Plan de l'article :
Audi revient sur le devant de la scène avec la troisième génération de son Q5, un modèle qui a marqué le segment des SUV familiaux premium dès sa première apparition en 2008. Avec près de 3 millions d’exemplaires vendus, le Q5 a longtemps été le leader de sa catégorie. Mais ces dernières années, il a été dépassé par ses concurrents directs, le BMW X3 et le Mercedes GLC. Alors, ce nouveau Q5 a-t-il les armes pour reprendre sa couronne ?
Si vous avez suivi la nouvelle nomenclature d’Audi, ce nouveau Q5 pourrait très bien être appelé un Q6 thermique. La stratégie est claire : les chiffres impairs pour les modèles thermiques, les chiffres pairs pour les électriques. Ce choix marketing est étrange car il consiste à doublonner toute la gamme ... Les deux chiffres 5 et 6 (ici avec un Q ...) servent donc en quelque sorte à proposer un seul et même engin.
On perd ici les lignes de force caractérisée par des plis de carrosserie et qui amenaient de la robustesse à l'ancien. Les arrêtes franches sont donc remplacées par de la tôle arrondie, qui paraît peut-être plkus harmonieuse mais finalement plus banales. Il paraît donc moins solide, ce qui doit être probablement le cas car les tôles ont certainement été amincie pour des raisons de coût (et surtout tesla donne envie aux autres de faire des économies, car la marque américaine montre à quel point on peut réduire les coûts et accroître la rentabilité, en tirant hélas la qualité vers la bas).
L'arrière arbore des optiques traversant qui semblent être un peu fades, rappelant un peu un EQA, et l'ensemble paraît moins charismatique (on peut aussi y voir des traits de Tiguan 3). Notons le retour des vrais échappements, Audi semble vouloir draguer la masse de personnes anti-VE, et ça montre aussi que les modèles précédents ont profité d'économies déplacées ... Audi se raccroche à son passé glorieux, en s'agrippant à ses vieux moulins bruyants, vibrants et puants, mais cette fois elle veut le faire savoir en mettant le paquet sur les échappements pour qu'ils soient bien visibles ! Les plus anciens, accros à ce qu'ils connaissent (et apeurés par le changement ..) seront en revanche ravis et comblés de retrouver leurs bonnes vielles cheminées qui recrachent des fumées toxiques et nuisibles.
Les signatures lumineuses peuvent être personnalisées, mais c'est gadget et rend finalement le Q5 assez puéril (au lieu de se concentrer du des futilités de ce genre, il vaudrait mieux soigner la qualité des matériaux). En résumer le style reprend l'identité de l'ancien mais avec un certain essoufflement et un manque d'ambition. Audi n'est plus en confiance et ça se voit.
Toutefois, les Audi étant achetées par les personnes qui ont moins d'aspérité (Audi a toujours été assez lisse et sans grand tempérament), ils devraient être content de retrouver un Q5 aussi lisse et ordinaire (les autres qui ont un peu plus de caractère resteront chez BMW).
Le Q5 2024 s’étire sur 4,72 mètres, soit 4 cm de plus que la version précédente mais légèrement plus court que le Q6 électrique (4,77 mètres). Cette augmentation marginale en longueur n’apporte pas de révolution en termes de design ni d'encombrement. LE Q5 reste un Q5 contrairement à d'autres modèles qui ont parfois des poussées de croissance excessives. Rappelons malgré tout que le premier Q5 culminait à 4.63 mètres.
Le volume de coffre, lui, est en baisse, passant de 550 à 520 litres (1 473 litres banquette rabattue), un recul qui met le Q5 derrière ses concurrents comme le Mercedes GLC et le BMW X3, qui offrent respectivement jusqu’à 620 et 570 litres. La croissance ne se justifie donc pas du point de vue du coffre, et cela montre à quel point les autos sont de moins en moins rationnelles et intelligentes.
Sous le capot, Audi propose des motorisations bien connues mais légèrement revues et ajustées pour cette nouvelle version (normes obligent). Le Q5 sera disponible avec trois moteurs au lancement, tous hybridées comme nous allons le voir :
L'hybride rechargeable arrivera un peu plus tard, et il est dommage qu'il ne soit pas proposé dès sa sortie car ça semble être potentiellement une des solutions qui sera la plus choisie par les clients.
Toutes ces motorisations sont dotées d’une micro-hybridation 48 volts, offrant un petit coup de pouce électrique temporaire de 24 ch. Mais ce système n'est pas révolutionnaire (c'est un Stop And Start puissant avec alterno-démarreur, connu depuis les années 2010) et semble presque désuet à une époque où les véhicules 100% électriques deviennent la norme, même dans le segment premium.
Il faut aussi rappeler aux moins connaisseurs que le système Quattro, autrefois symbole de la supériorité technologique d'Audi, n’est plus qu’une version débrayable (dénommée Ultra pour le signifier), semblable à l’Haldex utilisé sur les modèles à moteur transversal. Autant dire que les puristes du Quattro risquent d'être déçus, bien que la majorité des clients ne pigent à rien à ce qu'ils achètent).
On reste bien évidemment sur une base à moteur longitudinal doté de très respectables trains roulants, avec du double triangle à l'avant et multibras à l'arrière. LA suspension pneumatique sera aussi disponible en option, et de ce côté là le Q5 reste irréprochable (ah si, peut-être le moteur trop en avant qui induit du survirage façon traction à moteur transversal ..). Bref, on est bien au dessus de ce qu'un Q3 propose malgré son gabarit et apparences assez proches.
À l’intérieur, le Q5 se modernise avec une planche de bord dominée par une dalle incurvée, regroupant un combiné numérique de 11,9 pouces et un écran central de 14,5 pouces. Un troisième écran de 10,9 pouces est disponible en option pour le passager avant. Le système multimédia, tournant sous Android Automotive, est donc très performant et offre une connectivité maximale (avec surtout la possibilité d'installer des applications consistantes), avec la réplication de smartphone sans fil, l’assistant vocal, et les mises à jour à distance.
Cependant, malgré cette avalanche de technologie, la qualité perçue des matériaux semble largement en déclin. Audi n’est pas le seul constructeur allemand à subir ce phénomène, mais cela n’en est pas moins regrettable pour un véhicule qui se veut premium. L’ambiance intérieure reste néanmoins agréable (bien que triste et trop conservatrice, c'en devient lassant et presque désuet à la sortie), avec un système audio Bang & Olufsen en option, mais les puristes du luxe à l’allemande pourraient trouver à redire.
Le prix de base du nouveau Q5 démarre à 57 550 € pour la version essence 2.0 TFSI de 204 ch, et grimpe jusqu’à 95 250 € pour le SQ5. Ces tarifs restent compétitifs par rapport à la concurrence, mais le véritable problème réside ailleurs. En 2024, investir dans un SUV thermique, même micro-hybride, semble de plus en plus anachronique, surtout pour un véhicule qui se prétend premium. BIen que je sais que beaucoup ne seront pas de mon avis (mais pour combien de temps ?..).
Le marché se tourne résolument vers l’électrique, et ce Q5, malgré ses qualités, paraît déjà en décalage avec son temps. Pourquoi opter pour un SUV thermique, avec toutes les contraintes que cela implique (malus, consommation de carburant, entretien) quand des alternatives électriques, plus modernes et bien plus agréables, sont disponibles ? Ce choix semble d’autant plus difficile à justifier lorsque l’on parle d’un segment où l’innovation est censée être le maître mot. Encore une fois, le mot "premium rime avec premium", et il me paraît aujourd'hui inconcevable de se contenter de moteurs aussi obsolètes pour un véhicuel aussi cher (quand on veut le meilleur, cela va jusque sous le compartiment moteur il me semble). Les 2.0 TFSI et TDI sont clairement dépassés et largués face à ce que propose l'électrique. Même le V6 de 367 ch du SQ5 est bien léger en rapport ...
En résumé, le nouveau Q5 est un SUV qui répondra aux attentes des fidèles de la marque, mais il ne fait plus vraiment rêver. Son design évolue sans surprendre, ses motorisations sont efficaces mais déjà dépassées (sauf poiur ceux qui n'ont pas encore gouté à l'électrique, et ils sont semble-t-il encore assez nombreux, lui offrant donc un peu de potentiel), et son intérieur, bien que technologiquement avancé, manque un peu de cette aura de luxe qui faisait autrefois la fierté des modèles d’Ingolstadt, sans compter la présentation qui reste collée à ce que l'on voyait dans les années 2010 : engoncé, peu pratique etc...
Si vous êtes à la recherche d’un SUV premium, le nouveau Q5 peut être une option. Mais dans une ère où l’électrification est la nouvelle norme, ce modèle pourrait bien être le chant du cygne des SUV thermiques d’Audi. Une page se tourne, et l’avenir semble déjà se conjuguer au passé pour ce Q5, malgré ses efforts pour rester dans la course.
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