Dernière modification 14/08/2024

Alpine SUV A390 : flop assuré ?


Alpine, ce nom évoque instantanément des images de légèreté, de maniabilité et de plaisir de conduire. Un héritage forgé par des voitures de sport qui font partie du patrimoine français (avec certes une image un peu vieillissante et obsolète, qui sent un peu le saucisson si je peux me permettre), qui ont su captiver les passionnés et dominer les routes tortueuses de rallyes d'époque. Mais aujourd'hui, la marque ose un pari risqué avec le lancement de son premier SUV coupé, l'Alpine A390. Ce modèle, prévu pour 2025, est-il un digne héritier de la lignée Alpine, ou bien une simple erreur de parcours destinée à engranger de l'argent par lae biais de marges confortables ? En examinant de plus près ce modèle à venir, plusieurs signes laissent à penser qu'Alpine pourrait bien être sur le point de commettre un faux pas monumental.

Un Scenic E-Tech déguisé ?

Commençons par l'évidence : l'Alpine A390 n'est qu'un Renault Scenic E-Tech rebadgé d'un point de vue technique (plateforme CMF-EV). Ce SUV partage beaucoup trop de similitudes avec son cousin roturier (quoi que, quand on voit les prix ..) de chez Renault, et l'A290 montre bien l'affiliation avec le losange (le budget étant moindre, il n'y a pas eu assez d'argent pour recarrosser le tout, et puis il fallait aussi garder un lien avec l'ancienne R5 Alpine, bref, un gros sac de noeuds). En quoi cela pose-t-il problème ? Alpine, en tant que marque sportive qui a encore beaucoup à prouver en termes d'image, se doit de proposer quelque chose de bien plus distinctif et exclusif qu'un simple crossover Renault rebadgé. Les clients d'Alpine, ceux qui chérissent l'esprit de la marque, attendent des véhicules uniques, pas des produits dérivés de modèles grand public, d'autant plus si il s'agit d'un véhicule familial électrique ! Et ce n'est pas la modification du train arrière qui va changer quoi que ce soit, car j'imagine en plus que ces modifications se limiteront à l'ajout de cales et d'amortisseurs et ressorts aux réglages différents (sans oublier une géométrie un peu plus orientée vers des angles de carrossage négatifs). Mais ce changement serait avant tout lié au besoin d'intégrer deux moteurs sur l'essieu arrière.


Alpine, synonyme de légèreté…

L'une des valeurs fondamentales d'Alpine a toujours été la légèreté, tant physique que philosophique. L'A390 "semble" tourner le dos à cette tradition. Avec un poids conséquent allant de 1750 à 1920 kg si l'on se fie au Scenic (probablement plus avec les équipements de confort, car il se positionne plus haut), ce SUV s'éloigne drastiquement de la vision originale de la marque et de ce qu'en attendent les clients. Comment concilier l'idée d'une voiture sportive, agile, avec un SUV qui, par sa nature même, est lourd et encombrant ? Cette contradiction de taille pourrait bien désorienter les amateurs d'Alpine, qui cherchent avant tout une expérience de conduite plus pure et moins aseptisée. C'est tout l'image même d'Alpine qui va ici être  écornée, alors que l'A110 avait réussi à amorcer quelque chose d'intéressant ... Le public international a en effet fini par adopter cette berlinette dans le paysage des sportives de premier plan.

Une puissance crédible ?

Alpine a laissé entendre que l'A390 serait doté d'une puissance supérieure à 400 chevaux grâce à trois moteurs (un à l'avant et deux à l'arrière, et si on est objectif ça fait peu de puissance pour tous ces moteurs !). Mais est-ce suffisant pour convaincre dans un marché où les SUV de marques généralistes offrent déjà des performances similaires, voire supérieures ? Pour une marque comme Alpine, qui se revendique sportive, la puissance doit être non seulement à la hauteur, mais aussi surpasser celle de la concurrence. Pourtant, les spécifications techniques laissent perplexe. Peut-on réellement croire qu'un SUV aussi lourd, basé sur une plateforme thermique, puisse offrir la crédibilité nécessaire à l'essor du produit ?

Une architecture vieillissante

L'A390 repose sur une base à moteur transversal, héritée d'anciennes thermiques très roturières. Cette architecture, non seulement obsolète, est aussi peu sophistiquée. Dans un segment automobile (sportives chères) où l'innovation est clé, Alpine semble avoir pris un raccourci qui pourrait lui coûter cher. Pourquoi s'entêter avec une structure dépassée, alors que la concurrence propose des plateformes modernes, spécialement conçues pour l'électrique ? Cette décision pourrait donner l'impression qu'Alpine se repose sur ses lauriers, sans chercher à innover, à surprendre. Avec l'image d'un véhicule de masse qui a été ici artificiellement embourgeoisé en y mettant peu de moyens supplémentaires.

A lire : l'A110 est-elle noble ?

Les clients, pris pour des naïfs ?


Alpine n'est pas la première marque à tenter de capitaliser sur son nom en apposant son badge sur un SUV. DS, avant elle, a fait l'erreur de penser que les consommateurs se laisseraient séduire par le simple prestige d'une marque, sans se soucier de la réelle qualité du produit. Alpine semble répéter cette erreur et c'en est même étonnant (quand un camarade fait une bourde, en général on en prend de la graine non ?). En se contentant de rebadger un modèle existant et en misant sur un marketing alléchant, la marque pourrait bien sous-estimer l'exigence de ses clients. Les acheteurs potentiels d'Alpine sont informés, ils connaissent l'histoire et l'ADN de la marque. Les décevoir avec un produit qui n'est pas à la hauteur de leurs attentes pourrait s'avérer être un échec cuisant. Et je fais le pari que ce sera un échec monumental et qu'Alpine tombera vite en désuétude. Le seul espoir est de proposer des véhicules très compétitifs en termes de tarification, mais quand on voit le prix des Renault c'est tout simplement inenvisageable.

Conclusion : Un flop 100% sûr ?

L'Alpine A390 est censée représenter l'avenir de la marque, avec l'espoir qu'il se vende un peu à la manière d'un Cayenne chez Porsche. Pourtant, tout semble indiquer que ce SUV pourrait bien être le faux pas de trop. Un Scenic E-Tech rebadgé, un poids excessif, une puissance discutable, une architecture vieillissante, et une sous-estimation flagrante de son public… Les ingrédients semblent réunis pour faire de l'A390 un flop. Alpine, en délaissant ses valeurs fondamentales, prend un risque énorme et risque de faire revivre les échecs vécus avec l'A310, car rappelons qu'Alpine c'est avant tout une histoire de flops commerciaux ! Seul le temps dira si ce pari sera payant, mais pour ma part je n'arrive pas à y déceler le moindre espoir, et cela sans vouloir forcer sur le négativisme.


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