Une fuite d’huile moteur c'est souvent anodin et pour tout vous dire rares sont les moteurs qui n'en perdent pas un peu ... Pas facile de garder parfaitement étanche un circuit long et complexe qui est mis à rude épreuve : pression, chaleur et huile très peu visqueuse à chaud. Souvent ce n’est donc qu’un suintement sans gravité, mais dans d’autres cas ça peut aller jusqu’à une perte de pression ou même une casse moteur si il n'y a plus de lubrifiant à force d'en perdre ... Voici donc un tour d’horizon des zones classiques où un moteur peut laisser filer son huile.
Notez d'ailleurs que cela fait partie des contre-visites au contrôle technique, car cela est considéré comme une pollution environnementale (si tout le monde perd du lubrifiant sur les routes cela peut avoir un impact non négligeable, car avec les pluies ces huiles sont ramenées vers les cours d'eau).
C’est sans doute l’endroit le plus souvent impliqué. La vis de vidange située sous le carter d’huile repose sur un simple joint en cuivre ou en alu. S’il est usé ou mal serré une petite fuite s’installe. Mais pire encore : si on a trop serré la vis sur un carter en alu, il est possible d’avoir abimé le filetage, auquel cas la vis tient mal et laisse passer l’huile. Et si elle se dévisse en roulant… on peut perdre toute l’huile d’un coup, avec les conséquences qu’on imagine : casse moteur et accident des usagers qui vous suivent ...
Autre point sensible : le carter en lui-même. Il peut avoir été abîmé par un choc (un trottoir, un dos d’âne, un caillou un peu traître...), laissant une micro-fissure ou une bosse d’où suinte l’huile. Parfois, c’est le joint entre le carter et le bloc moteur qui commence à fatiguer.
Les joints spi servent à maintenir l’étanchéité là où des arbres tournants (comme le vilebrequin ou les arbres à cames) traversent les parois du moteur. Ils sont placés notamment côté distribution et côté poulie. Avec l’âge, ces joints peuvent durcir ou se fendre, laissant l’huile fuir en petites quantités. On peut les repérer en jetant un œil du côté du carter de distribution, ou même en dessous, où l’huile finit par s’accumuler.
Sur la partie haute du moteur, le joint de couvre-culasse (ou cache-culbuteur) finit souvent par durcir et s'effriter avec le temps (la chaleur amène des contrainte et le sèche). Résultat : une petite fuite au niveau du joint, parfois même autour des puits de bougie. Ce n’est pas dramatique si ça reste localisé, mais si l’huile dégouline jusqu’au collecteur d’échappement, ça peut provoquer des fumées et une odeur assez désagréable.
Un joint de culasse endommagé peut aussi laisser fuir l’huile vers le circuit d'eau. Si la fuite est localisée en surface et que les niveaux d’huile et de liquide de refroidissement restent stables, pas de panique immédiate. Mais ça reste un signe à surveiller.
Sur certains moteurs, l’huile est refroidie par un échangeur thermique (huile/eau ou huile/air). Ces organes comportent des joints , cloisons ou durites qui peuvent fuir, souvent de façon sournoise, car l’huile chaude s’évapore partiellement et la trace est difficile à détecter sans inspection attentive.
Souvent négligé, le filtre à huile est pourtant un bon candidat à la fuite, surtout si :
Un simple coup d’œil suffit à voir si le filtre est sec ou plein de gras.
N’oublions pas les nombreuses conduites d’huile de ci et de là (rigides ou souples) qui alimentent le turbo, les échangeurs ou même certaines culasses. Un petit suintement à une jonction suffit à salir tout un compartiment moteur avec le temps. Certaines voitures utilisent aussi des radiateurs d’huile externes avec des raccords vissés ou sertis qui peuvent vieillir.
Les joints spi sont placés là où il y a un arbre tournant, par exemple au niveau du vilebrequin (avant et arrière) et des arbres à cames. Leur rôle est simple : empêcher l’huile de s’échapper tout en laissant l’arbre tourner librement. Mais avec le temps ils fatiguent et peuvent laisser passer de l’huile en petite quantité. Le souci, c’est qu’une fuite à ce niveau-là est souvent mal placée et difficile à repérer sans démonter une poulie ou un carter.
Le reniflard c’est le système de mise à l’air libre contrôlée du carter. Il permet d’évacuer la pression des vapeurs d’huile et de gaz de combustion qui s’accumulent dans le bas moteur. Normalement, ces vapeurs sont redirigées vers l’admission pour être brûlées proprement. Mais si le reniflard est bouché, fissuré ou son tuyau mal connecté, la pression monte dans le carter et l’huile peut fuir par d’autres joints, notamment ceux du couvre-culasse ou les joints spi. Parfois, ce sont carrément les vapeurs d’huile qui s’échappent, donnant l’impression d’une fuite. On peut alors retrouver des traces grasses autour du moteur, une odeur d’huile chaude, et parfois même de la fumée au démarrage. C’est souvent négligé.
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