartphones, ordinateurs, et désormais nos voitures, nous sommes filmés et écoutés en permanence. Cette omniprésence des technologies connectées soulève des questions inquiétantes sur la collecte de nos données et le respect de notre vie privée.
Cette interdiction s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine. Au-delà des voitures, les guerres technologiques touchent déjà des secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs et l’intelligence artificielle. Ce nouvel épisode montre que la fracture se creuse, rendant toute coopération de plus en plus difficile.
Pour les constructeurs automobiles, les problématiques se cumulent encore davantage. Ils devront repenser leurs chaînes d’approvisionnement pour respecter les nouvelles normes tout en continuant à innover dans un marché ultra-concurrentiel. Et pour les consommateurs, cela soulève des questions : ces mesures permettront-elles réellement de protéger le pays ou s’agit-il d’un prétexte pour verrouiller le marché face à des concurrents redoutables comme la Chine ?
Une chose est certaine : les voitures connectées, jadis symbole de progrès, s’imposent désormais comme un terrain de bataille géopolitique. Et cette guerre technologique ne semble que commencer.
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