Plan de l'article :
C'est une question qui a été étudiée à maintes et maintes reprises dans les différents médias, avec parfois des conclusions contradictoire ... On peut donc finir par s'égarer et ne plus trop savoir quoi penser sur le sujet. Car pour tout vous dire, il est vrai que le thème est très compliqué, et certaines études sont assez limitatives (je vais donc me charger de vous égarer encore un peu plus !). Certaines se concentrent parfois sur le CO2 uniquement tandis que d'autres essaient d'englober tous les effets dans leur globalité de manière maladroite (et il est très difficile de comparer deux systèmes qui ne produisent pas forcément les mêmes pollutions ..).
Ici nous allons essayer de creuser le sujet quitte à ne pas répondre définitivement à certaines interrogations quitte à soulever plus de questions qu'au début (mieux vaut ça que conclure sur une énorme bêtise, chose que font bien trop de médias, ce qui "pollue" l'esprit du grand public).
Donc, est-ce que la voiture électrique est propre ? Plus propre ? Aussi propre ? Moins propre ? Variablement propre ?...
J'aurais au passage tendance à vous conseiller de rester vigilant vis à vis méfier des études et médias qui sont trop affirmatifs sur le sujet ... Car plus on en apprend sur la chose, plus on se rend compte de la finesse extrême du sujet, et même de la quasi impossibilité de le cerner avec exactitude.
Je vais donc soulever ici des points importants afin de mieux vous aider à percevoir le sujet dans sa globalité, et non pas de manière limitée et caricaturale comme on peut le voir parfois (la problématique est d'ailleurs la même avec le diesel qui a été diabolisé au delà de la raison et de la pensée scientifique. Il est triste de constater que le grand public peut se faire mener en bateau facilement quand le sujet devient un tant soit peu technique).
Dernière précision, je cherche ici à connaître la vérité et m'empêche activement d'avoir un a priori favorable à l'une ou l'autre des technologies (bien qu'on ait tous en notre fort intérieur une petite préférence .. Et que pour ma part je vois d'un oeil méfiant les études démontrant que l'électrique est la solution miracle). J'éviterai aussi de prendre le risque de trancher pour l'une ou l'autre technologie bien que je vais peut-être en égratigner certaines ...
C'est pour moi le point principal qui devrait être abordé avant d'entamer plus en profondeur le débat. En effet, cette notion semble différente pour certains qui vont se concentrer soit sur les particules, le Nox, le CO2, les dégâts environnementaux physiques (extraction de métaux rares, de pétrole classique ou par gaz de Schiste etc.). Mais les gens ne semblent pas toujours se soucier de ce détail et ne consultent que le résultat final de l'étude pour se faire une idée arrêtée et définitive sur le sujet. Et quand cette dernière ne prend en compte que les émissions de CO2 (presque tout le temps le cas), on peut alors estimer que le bilan n'est que partiel, car le CO2 n'est qu'une petite partie des pollutions générées par l'automobile (électrique ou pas).
On peut cependant affirmer une chose à ce stade là, la voiture électrique n'est pas propre et cette expression devrait être bannie définitivement du vocabulaire des médias et professionnels de l'auto. C'est d'une malhonnêteté intellectuelle grave et cela contribue pourtant à influencer la mémoire collective. A partir du moment où les pollutions émises sont à des échelles comparables d'une thermique on ne peut pas parler de propreté. Si les émissions totales étaient 100 fois inférieures à une thermique alors il deviendrait déjà plus concevable d'employer cette expression, mais à partir du moment où il y a des études contradictoires (parfois c'est l'électrique qui gagne, parfois le thermique ...) alors on se doit d'interdire d'employer cette appellation.
En fait vous aurez compris que cette dernière provient d'un biais cognitif pourtant facilement décelable. Ce n'est pas parce que vous ne voyez pas de pot d'échappement que l'auto est propre ou même plus propre (distinguons bien la nuance au passage) ...
Tout le monde sait bien que l'électricité est génératrice de pollution, car dans le cas contraire cela voudrait dire que nos maisons sont propres ? Que la consommation de mes appareils et chauffages électriques sont neutres pour la planète ? Que le bilan énergétique de ma maison de veut rien dire ? Que les notations / lettres de consommation (A, B, C, D) sur les produits en vente dans les magasins n'ont pas de sens ?
Jamais on ne m'a dit que mon lave-linge était un "objet propre", idem pour mon frigo ou téléviseur.
Il semble que la notion de propreté doit prendre tout en compte, que ce soit au niveau du listing des polluants émis que des étapes de fabrication, d'utilisation et de recyclage de l'auto. Sans oublier les dégâts sur les sols ainsi que la méthode d'approvisionnement en énergie (et donc aussi l'aménagement et la constructions d'infrastructures nouvelles destinées à l'électrique). Se limiter à comparer les émissions de CO2 entre thermique et électrique consiste donc à prendre seulement une infime partie du problème en compte. Et pourtant beaucoup basent leur idée finale sur ce genre d'études ...
C'est compliqué mais vous ne devez pas vous garder de faire l'analyse vous-même ... Même si vos résultats seront probablement erronés. Ne laissez pas les gens et institutions réfléchir et conclure à votre place sans analyser tout cela par vos propres moyens, même si ils sont modestes.
Je veux soulever ici le fait que comparer technologie thermique et électrique de manière globale est finalement réducteur ... En effet, les moteurs thermique et électrique sont chacun dotés de plusieurs possibilités qui changent radicalement le bilan en terme de pollution.
Commençons par les thermiques. Celles-ci peuvent carburer au pétrole, au gaz, à l'alcool et à l'huile végétale ou animale (ce pour quoi a été fait le diesel à la base lors de son invention), sans oublier les différences marquées entre essence et diesel mais aussi le moteur à vapeur qui est un moteur thermique (mais il s'alimente avec du bois, charbon ou tout autre combustible pour chauffer l'eau). Ne pas oublier non plus que bien d'autres facteurs viennent modifier le bilan sur les motorisations modernes : vanne EGR, suralimentation, injection directe ou indirecte (fait varier le CO2, Nox, particules ...), FAP, catalyseur évolué, SCR, Adblue ... Hélas il est difficile de faire une voiture type sachant que toutes ces déclinaisons existent un peu partout.
Pour l'électrique c'est pareil. Si vous pédalez pour générer du courant on est alors presque 100% propre (il reste quand même le CO2 qui sort de votre bouche, les déchets de votre corps, l'alimentation et autres objets dont vous avez besoin pour vivre et qui ont produit de la pollution etc.). Mais oublions cela et revenons à la réalité. Un moteur électrique fonctionne grâce à des électrons qu'on envoie dans une bobine (pour faire simple), il faut donc une solution chimique qui "déborde d'électrons" pour s'en abreuver, on a alors à disposition le plomb, le lithium, le graphène, la pile à combustible (hydrogène) et d'autres inventions à venir plus ou moins chères et écolos.
Donc vous comprendrez que les choses sont bien différentes si je compare une voiture brésilienne 4 cylindres de 80 ch qui carbure à l'alcool à une autre qui carbure au sans plomb avec un V8 de 400 ch. Idem pour l'électrique, entre un petit moteur plus économique fonctionnant à l'hydrogène (pile à combustible) et une autre plus puissante fonctionnant au lithium rechargée par une centrale à charbon ce n'est pas la même chose (sachant que même au lithium la qualité d'une batterie est plus ou moins bonne, et donc plus ou moins endurante et capable de stocker de l'énergie).
Dernière chose, si on sait exactement ce qui se passe du côté des thermiques : tels moteurs consomment tel carburant, c'est assez simple. Cela est beaucoup moins clair avec l'électrique dont la recharge peut être plus ou moins "verte": une centrale à charbon vous remplira la batterie d'une manière très sale alors qu'un barrage le fera de la plus propre des manières possibles (bien qu'il ne faut pas oublier les constituants du barrage, bourré de bobines de cuivre qu'il faudra extraire ailleurs et qui seront difficile à recycler. Sans oublier la construction du barrage qui est logiquement énergivore).
La comparaison entre un moteur thermique et électrique peut donc plus facilement se faire au niveau de la fabrication. Car en ce qui concerne l'utilisation, le moteur électrique peut être très variable en rechargeant ses batteries avec des énergies très différentes (donc difficile d'estimer aussi facilement qu'avec un thermique qui aura toujours le même carburant). Même l'hydrogène, pourtant la chose la plus répandue de l'univers, nous coûte beaucoup en énergie pour le produire (les atomes sur Terre sont le résultat de la fusion d'atomes d'hydrogènes depuis des milliards d'années ... Et on ne peut plus les extraire / diviser sauf à faire de la fission nucléaire qui n'est pas à notre portée et qui génère et demande l'énergie d'une bombe H ...). Donc si une voiture à hydrogène ne rejette que de l'eau lors de son utilisation, il aura fallu beaucoup de pollution pour le produire ... Les choses semblent toutefois évoluer de ce côté avec de nouveaux procédés.
Si on compare un moteur électrique à un thermique il n'y a pas photo, l'électrique est bien plus efficient avec 90% de son énergie convertie en mouvement contre 35 (essence) à 45% (diesel) pour le moteur thermique.
Cependant, c'est oublier que les centrales fabriquent l'énergie destinée à nos batteries contrairement au pétrole qu'il suffit de "ramasser", raffiner et distribuer. Et celles qui fonctionnent au fioul lourd (les plus efficientes des centrales à combustible si on omet les centrales à gaz) atteignent 50% maximum, ce qui est à peine meilleur que les moteurs de nos voitures ... Mais quand il s'agit de centrales à charbon, là c'est la chute libre avec un rendement près de trois fois inférieur (même si les plus modernes atteignent quasiment le rendement des pétrolières).
Et quand on sait que ce sont ces dernières qu'on allume quand il y a besoin d'un surplus d'électricité, on peut s'attendre à ce que la voiture électrique les ressuscitent sur le long terme. Car c'est bien le charbon que l'être humain a le plus sous la main et qui permettrait de combler nos besoin une fois qu'il n'y aura plus de pétrole ! Donc on peut potentiellement rouler avec une voiture électrique qui aura été plus coûteuse en énergie fossile qu'une voiture thermique ! Si je roule avec une voiture essence à l'alcool, j'aurai probablement un impact moindre sur la nature qu'avec une voiture électrique rechargée par des centrales à charbon et dont la fabrication a été lourde de conséquences (si batterie au lithium donc).
N'oublions pas non plus qu'en l'état actuel des choses, les voitures électriques ont besoin de plus d'énergie pour avancer car elles sont bien plus lourdes en raison des batteries au lithium (c'est quand même un point très négatif dès le départ). Et concernant les promesses vis à vis de l'autonomie, on s'aperçoit qu'elles sont encore plus aléatoires qu'avec les moteurs thermiques. En effet, celles indiquées sont semble-t-il encore plus déconnectées de la réalité que les moteurs thermiques. Cela se constate principalement à partir d'une vitesse de 80 km/h, à ce moment là les voitures électriques voient leur autonomie fondre à vue d'oeil allant jusqu'à diviser presque par trois l'autonomie officielle annoncée (et pour cela pas besoin de rouler à 160 km/h, à 130 km/h on surconsomme de manière très importante).
Notez aussi que le rendement du pétrole est fabuleux, c'est loin d'être un combustible archaïque comme on en a l'impression dans cette ère du tout numérique. Le pouvoir calorifique du pétrole est énorme (10 kWh / litres) et c'est grâce à cela que notre civilisation moderne existe (mais aussi parce qu'il y en avait en masse). Il n'y a désormais que le charbon qui peut combler nos besoins gigantesques.
Pour information, une centrale thermique (selon charbon ou pétrole) a un rendement de 30 à 45%, une centrale à gaz de 50 à 60%, une centrale nucléaire de 30 à 35%, les panneaux solaires 15%, une éolienne 30% et une centrale hydraulique 80%. Donc pour recharger ma voiture électrique, contrairement au thermique, je dois passer par cette perte qui est à peu près équivalente à la perte d'un moteur thermique en fonctionnement.
C'est le moment de charger dans votre cerveau des notions clés pour vous aider à y voir plus clair. Car vous allez voir que finalement on peut arriver à étudier le sujet de manière assez complète sans être un thésard BAC+10.
Commençons par le début, à savoir choisir notre lieu d'étude .. Je prendrai, en toute logique, l'Europe, qui reflète bien le monde occidental sans tomber dans les démesures énergivores des USA ou encore la Chine.
Cette petite étude se basera sur les émissions de CO2, bien qu'encore une fois il ne reflète qu'une partie de l'équation (il semblerait même que prendre tous les facteurs polluants / environnementaux dans leur globalité ne soit jamais possible).
Sur notre continent, l'électricité revient à peu près à 440 g/kWh en moyenne. C'est à dire qu'à chaque kWh consommé, on a émis 440 grammes de CO2 dans l'atmosphère (en espérant que ce soit vrai évidemment, mais franchement j'en doute un peu). En France c'est par exemple 53 grammes (je n'ai pas oublié de 0) mais en Estonie 800 g.
Une centrale à charbon émet environ 990 g/kWh, une centrale au gaz 350 à 580 grammes (selon technique), une centrale au fioul 780 grammes, une centrale nucléaire 15 à 80 grammes (c'est là qu'on se rend compte de l'aberration de se limiter au CO2) et les énergies biologiques (déchets organiques exploités en centrale) 500 grammes.
Nous allons prendre deux autos (une électrique et une thermique) et les comparer. Je vais me baser sur les valeurs WLTP bien qu'il me semble clair que ce cycle d'homologation favorise un peu les électriques aux thermiques ..
La première est une e-208 de 46 kWh utiles proposant 340 km d'autonomie en WLTP, spoit 13.5 kWh/100 km. Notez qu'au WLTP il est indiqué qu'elle émet 0 g/km, ce qui est une pure aberration (si il n'y avait pas besoin de recharger la batterie ce serait correct et valide).
La deuxième est une 208 1.6 BlueHDI de 100 ch qu consomme 4.1 litres/100 km et 108 g/km (pas beaucoup mais plus facilement réalisable contrairement à l'e-208).
Pour information, pour votre curiosité, un litre d'essence correspond à peu près à 10 kWh (9.6 essence et 10.7 diesel). Il s'agit là de la quantification de l'énergie présente dans le carburant comparée à l'électricité.
RAPPEL : ce comparatif se limite à la consommation en fonctionnement et ne prend pas en compte la fabrication plus polluante de l'électrique. Il ne s'agit pas d'un comparatif global sur le cycle de vie entier du véhicule (ce qui sera favorable à l'électrique donc). Je le répète aussi encore, car c'est très important, on se limite ici au CO2 ! Il y a pourtant bien d'autres choses à prendre en compte (émissions de polluants différents selon moteurs essence / diesel / selon la centrale qui recharge la batterie, chimie lourde avec tout un éventail de substances rejetées, appauvrissement et dégradation des sols, méthode de fabrication plus ou moins néfaste à la main d'oeuvre, transport et logistique différents etc. etc.).
Autre problématique, si avec une thermique j'émettrai toujours ls même chose d'un jour à l'autre, ce sera différent avec l'électrique dont la recharge se fait avec un mixe énergétique qui se module en continue selon les périodes (440 g/kWh n'est donc pas une valeur immuable .. Et qui plus est est une moyenne européenne).
Avec un kWh européen à 440 grammes, j'ai :
Ici c'est évidement, dans le cas du WTLP (qui reste très perfectible) l'électrique produit approximativement 45% de CO2 en moins. J'appuie toutefois bien sur les estimations fantaisistes du WLTP concernant l'électrique, nous allons donc refaire les calculs en étant un peu plus objectif et lucide.
Malgré tout, on peut conclure que l'électrique est plus favorable mais en aucun cas on ne peut parler de véhicule propre.
Dans ce deuxième scénario, on va plutôt reprendre des valeurs plus en accord avec la réalité.
Ici, on va estimer l'e-208 est à 19 kWh en mixte et la BlueHDI à 5 litres.
Ici on tombe plutôt à 36% en moins pour l'électrique.
Nous allons estimer ici la 208 thermique à 5 litres (130 km/h) et l'électrique à 24 kWh, des valeurs réalistes si vous
On est sur ce scénario à -19% pour l'électrique.
Si on est honnête, on constatera que dans la moyenne une voiture électrique est un peu plus vertueuse si on omet la pollution à la fabrication (je rappelle, et re-répète, que je me limite ici aux émissions de CO2(1) en utilisation(2), donc une double carence). Mais on est à des années lumières de parler de voiture propre !
Ou alors il faudrait appeler les thermiques "voitures un peu moins propres en CO2", ou alors voitures électriques "voiture un peu plus propres en CO2 à l'utilisation".
Vous remarquerez que le bilan s'inverse si on carbure au charbon. Le souci étant que le charbon explose au niveau de son exploitation !
On connaît les lobbys du pétrole depuis longtemps (avec la fameuse idée et légende du moteur à eau qui aurait été enterré par ces derniers, pour faire bref ...), il va peut-être falloir faire désormais avec ceux du lithium. En effet, il est étrange que les biocarburants n'aient jamais exploités alors qu'ils étaient quand même une solution plus simple que l'électrique ... Alors certes les huiles végétales peuvent parfois être décevantes en terme de CO2 (l'huile de palme étant la pire et le meilleur étant le colza) mais l'alcool / éthanol est quant à lui très favorable. Le Brésil ne l'a pas choisi pour rien.
Les (possibles) lobbys du lithium viendraient-ils de Chine, principal fournisseur de cette terrer rare ? Une chose est certaine, ça ne vient pas d'Allemange, où ils font tout pour que ce soit l'hydrogène qui prenne le pas.
On parle souvent de renouvelable pour l'éolien et tout ce qui touche aux générateurs électriques exploitant les forces de la nature (vent, courant et solaire principalement). Mais ce n'est hélas pas tout à fait exact. Ces dispositifs ont besoin de beaucoup de cuivre qui sera très difficile à recycler, et surtout il n'y aura jamais assez de cuivre sur Terre pour combler tous les besoins si le pétrole venait à disparaître (le prix élevé de ce matériaux en est une preuve flagrante, car vous savez bien qu'un prix se constitue d'un rapport entre demande et offre).
Vous comprenez donc le problème, on aura "toujours" du vent, du soleil et des courants marins, mais on n'aura pas toujours (ou plutôt pas assez) du cuivre pour récupérer une partie de l'énergie de ces forces.
C'est un peu la même chose avec les panneaux solaires, ils sont coûteux en terme de pollution et ont une durée de vie limitée. Le tableau n'est toutefois pas aussi mauvais que cette phrase pourrait le laisser présager car ils permettent de tirer pas mal d'énergie lumineuse et les procédés évoluent.
Quelles sont en gros les pollutions induites par ces deux technologies ? Faisons un peu de ménage pour y voir un peu plus clair bien qu'il me sera impossible d'atteindre une précision parfaite.
Fabrication : Les voitures thermiques ont besoin de métaux et de plastique pour la majorité (voir ici pour le détail), il faut aussi la doter de fluides divers et variés : huile moteur, de boîte, de différentiel, de direction assistée (maintenant électrique) etc. Fluides qui sont très néfastes pour l'environnement ... N'oublions pas non plus la batterie au plomb et les composants électroniques de plus en plus fréquents (presque impossible à recycler tellement ils sont petits et difficiles à séparer).
Utilisation : on va s'abreuver de pétrole qui a été extrait de manière plus ou moins propre. Le gaz de Schiste consiste en effet à récupérer de petites boulettes de pétrole disséminées dans le sol. Pour les extraire, on broie le tout et on injecte des produits chimiques dans le sol. C'est une véritable catastrophe pour le coup ... L'acheminement se fait par la route, fret, bateaux, pipelines.
Il y a aussi l'huile et l'alcool mais ces derniers peuvent induire quelques effets pervers : déforestations pour avoir de nouvelles cultures, appauvrissement des sols, hausse du prix de l'alimentation, effet de serre important en utilisant les huiles (même si cela réduit d'autres problèmes comme les particules, oxyde de souffre, hydrocarbures, monoxyde de carbone etc.).
Recyclage : on récupère les fluides qu'on recycle en partie, certaines pièces détachées peuvent être collectées pour être réutilisées sur d'autres autos. Le reste est broyé et en partie récupérée (on parle de 80% de recyclage)
La fabrication du moteur reste assez simple puisque cela se résume à de grosses bobines. Ce n'est cependant pas ci anodin car le cuivre est rare et il est peu probable qu'on puisse en avoir autant qu'on en voudrait pour faire fonctionner toutes les voitures avec des rotors et stators ... Plus d'infos sur le fonctionnement d'une voiture électrique ici. Vient ensuite le vrai problème, celui des batteries au lithium (le problème est donc tout autre avec une autre technologie, mais je me limite ici à la technologie qui s'est démocratisée). L'extraction de Lithium et autres métaux rares induisent des choses assez semblables au gaz de Schiste : les terrains sont détruits et souillés par des solvants et le lithium lui-même qui va alors souvent se déverser dans les nappes, rivières et lacs alentours ...
Dans le contexte actuel, si on remplace les thermiques par des électriques, on va logiquement générer un pic de pollution important. En effet, une auto électrique neuve a déjà pollué autant qu'une auto thermique ayant roulé 100 000 km (à peu près évidemment), donc en substituant les thermiques on met sur le marché des autos qui ont coûté bien plus cher à l'environnement (c'est comme si les constructeurs faisaient rouler votre voiture neuve 100 000 km avant de vous la livrer, pas génial pour l'environnement).
A fabriquer, sachez aussi qu'une auto électrique est deux fois plus énergivore.
Utilisation : l'auto va passer son temps à se "nourrir" de l'électricité générée par des centrales à charbon, fioul, nucléaire, éolien, hydraulique ... L'acheminement se fait donc par câble avec quelques pertes électrique bien que cela soit limité par le courant alternatif. Le nucléaire est un vrai problème car les déchets ont une durée de vie très importante. Cela va au delà de l'existence de l'Homme car il est possible qu'il s'éteigne avant que les déchets ne soient plus nocifs. On fait donc en sorte de les enterrer le plus profond possible en installant des pictogrammes qui pourraient être compris par d'éventuelles futures civilisations à venir, et cela dans le but de les alerter qu'il y a des déchets toxiques ... Bref, on peut potentiellement être à la base de l'extinction d'une espèce qui va succéder à l'Homme dans un avenir lointain.
Notons cependant un avantage, les voitures électriques peuvent stocker de l'énergie qui peut être par la suite utilisée dans votre habitation l'hiver. Lors des pics de consommations, les centrales électriques pourront donc potentiellement être soulagées par le courant disponible dans les autos des particuliers. Stocker l'électricité a toujours été une problématique majeur.
Recyclage : pour les pièces en dehors de la batterie, c'est logiquement similaire aux autos thermiques. Ce sont donc bien les batteries Lithium qui posent problème. Les recycler entièrement n'est pour le moment pas vraiment possible et viable économiquement, et seulement 50% de chaque batterie doit être recyclée au minimum selon une directive européenne. Ca laisse donc sur les bras des déchets bien que cela devrait s'améliorer et qu'on devrait même changer de technologie.
Voyons ici quelques études en vrac pour voir ce qu'elles ont à nous dire et ce qu'elles en concluent.
La fabrication d'une voiture électrique serait deux fois plus polluantes (je ne sais ce que cela englobe comme polluants) qu'une thermique. La voiture électrique, lors de son fonctionnement, ne réduirait le CO2 que de 10 à 25%.
Source
Concernant les énergie primaires consommées, l'étude commandée par l'Ademe a conclu à que l'électrique se trouve entre l'essence et le diesel. Plus exactement, avant les 100 000 km le bilan global favorise les autos thermiques. Au delà il est estimé que la consommation d'énergie primaire est équivalente. Ce serait donc à plus de 200 000 km qu'on commencerait à voir un avantage pour l'électrique.
Pour les gaz à effet de serre, le graphique montre bien que le mode d'alimentation électrique joue directement sur le bilan. En France (nucléaire) l'avantage de l'électrique arriverait dès 50 000 km (donc si on omet les déchets liés au nucléaire, on se concentre ici que sur le CO2) tandis qu'il serait atteint à 100 000 km en Allemagne.
A propos de l'énergie fossile, l'électrique serait avantageux dès 30 000 km en France contre 100 000 km en Allemagne.
Une étude met en évidence que les thermiques et électriques sont assez proches en terme d'impact environnemental global. Avec notamment une acidification des milieux plus importante de 25% pour l'électrique (donc négatif) mais en revanche -45% d'eutrophisation (contamination des milieux aquatiques). L'étude conclut plus généralement à que la consommation énergétique d'un véhicule électrique est globalement similaire à un véhicule diesel ...
Cette fois l'étude se concentre sur le CO2 avec un avantage qui serait d'environ de -50% d'émissions sur les voitures électriques. Ce qui est donc plus que la première étude du haut. On peut donc se poser la question de la fiabilité de ces dernières car le sujet est vraiment complexe à aborder.
On tombe ici de -29 à -79% selon les pays, sachant que ce sont les plus petits pays qui arrivent à produire une énergie plus propre (plus c'est petit, plus c'est aisé ..., attention à ce facteur. Il est bien plus facile d'équiper mon habitation en 100% voltaïque que mon pays). La France a aussi un bon score mais c'est grâce à un poison encore plus puissant : le nucléaire (la pire chose que la vie puisse connaître, ça décompose littéralement notre génome par rayonnement. J'étais pourtant favorable à ce procédé avant de le connaître plus en profondeur).
N'ayant pas pu prendre le temps de décortiquer l'étude (trop fastidieux pour obtenir un résultat sérieux), je ne peux donc garantir la qualité des résultats.
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