Depuis quelques jours, certains titres de presse laissent entendre que Porsche pourrait tourner le dos à l’électrique, à savoir que la marque change d'orientation en abandonnant purement et simplement cette technologie, en suggérant qu'elle a déçu tout le monde et que plus personne n'en veut. Cette interprétation est toutefois éloignée de la réalité la plus pure et la plus objective ... La marque allemande n’a aucunement l’intention de renoncer à l’électrification généralisée de sa gamme.
Porsche s’était lancé dans l’électrique avec beaucoup de convictions, voyant dans cette technologie l'avenir évident des groupes motorpropulseurs. La marque avait compris que l’électrique surpassait le thermique sur plusieurs aspects fondamentaux, tels que l’accélération, la réponse / reprise, l’efficacité énergétique tout en réduisant les émissions de CO2 et bien d'autres polluants. Et c'est d'ailleurs ce qui m'est arrivé personnellement quand j'ai commencé à essayer des électriques haute performance, il m'était devenu évident que les moteurs thermiques étaient d'une autre époque, bien inférieurs sur trop d'aspects pour ne pas me laisser indifférent. La voiture électrique m'a exalté et a même fait revivre une passion automobile qui commençait à fléchir. Il faut dire qu'avec ce que nous offrent les constructeurs ces dernières années, il n'y avait plus trop de quoi stimuler la passion : plus de 6 cylindres ou presque, que des 3 cylindres asthmatiques, des moteurs d'une fiabilité douteuse, des transmissions trop longues ... Bref, le moteur thermique a perdu trop de plumes pour ne pas altérer la passion d'un garçon resté aussi immature que moi, et qui reflète bien d'autres de mes congénères. A l'inverse, l'électrique a su m'exalter et me procurer des sensations nouvelles que même mon ancien V8 Ferrari n'arrivait pas à me donner. Alors oui c'était dans un silence total, mais ce silence a encore accru ce sentiment de supériorité total vis à vis du thermique. Et bien que je reste encore sensible à un Flat 6 de GT3, et d'une manière toujours aussi intense, la comparaison entre une voiture grand public électrique et thermique est très humiliante pour cette deuxième technologie. Mais revenons à cette actualité chaude qui semble mettre au placard définitivement les voitures à électrons.
La prise de conscience de Porsche avec l'électrique s'est traduite par des investissements massifs, avec notamment le développement de la Taycan, un modèle emblématique qui a prouvé que l’électrique pouvait offrir une expérience de conduite exaltante tout en restant fidèle à l’esprit Porsche. La marque a donc misé sur une électrification de sa gamme pour se positionner comme un leader de la transition écologique dans le secteur des voitures de luxe et de sport, visant à conjuguer performance et respect de l’environnement (ce qui était autrefois totalement antagoniste). Toutefois, elle ajuste aujourd'hui sa stratégie pour proposer plus de flexibilité, notamment en intégrant des versions hybrides à certains modèles initialement pensés pour être uniquement électriques.
Cette clarification vient en réponse à des propos de Lutz Meschke, directeur financier et PDG adjoint de Porsche, qui a reconnu que la transition vers les véhicules 100 % électriques prendra probablement plus de temps que prévu. En effet, bien que Porsche ait fait de grands progrès dans ce domaine, le marché des voitures électriques, particulièrement en Europe, évolue de façon plus lente que les prévisions optimistes des années passées.
Un exemple frappant est celui de la Porsche Taycan, le premier modèle 100 % électrique de la marque, qui, bien qu’il ait attiré une clientèle fidèle, n’a pas atteint les objectifs de vente espérés. Cette situation amène la marque à diversifier son approche en matière de motorisation : au lieu de se concentrer uniquement sur l’électrique pour les nouveaux modèles, Porsche prévoit d’intégrer des motorisations hybrides sur certains d’entre eux. Cette décision ne traduit pas un recul sur l'électrification, mais une adaptation aux attentes du marché. De même, les futures générations des Boxster et Cayman, envisagées comme entièrement électriques, offriront des variantes hybrides pour répondre à une demande plus conservatrice qui a du mal à passer à l'étape d'après. Il faut dire que Porsche s'attaque à un marché de niche, celui des voitures exotiques. Et pour cela, le moteur thermique permet de dépayser bien plus qu'un électrique, même si cet exotisme se perd avec les normes antipollution et de bruit (moteurs turbo de plus en plus aseptisés). Il est encore une fois bien plus difficile à ce type de marque de faire la transition que pour n'importe quelle enseigne généraliste, et on se demande même pourquoi Porsche a été aussi gourmand avec l'électrique ... Sans doute parce que les décideurs ont eu les mêmes sensations que moi lors de leur découverte de l'électrique, un sentiment de nouveauté et de supériorité très net par rapport aux moteurs thermiques bien plus mollassons et pleins d'inertie. On ne peut qu'être exalté par les prestations des voitures électriques, surtout quand elles développent plus de 500 ch. J'aurais sans doute fait la même "erreur" si j'avais été le PDG : en avant toute sur l'électrique ! Il faut manger tesla ...
L’idée est donc d’offrir aux clients la possibilité de choisir le type de motorisation qui correspond le mieux à leurs leurs préférences, sans pour autant compromettre l’engagement de Porsche envers une mobilité plus durable. Pour Porsche, l’électrification reste une priorité, mais elle sera accompagnée d’alternatives hybrides pour garantir une transition plus fluide et progressive, s’adaptant au rythme du marché. Rappelons toutefois que tout cela ne concerne plus vraiment la France puisque même les 992.2 (= restylage) qui ont été hybridées sont inachetables chez nous en raison d'un malus XXL. C'est donc une nouvelle qui ne changera rien à nos concitoyens ... Sauf si Porsche s'attache à utiliser l'hybridation pour réduire les émissions plutôt que d'accroître les performances, ce qui a été le cas sur la 911 992 phase 2.
En somme, si Porsche élargit sa gamme de motorisations, cela ne signifie en aucun cas un abandon de l’électrique, comme certains articles ont pu le suggérer pour générer plus de clics et d'audience (et surtout pour flatter et conforter une part importante de la population anti-VE). Cette stratégie vise plutôt à s’ajuster aux réalités du marché tout en maintenant l’électrique comme un pilier de l’avenir de la marque. Ce choix pragmatique permettra à Porsche de poursuivre son développement en diversifiant ses options tout en restant fidèle à son ambition de proposer des solutions toujours plus performantes, car si on parle justement de performances pures, alors le thermique n'est plus une solution viable tellement il est dépassé. Rappelons que les voitures les plus performantes de la planète sont désormais électriques, et Carwow montre à quel point elles humilient les thermiques en tout point.
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