Plan de l'article :
Nous sommes nombreux à parfois confondre le cliquetis avec l'effet d'auto-allumage / auto-combustion, un sujet qui revient souvent pour les personnes possédant un moteur à allumage commandé, c'est à dire un essence.
Tout d'abord il faut savoir que l'auto-combustion consiste à du carburant qui s'enflamme de manière spontanée. En réalité, même si on parle de carburant qui s'enflamme tout seul, c'est faux ...
En effet, on parle d'auto-allumage quand la pression devient si importante que la chaleur produite finit par enflammer le mélange air carburant. Car il faut savoir que "presser" un gaz génère de la chaleur, et cette chaleur peut alors finir par allumer le mélange si elle devient suffisamment importante.
Un moteur en auto-combustion est un moteur qui va enflammer son carburant sans avoir recours à une bougie d'allumage (qui provoque une étincelle), mais juste grâce la pression dans le cylindre qui fait chauffer le gaz (air admis, soit 80% d'azote et 20% d'oxygène). C'est donc le principe des moteurs diesel qui n'emploient pas de bougies d'allumage), mais aussi des soucis d'emballement moteur.
Quelles différences il y a-t-il donc entre cliquetis et auto-combustion (ou auto-allumage, c'est la même chose) ? Et bien finalement ça reste à la fois similaire et différent, et les termes employés pour définir ces choses ne me semblent pas bien choisis.
En effet, dans les deux cas on parle d'auto-combustion ... Ce qui finit donc d'embrouiller les choses. La seule différence consiste au niveau du timing et de la manière dont se produit cette auto-inflammation, c'est tout. Mais dans les deux cas cela concerne bien de l'auto-combustion ! Vous voyez donc où je vois le souci en terme de terminaison ?
On parle généralement d'auto-combustion quand le mélange air / carburant va s'allumer de lui-même au moment de la compression : c'est à dire quand le piston remonte alors que toutes les soupapes sont fermées (si elles sont ouvertes pas de compression possible et vous vous en doutez). En gros, on va avoir la combustion avant qu'on veuille la déclencher, c'est à dire quand la bougie d'allumage déclenche l'étincelle.
Mais à la base le terme d'auto-combustion indique juste une combustion spontanée par augmentation de pression, il n'y a pas de contexte particulier comme je l'indique précédemment.
L'auto-allumage c'est simple : le piston remonte et comprime l'air. En se comprimant l'air chauffe et enflamme le tout
Le cliquetis consiste donc à auto-allumer le mélange mais par un effet différent bien que ce soit toujours lié à la pression. Ici ce n'est donc pas au moment de la compression qu'il va y avoir souci mais au moment de l'allumage de la bougie. Vous vous dites donc qu'il ne devrait pas y avoir de problème puisqu'il n'y a pas eu de combustion précoce (avant l'allumage). Et bien si, l'onde de choc (ou plutôt l'onde de pression) provoquée par la combustion au centre du cylindre (là où il y a la bougie et notamment le départ de l'explosion par l'étincelle) va envoyer "valser" violemment une partie du carburant (qui n'a pas encore eu le temps de brûler) vers les parois du cylindre. Ce carburant est alors plaqué et fortement compressé contre ces dernières, et il va donc finir par s'enflammer puisque cette pression amène naturellement de la chaleur (je le répète, pression = chaleur en physique).
On va donc avoir une "explosion" (en réalité il ne faut jamais parler d'explosion si on veut être carré au niveau des termes, mais bon ...) centrale au niveau de la bougie (celle qui est désirée pour faire fonctionner le moteur thermique) mais aussi et hélas de petites explosions indépendantes situées vers les parois du cylindre et du piston ...
Ces petites explosions parasites vont alors attaquer le métal et le moteur va se décomposer à petit feu de l'intérieur. Avec le temps on a donc des cratères dans les cylindres et sur les pistons et donc logiquement une perte de compression, et donc de puissance ...
Le cliquetis est aussi lié à l'auto-allumage sauf que le déclencheur n'est pas le même phénomène. Au lieu que ce soit le piston qui "écrase" l'air, c'est l'onde de pression qui vient écraser une partie du mélange air / carburant contre les parois du piston et du cylindre. J'ai illustré ici une petite explosion mais il y en a en réalité plein qui se produisent au quatre coins de la chambre (dépend aussi du positionnement de l'injecteur).
Si on devait simplifier au maximum, on pourrait alors dire que l'auto-combustion consiste à un allumage précoce (en phase de compression) tandis que le cliquetis consiste à un allumage tardif induisant petites "explosions" à droite et à gauche dans le cylindre à la suite de l'allumage commandé (bougie). Ces dernières étant très nocives puisque dégradant les parties métalliques internes du moteur.
Ce phénomène ne peut pas se produire car justement il n'y a pas d'allumage commandé par bougie, et ce malgré que bon nombre parlent de cliquetis sur les mazouts. C'est la chaleur induite par la pression du mélange qui allume le tout, et donc cette dernière est homogène partout dans le cylindre. Si elle est homogène, alors tout s'enflammera d'un coup et non pas par petites zones comme avec la bougie qui déclenche la combustion en un point précis qui est plus chaud que les autres (sur diesel la chambre entière chauffe d'un coup, la chaleur uniforme empêche donc des délais de combustion).
Ce genre de bruit sur une diesel devra donc plutôt chercher sa cause ailleurs : soupapes, injecteurs (préinjection ou injection au mauvais moment), étanchéité de la chambre etc.
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