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La voiture électrique, souvent présentée comme l'avenir de la mobilité, fait pourtant face à un scepticisme croissant en France et en Europe. Pourtant, ce désamour n'est pas uniquement dû à des défauts inhérents, mais aussi à une dynamique médiatique et sociale propre à une prophétie autoréalisatrice. Ce phénomène psychologique, bien connu en économie et en sociologie, se produit lorsqu'une croyance collective entraîne des actions concrètes qui valident cette même croyance, qu'elle soit fondée ou non.
Prenons l'exemple d'une action cotée en bourse. Même si la société en question est en excellente santé, il suffit que les investisseurs se convainquent que l'entreprise va mal pour que le cours s'effondre. En vendant massivement leurs actions par peur, ils concrétisent la chute qu'ils redoutaient, créant ainsi une spirale autoalimentée. Pour la voiture électrique, le mécanisme est similaire : des discours négatifs répétés dans les médias et par des influenceurs finissent par influencer les acheteurs, ralentissant les ventes et confirmant les idées reçues.
Les contenus critiquant la voiture électrique attirent facilement l’attention, générant des clics, des vues et des revenus pour leurs auteurs. Cette popularité incite les médias et influenceurs à multiplier les messages à charge, souvent basés sur des anecdotes, des informations biaisées et des punch lines qui ont plus de style que de réalité sous-jacente. Paradoxalement, cela renforce l'impression générale que l'électrique est un mauvais choix, même si les faits réels contredisent souvent ces affirmations. Mais à force de bourrer le crâne des gens avec des expressions négatives au sujet des VE, eh bien la masse finit par absorber tout cela de manière mécanique et réagir en conséquence.
Rappelons pour exemple qu'en 2008, l'émission Top Gear, avec Jeremy Clarkson, avait réalisé un essai de la Tesla Roadster en simulant une panne de batterie (pire, ils avaient dit que les deux Roadster mis à leur disposition étaient tombée en panne), laissant croire que la voiture électrique n’était pas fiable et pas du tout au point (avec des images saisissantes et marquantes pour l'audience qui montraient l'équipe technique pousser la voiture sur la piste). Cela avait beaucoup nuit à l'image de la société qui s'apprêtait en plus à lancer la Model S, avec la nécessité vitale de multiplier les précommandes pour viabiliser le projet. Or, il s'est avéré par la suite que tout cela était faux : les événements prétendument imprévus faisaient en réalité partie d’un script soigneusement orchestré (les ingénieurs qui ont livré les modèles ont aperçus les scripts pré-écrits au moment de la livraison des modèles). Cette manipulation, dissimulée au public, illustre à quel point certains médias n’hésitent pas à falsifier des situations pour captiver leur audience. Cette méthode a aussi souvent été été utilisée par la chaîne Vilebrequin (qui se prétendait être un petit Top Gear, ceci expliquant sans doute cela), notamment avec leur célèbre test du dos d’âne à 130 km/h, qui était également monté de toutes pièces (c'est tellement visible que j'ai toujours été étonné de voir que certains ont pu y croire). Ces exemples montrent que le sensationnalisme l’emporte parfois sur la vérité, au détriment de l’information honnête. Les menteurs ont beaucoup la cote aujourd'hui, car le seul argument qui compte aux yeux de l'audience est celui de séduire et de divertir avant tout, la vérité et la rigueur ne sont devenues qu'accessoires ....
Les consommateurs, eux, semblent plus que jamais douter de leur propre capacité d’analyse et se fient davantage aux idées prémâchées par des figures d’autorité médiatique ou numérique. Ce phénomène est amplifié par un biais cognitif de groupe, où la voix d’un influenceur renommé prime sur des réflexions sensées de plus petits acteurs qui n'ont pas été validés par la masse ou des "autorités" (pas forcément légitimes en termes de cognition et de savoir). Jamais la société n’a semblé autant peuplée de suiveurs décérébrés, prêts à adhérer à une opinion dominante sans véritable remise en question ni vérification logique.
Le dénigrement collectif de la voiture électrique engendre plusieurs effets pervers :
Ce phénomène profite toutefois à ceux qui savent voir au-delà des discours alarmistes et qui ont encore une indépendance intellectuelle. En occasion, la décote importante offre un large choix de véhicules électriques à des prix très compétitifs. Pour ces acheteurs, c’est une aubaine : des modèles récents et fiables, souvent bien équipés, sont accessibles à "moindre" coût, bien que tout soit relatif (mais il faut dire que la voiture électrique ete pile arrivée à un moment de l'histoire où la monnaie s'effondre, ce qui amène un biais trompeur qui accroit le sentiment que le VE est cher).
Il faut rappeler que ce phénomène n’existe pas en Chine, où les habitants semblent moins sensibles au biais de groupe. Là-bas, les ventes de voitures électriques explosent grâce à un soutien fort du gouvernement, une culture de l’innovation, une ouverture d'esprit et un écosystème économique favorable. La France et l’Europe pourraient tirer des leçons de cette dynamique en adoptant une approche plus rationnelle et moins émotionnelle face à cette transition technologique. Mais tant qu'il y aura des dictateurs de la pensée pour vous dissuader d'aimer l'électrique, les choses traineront.
Avec des autonomies désormais tout à fait correctes pour la majorité des usages et un réseau de recharge particulièrement dense pour la France, les critiques sur ces points manquent plus que jamais de pertinence. Les voitures électriques offrent par ailleurs une tranquillité d’esprit inégalée grâce à un entretien réduit et des coûts d’utilisation réduits.
Plutôt que de céder à des discours alarmistes et tendancieux, il est temps de reconnaître les atouts réels de l’électrique et de lui donner la chance qu'elle mérite. Après plus de 3 ans à ne rouler qu'en électrique, je n'arrive plus que jamais pas à comprendre cet attachement animal et instinctif envers le thermique, car il semble que les arguments logiques ne soient pas prioritaires pour les ayatollah du thermique. Comme pour l’action boursière, il suffit d’inverser la croyance collective pour changer le cours des choses.
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