Volkswagen : agonie lente ?
Plan de l'article :
Le géant automobile allemand Volkswagen continue de s’enfoncer dans la crise avec des résultats financiers désastreux publiés ce mercredi 30 octobre. Ces données confirment la chute continue de la marque avec la menace de fermetures de trois usines en Allemagne, ce qui n'est pas rien quand on sait que la marque en a dix, c'est à dire que près du tiers de la machine industrielle risque de fermer.
Des résultats financiers en chute libre
Volkswagen affiche une chute impressionnante de ses bénéfices pour le troisième trimestre. Il a en effet plongé de 63,7 %, pour atteindre 1,58 milliard d’euros. Le chiffre d’affaires du groupe est également en légère baisse, tandis que le bénéfice opérationnel chute de 41,7 %. Seul le cash flow net de la division automobile présente un signe positif, mais cela reste insuffisant pour compenser les pertes colossales sur l'ensemble des marques.
Selon Bloomberg, ce troisième trimestre est le moins rentable pour Volkswagen depuis la crise du Covid, illustrant la profondeur de la crise actuelle.
Baisse des ventes et coûts élevés : une équation perdante
Plusieurs facteurs expliquent cette chute de la rentabilité. D'une part, le volume des ventes mondiales a diminué de 7 % au troisième trimestre. Si l'Amérique du Nord a enregistré une légère croissance (+6,4 %), le principal marché de Volkswagen en Chine est en berne, avec une baisse de 15 %. Même les ventes de véhicules électriques ont baissé de 10 % sur la même période et seule la division camions tire son épingle du jeu avec une légère hausse des ventes.
Les coûts fixes, en forte augmentation, pèsent également lourdement. Le groupe a dû provisionner 2.2 milliards d’euros des charges de restructuration pour les neuf premiers mois de l’année, incluant la fermeture de l'usine Audi de Bruxelles, prévue en janvier 2025. En plus de cela, les coûts de lancement de nouveaux modèles viennent grever les comptes du constructeur.
Même les marques haut de gamme du groupe, à l'image de Porsche et Audi, n’ont pas pu compenser cette baisse. Les ventes de ces voitures parmi les plus rentables sont en forte baisse, ce qui réduit la marge à seulement 5.4 % contre 6,9 % l'année précédente. Quant à Volkswagen, qui représente les volumes les plus importants, sa rentabilité s’effondre à 2 %.
Pour lutter Volkswagen a lancé un plan d’économies massif visant à réduire ses coûts. La situation est particulièrement tendue avec les syndicats, notamment la puissante fédération IG Metall, qui dénonce (sans étonnement) des mesures dévastatrices pour l’emploi et le tissu industriel allemand. Dans ce contexte tendu, une nouvelle réunion entre la direction de Volkswagen et les syndicats est prévue mercredi pour négocier les conditions de réduction des coûts et les futures évolutions salariales.
Cette situation difficile pour Volkswagen marque un tournant pour l'industrie automobile allemande, touchée par une concurrence accrue, un contexte économique morose et une transition technologique complexe. La pression du marché associée aux coûts croissants liés aux réglementations et à l'électrification place le groupe dans une mauvaise posture. Pour l’instant, l'avenir de Volkswagen semble se diriger vers une contraction inédite de leur tissus industriel, ce qui corrobore encore une fois l'idée que certaines marques européennes vont bel et bien finir par tirer le rideau. Car si le numéro un souffre, imaginez jusqu'où cela peut aller avec les moins robustes.
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