Oliver Blume, le PDG de Volkswagen, ne mâche pas ses mots. Dans une interview récente, il a clairement exprimé son soutien à une législation plus contraignante pour accélérer la transition vers la mobilité électrique en Europe. Selon lui, il faut forcer la main aux constructeurs pour qu'ils abandonnent définitivement les moteurs thermiques d'ici 2035. Il se positionne donc à l'opposé de BMW, qui pense tout l'inverse.
Mais pourquoi une telle prise de position ? Peut-être parce que Volkswagen commence à sentir le vent tourner. Avec la fin des bonus pour l’achat de véhicules électriques en Allemagne depuis fin 2023, les ventes de VW ont pris un coup. Blume en est bien conscient. Il voit dans cette législation stricte une manière de sauver la compétitivité de l'Allemagne face à d'autres géants de la voiture électrique.
A titre personnel, je ne ne peux toutefois m’empêcher d’être sceptique face à cette approche, mon expérience et mon contact avec les internautes montre qu'il n'est pas productif de braquer les gens. Forcer les choses n’a jamais été la meilleure solution pour obtenir de bons résultats avec des être humains (et même les animaux de manière plus générale). L’opinion publique est déjà assez méfiante vis-à-vis de l’électrique. Imposer une transition par la contrainte ne ferait qu’aggraver cette méfiance. C’est comme essayer de forcer un enfant à goûter un nouveau plat : plus on insiste, plus il résiste.
La crainte que je vois, c’est que cette contrainte renforcera l’idée que l’électrique est quelque chose qu’on nous impose, plutôt qu’un choix positif et volontaire. Les gens pourraient bien se braquer encore plus contre cette technologie, ce qui ralentirait son adoption, exactement l'inverse de l'effet recherché.
Il explique aussi que les carburants synthétiques, bien qu'une option intéressante, ne seront qu'une niche réservée à quelques véhicules spécifiques (911 ?). Pour lui, l'avenir est clairement électrique, et il n'y a pas d'autre voie possible si on veut vraiment avancer sur la question climatique. A ce sujet là, je suis 100% en phase (sans jeu de mots) avec lui ...
Mais encore une fois, est-ce que forcer les constructeurs et les consommateurs est vraiment la meilleure façon d'y arriver ? La transition vers l’électrique doit venir d’un désir collectif (c'est pourquoi je vous invite à essayer l'électrique avant de l'enterrer vivant comme beaucoup le font), d’une compréhension que c’est la meilleure voie pour l’avenir. Si les gens entendent que les constructeurs sont contraints, cela ne fera que renforcer leur méfiance. Ils se diront : « Si c’était si bien que ça, pourquoi doivent-ils nous forcer à l’adopter ? ». La France cumulant esprits rebelles et faibles (une dégradation cognitive qui est toutefois généralisée et mondiale), on se retrouve vite avec des discours populistes simplistes et régressistes qui trouvent en plus beaucoup d'écho chez les personnes mal informées (j'étais dans ce camps avant 2019 pour être 100% transparent ... Mais il n'y a que les c... qui ne changent pas paraît-il, il me resterait donc un espoir ?!).
En somme, ce que Blume propose, c'est de ne plus laisser le choix : on passe à l'électrique, et on le fait vite. Les constructeurs qui traînent des pieds devront s'adapter ou disparaître. Mais si cette stratégie peut sembler efficace à court terme, elle risque de créer une résistance encore plus forte à long terme, et de freiner plutôt qu’accélérer l’adoption de l’électrique.
Pour moi, la transition doit se faire naturellement, en donnant aux gens envie de faire ce choix, plutôt qu'en leur imposant. Parce que si on commence à contraindre, on risque de se retrouver face à un rejet encore plus massif de l’électrique.
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