Une pluie de voitures radars à venir ...
Plan de l'article :
Le printemps 2025 ne sentira pas que le retour des beaux jours et des températures agréables sur les routes d’Occitanie, de Provence-Alpes-Côte d’Azur et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Non, ce sera aussi l’arrivée d'une nouvelle fournée de voitures-radars privées, prêtes à flasher tout ce qui roule un peu trop vite. Des véhicules banalisés, non pas conduits par des policiers mais des employés d’une société privée : OTC. Si vous pensiez pouvoir les repérer au premier coup d'œil, détrompez-vous : elles se fondent plus que jamais dans le trafic grâce à une banalisation poussée à l'extrême.
Vous voyez la Peugeot 308 dans votre rétroviseur ? Ou cette Dacia Sandero qui roule pépère devant vous ? L’une d’elles pourrait bien être un radar mobile, car les probabilités vont nettement grimper à la hausse avec ce nouvel arrivage. Et le pire, c’est que vous ne le saurez pas avant de recevoir votre amende dans la boîte aux lettres. Ces engins fonctionnent avec des capteurs infrarouges et sont capables de flasher dans les deux sens, sans flash ni alerte. Implacable, non ?
Moins il y a de morts, plus il y a de radars
Ce qui interpelle encore une fois, c’est qu’on multiplie les radars alors que la mortalité routière baisse. En 2023, il y avait 3,1 % de morts en moins sur les routes (chiffres 2024 non encore consolidés). Une bonne nouvelle, non ? Eh bien ce n'est semble-t-il pas suffisant pour l'Etat qui souhaite plus que jamais étendre le réseau de radars en France ... Bienveillance vous avez dit ? Bien sûr, on n'en doute pas la moindre seconde ! Les itinéraires des voitures-radars sont définis en collaboration avec les services de l’État, en se concentrant sur les axes où des excès de vitesse fréquents ont été constatés et qui présentent un risque élevé d’accidents. Une théorie qui devait aussi s'appliquer à tous les autres types de radars mais qui dans les fait est difficile à voir, car les radars automatiques sont souvent mis à des endroits qui s'apparentent plus à des pièges qu'à des axes accidentogènes.
Pour contourner les applications d'aide à la condutie ?
Mais voilà, en parallèle, les radars fixes, ces bonnes vieilles boîtes grises au bord des routes, perdent en efficacité. La faute à Waze, Coyote et compagnie, qui signalent tout. Résultat : ces radars mobiles mobiles deviennent la solution idéale pour attraper ceux qui auraient cru pouvoir ruser, c'est même l'arme ultime ..
Et là, on voit le problème sous un autre angle : moins il y a de morts sur la route, plus on invente de moyens de verbaliser. Il faut bien que les caisses de l’État continuent de se remplir même si d'un autre côté le chef de l'Etat fait tout pour les vider le plus rapidement possible. Une seule de ces voitures peut rapporter jusqu’à 400 000 euros par an. Alors, forcément, on comprend pourquoi elles débarquent à fond sur nos routes. Avec 126 nouvelles voitures dans 31 départements, l’État ne compte pas ralentir le rythme.
Une marge de tolérance plus large ?
Ces radars privés ne sont pas tout à fait comme les radars fixes auxquels on est habitué, les marges d’erreur techniques sont un peu plus grandes. Pour une limite à 80 km/h, on vous flashe à partir de 91 km/h, et pour une limite à 120 km/h, c’est à partir de 132 km/h. Une tolérance plus large, vous dites ? Oui, mais ça ne fait pas de vous un gagnant pour autant : la discrétion de ces voitures compense largement cette souplesse. En clair, elles sont bien plus difficiles à éviter. Le but de cette formule est avant tout de passer un peu de pommade dans votre esprit ...
Une privatisation qui passe mal
Le fait que ces radars soient gérés par des entreprises privées a du mal à passer chez beaucoup de monde. D’un côté, on nous dit que ça libère les forces de l’ordre pour des missions plus importantes (comme réprimander un peuple qui voudrait manifester de temps à autre sur les abus qu'il subit ?). De l’autre, on a l’impression de se faire avoir par un système où la priorité n’est pas forcément la sécurité, mais bien le rendement. Et les associations d’automobilistes ne se privent pas pour le dire. "Est-ce vraiment ça, la sécurité routière ?" demandent-elles. Est-ce qu’on ne glisse pas doucement vers un modèle où chaque excès de vitesse est vu comme un moyen de faire tourner la machine à cash ? A un moment, on peut dire que les choses commencent à beaucoup dépasser du tapis pour ne pas que ça se voit.
Des conducteurs sous pression
Imaginez rouler sur une route secondaire, avec cette petite voix dans votre tête qui vous dit : "Et si cette voiture banalisée était un radar ?" Résultat : on devient hyper vigilant (ou plutôt on se déconcentre de notre mission première : se focaliser sur notre environnement), voire stressé. D'autant plus que les routes françaises sont spécialisées pour vous imposer une vitesse maximale différente tous les 3 km ... Même les applications et les indications sur les voitures modenres ont tendance à se mélanger les pinceaux tellement c'est fouillis. J'ai souvent deux vitesses maximales différentes affichées dans ma voiture et sur Coyotte, alors imaginez un conducteur tout seul sans assistance.
Un vieux débats qui prend la poussière
Alors, est-ce que ces radars mobiles privés vont vraiment nous aider à sauver des vies ou est-ce qu’ils ne sont qu’un outil de plus pour nous faire passer à la caisse ? Une chose est sûre : il devient de plus en plus difficile de passer entre les mailles du filet, et l'arrivage de cette troupe de voiture privées vont en faire mal à plus d'un, mêmes ceux qui ne cherchent pas à rouler particulièrement vite ...
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