Les (nombreuses) variables liées à l'insonorisation d'une voiture

Dernière modification : 21/03/20252

Quand on essaye une voiture, on parle souvent du confort, du toucher de route, ou encore de l’agrément de conduite. Mais au delà de ces caractéristiques cruciales se cache un paramètre souvent négligé : le silence, ou plus précisément l’absence de bruits mécaniques, aérodynamiques et parasites. Car si rouler en paix semble naturel aujourd’hui (quoi que, ce n'est pas systématiquement le cas), c’est le fruit d’un long combat technique contre toutes sortes de nuisances : grondement du moteur, frottement des pneus, souffle du vent, vibrations métalliques… Rien n’est laissé au hasard.


L’insonorisation automobile c’est un peu comme une symphonie du calme et dans cet article nous allons décortiquer tout ça pièce par pièce, mousse par mousse ...

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L’insonorisation moteur

Premier suspect quand une voiture fait du bruit : le moteur. Et pourtant, il est souvent mieux isolé qu’on ne le pense. Le fameux cache moteur en plastique noir, qu’on pourrait croire purement décoratif, est en réalité doublé d’une mousse absorbante qui fait office de première barrière acoustique. Un couvercle qui fait un peu de yoga acoustique, en somme. Et je vous invite à faire un tour dans ce dernier pour vous apercevoir qu'il est bel et bien utile ...


Ajoutez à cela les silentblocs de support moteur, qui ont pour mission d’amortir les vibrations et de les empêcher de remonter dans la caisse (ils isolent le berceau moteur du reste de la caisse, et donc ils isolent les vibrations moteur). La paroi de séparation entre la baie moteur et l’habitacle (le tablier) est également renforcée, avec une épaisseur et des matériaux qui varient selon le standing du véhicule et donc le cahier des charges.

Et on oublie trop souvent l’échappement qui est un véritable générateur de bruit et vibrations : lui aussi est suspendu à la caisse via des éléments souples en caoutchouc pour éviter qu’il ne transmette ses humeurs métalliques à l’intérieur. La tresse d’échappement, le silencieux et le pot de détente viennent compléter ce dispositif, en filtrant les sons les plus rudes et les vibrations indésirables. Bref, tout est fait pour que le moteur grogne sans gueuler.


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Les bruits de roulement

Même si votre moteur ronronne avec discrétion, le bruit de roulement peut prendre le relais et vite devenir envahissant. Ça commence par les pneus, dont la gomme, la structure et même le dessin (sculpture) ont un impact direct sur le bruit perçu. C’est pour cela qu’on trouve maintenant un indice de bruit sur l’étiquette énergétique des pneus, au même titre que la conso ou l’adhérence sous la pluie. Certains modèles premium vont même jusqu’à intégrer une mousse insonorisante à l’intérieur du pneu, collée à la bande de roulement. Malin.


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Les jantes jouent aussi un rôle : selon leur structure et leur matériaux, elles peuvent résonner plus ou moins les frottements des gommes sur la route. Et que dire des suspensions, véritables passeurs de bruits si elles ne sont pas bien isolées : les silentblocs au niveau des bras de suspension servent ici de garde-fous. Ils absorbent une partie des vibrations générées par les inégalités de la route avant qu’elles ne remontent dans l’habitacle.

Insonorisation de l’habitacle


Une fois les sources de bruit contenues à l’extérieur, reste à éviter qu’elles ne viennent gâcher le calme de l’intérieur. Là encore, le rembourrage joue un rôle crucial. Les contre-portes, les montants, les passages de roue… tous ces éléments sont doublés de mousse, polystyrène (généralement fixé à la taule du toit pour éviter sa résonance, car sa souplesse induit des bruits métalliques notamment quand on claque une portière) ou de textiles feutrés pour absorber et disperser les sons. Plus la voiture monte en gamme, plus on ajoute des couches absorbantes.


Et puis, il y a les vitres. Le double vitrage n’est plus réservé aux salons bourgeois : certaines voitures, même de milieu de gamme, proposent aujourd’hui du vitrage feuilleté, avec deux couches de verre séparées par un film plastique (comme un sandwich sonore). Cela permet de couper davantage les hautes fréquences, comme les sifflements d’air.


La colonne de direction peut aussi transmettre quelques vibrations mécaniques depuis les roues jusqu’au volant. Des efforts sont donc faits pour filtrer ces remontées désagréables, notamment via des articulations spécifiques ou des joints en matériaux souples. Et avec l’arrivée de la direction "by wire", où les commandes se font électroniquement sans liaison mécanique directe, ce type de bruit disparaît tout simplement.


L’insonorisation active par le bruit ?!

Et si au lieu de simplement absorber les sons on les annulait (et même annihilait) ? C’est le principe de l’insonorisation active : un micro capte les bruits entrants (généralement les basses fréquences comme le grondement des pneus ou du moteur), puis un processeur génère un signal sonore de fréquence opposée, diffusé via les haut-parleurs de l’habitacle.


Physiquement, cela repose sur le principe d’interférence destructrice (bien connu en mécanique quantique par exemple, les ondes électromagnétiques sont aussi des ondes en p^lus d'être des corpuscules) : deux ondes de même fréquence mais inversées s’annulent mutuellement. C’est un peu comme deux vagues de même taille qui se rencontrent à contresens : elles s’annulent en se superposant. C’est mais redoutablement efficace quand c’est bien réglé ....

Bruits d’air et aérodynamisme

Une autre source de nuisance sonore, souvent sous-estimée mais redoutable à haute vitesse, c’est le vent et l'aérodynamisme. Eh oui, même si on ne roule pas décapoté, l’air s’invite dans l’habitacle sous forme de sifflements plus ou moins aigus, selon la forme de la voiture et la qualité de son étanchéité. Le bruit aérodynamique dépend directement du profil de la carrosserie, des rétroviseurs (souvent incriminés, comme sur le Duster 3 par exemple), des montants de pare-brise, et même des essuie-glaces. Tout ce qui dépasse devient un générateur potentiel de turbulences. Une forme en goute d'eau réduit un peu ce désagrément, et les SUV coupé sont à la fois plus silencieux et efficient que les versions plus carrées.


Les constructeurs redoublent donc d’efforts pour canaliser l’air de manière contrôlée : optimisation des formes en soufflerie, joints de portières plus épais, doubles lèvres d’étanchéité, déflecteurs discrets, etc. Tout cela pour éviter que le vent ne joue de la flûte à bec autour de l’habitacle (ce que connaissent les conducteurs qui ont régulièrement des barres de toit). Dans les modèles haut de gamme, ces bruits sont quasiment absents, à tel point qu’on commence à entendre des sons qu’on ne percevait pas auparavant, comme les cliquetis de certaines commandes ou… le silence lui-même.

Les bruits parasites : les petits détails font la différence

Même avec une insonorisation aux petits oignons, un bruit parasite mal placé peut suffire à gâcher tout l’effort. Grincement de plastique mal ajusté, cliquetis d’un câble qui se balade derrière une garniture, vibration d’un accoudoir à certaines fréquences… Ces sons parasites ne viennent pas de l’extérieur mais de l’intérieur du véhicule. Et ils sont d’autant plus audibles que l’environnement est silencieux.


Les causes peuvent être multiples : dilatation thermique, assemblages approximatifs, matériaux rigides sans découplage, ou encore pièces mal fixées. Ce sont souvent ces détails qui trahissent les modèles dits "low cost". Mais il faut aussi souligner que même certaines marques premium, autrefois irréprochables sur ce plan laissent désormais passer davantage de bruits parasites. La faute à une réduction des coûts sur certains matériaux, à des process d’assemblage plus rapides, ou à un usage accru de plastiques durs. Résultat : dans certains cas, le niveau de rigueur ne suit plus toujours l’image de la marque.

À l’inverse, quand le travail est bien fait, les constructeurs ajoutent des feutrines, des tampons mousse ou des inserts souples dans les garnitures pour étouffer ces micro-bruits avant qu’ils ne deviennent obsessionnels. Car oui, un petit "tic tic" peut rendre fou sur long trajet…

A lire : la qualité du premium est-elle en chute libre ?

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