Plan de l'article :
Vous n'avez pas pu passer à côté, le monde change beaucoup depuis une dizaine d'années, et celui de l'automobile d'autant plus avec les différentes crises et mutations technologiques récentes. A tel point que certains l'ont revue (la voiture) de fond en comble, en repartant d'une feuille blanche. Et nous n'allons pas nous mentir, c'est bel et bien Tesla qui a donné un coup de pieds dans la fourmilière et qui a instigué un nouveau souffle à la voiture. Car, partant de zéro et devant se faire remarquer au milieu des marques traditionnelles, elle a eu la liberté et même l'obligation de se démarquer et d'améliorer l'existant.
Cependant, d'autres constructeurs n'ont semble-t-il pas compris à quel point il était primordial et urgent de s'adapter à ce progrès récent, qui a revu l'ergonomie (certes parfois pénalisée par le tactile) et l'agencement des habitacles, tout comme le style et le mode de propulsion. Nous allons tenter ici de les lister et d'analyser brièvement chacune d'entre elles (mais aussi celles qui ont réussi l'examen dans une deuxième partie). Je vous invite à compléter ces analyses car je ne pourrai hélas trop approfondir chaque cas.
Dans le genre conservateur, la marque franco-italienne est un bon exemple. Que ce soit au niveau des technologies moteurs, d'infodivertissement et d'aménagement des habitacles, on est sur quelque chose de suranné. Le style plaisant des autos, lui aussi peu novateur, n'arrive pas à compenser tout le reste. Vous verrez que ces remarques valent pour à peu près toutes les enseignes du groupe Stellantis.
On pourra aussi citer rapidement Maserati, relativement affiliée à Alfa (par le biais de Ferrari d'un point de vue historique, sans oublier que Alfa et Maserati font partie du^même groupe). La dernière Gran Turismo est vraiment de l'ancienne école, tout comme le Grecal ... C'est plein de poussière tout ça !
La marque a beau avoir un slogan orienté vers la technologie, elle a du mal à passer à l'étape d'après ...
Niveau style on reste dans l'ancien monde en bariolant plus que jamais leurs modèles alors que la mode revient à des carrosseries pures et épurées.
L'infodivertissement est étrangement en retard malgré une avance importante prise en 2012 avec l'apparition du virtual cockpit. Les choses vont un peu mieux à partir de 2024 et la sortie du Q6 e-Tron, mais ça consiste un peu à se mettre à la page plutôt que de redépasser la concurrence.
Dommage car encore une fois la marque a été l'une des pionnières au niveau de l'infodivertissement (virtual cockpit encore une fois, bien que ce soit inspiré de la première Model S) et des planches de bord rectilignes inaugurées par l'A4 de 2015 et qui ont servi de repère stylistique au niveau des nouveaux codes de la modernité. Mais depuis, il semble que la marque se repose sur ses lauriers et ses victoires passées. Il semble toutefois que le dieselgate ait été l'une des causes de ce délitement.
Par effet domino, comme on le verra aussi avec BMW juste après, Bentley est aussi un peu dépassé.
Il n'y a rien à faire, BMW reste coincé dans le carcan du passé ... Les planche de bord et infodivertissement restent sur un format daté. Et ce n'est pas en intégrant des artifices futiles comme de faux "diamants" luminescents que cela va foncièrement changer les choses. On sent que la marque veut faire évoluer les choses lentement, mais à ce rythme le retard va continuer de grandir. Les habitacles ont des écrans peu polyvalents (trop horizontaux) et les aspects pratiques des voitures les plus modernes ne sont toujours pas présents. Les grosses consoles centrales envahissantes et qui ne contiennent aucun rangement spacieux ne devraient plus faire partie de notre monde. Bref, c'est un drôle de mélange entre une présentation similaire à ce que l'on voyait dans les années 2000 avec l'intégration maladroite et peu harmonieuse d'une grande dalle aux bords cubiques et peu raffinés.
Un effort est fait niveau du style extérieur mais la modernisation a mené au mauvais goût. Que ce soit les dernières 5 ou 7, sans parler du X2 II, on est sur quelque chose qui va presque jusqu'à être repoussant. BMW est dans les choux, et peut-être que cela est accentué par un manque d'humilité et un manque de lucidité.
Quant aux calandres XXL, à une époque où elles disparaissent logiquement (électrique), la marque semble même reculer ! Les calandres aérées font partie du passé, et elles sont synonyme d'obsolescence.
Par effet domino, Rolls Royce est aussi touché. Mais s'agissant d'une marque qui vend principalement à une clientèle âgée (on est plus rarement blindé à 20 ans), ça passe encore.
Chez Citroën, au delà de la transition vers des autos 2.0, on est un peu perdu d'une manière générale. Cela rend les choses encore plus compliquées, sachant qu'à cela s'ajoute un positionnement de plus en plus bas qui induit des coûts de revient réduits (rendant plus difficile toute innovation).
De plus, toutes les tentatives passées ont été punies par les acheteurs. On pense surtout au Cactus qui s'est pris une déconvenue. C'est aujourd'hui pire avec une C4 qui semble être une farce sur roue tellement elle est objectivement de mauvais goût et peu moderne.
Si Dacia est loin d'être une marque novatrice, son positionnement et la justesse des produits compensent pour le moment. Le fait que la clientèle soit aussi relativement âgée (la plus pragmatique et donc la plus affinitaire à Dacia) permet de jouer encore un peu la montre. Mais pendant combien de temps encore ?
C'est mal tombé pour DS, la marque a voulu s'attaquer au marché du premium vers 2010 quand ce dernier a commencé à devenir très compétitif et techniquement ardu (même les champions y perdent des plumes ! Audi et BMW ...). Entre les mécaniques dépassées et l'infodivertissement vieillot, il est devenu impossible de séduire un client en pleine force de l'âge qui est au courant de ce qui se fait aujourd'hui. Mais heureusement, le papyboom permet de compenser un peu les choses.
Comme toutes les autres marques du groupe Stellantis, on reste sur un modèle un peu daté. Mentionnons toutefois les belles ambitions avec une Fiat 500 qui n'est désormais disponible qu'en électrique (malgré l'ancienne thermique encore vendue parallèlement). Hélas, cela tend à changer car la marque veut "thermiser" la 500e pour compenser le creux actuel sur les ventes de voitures électriques. Mais c'est un piège dans lequel il ne faut pas tomber car ce n'est que temporaire.
Concernant les habitacles on est clairement dans l'ancien monde même si ça l'est peut-être un peu moins que dans les autres marques du groupe. On a ici des habitacles qui dégagent de l'espace à l'avant, avec des rangements assez bons et une planche de bord très rectiligne.
Si des efforts ont été faits avec le Mustang Mach-e, ils ont hélas été punitifs ! En effet, c'est le véhicule qui pose actuellement le plus de problèmes à la marque.
Le reste de la gamme, qui souffre aussi commercialement (mais moins), est en revanche déprimant d'ancienneté. Là on est carrément dans les années 2000 en terme de perception !
Notez que la marque a réduit de plus de 50% de ses volumes de ventes depuis environ 2010.
Comme avec Ford, la seule tentative de disrupter leur offre (je pense à la Honda E) a été un échec total. Pas parce que le produit était mauvais, mais plutôt en raison d'une mauvaise gestion du coût de revient, rendant le véhicule "impropre à la vente" tellement il est mal positionné.
Le reste de la gamme, même fraîchement renouvelé, est trop axé sur les autos de la décennie passée, mis à part peut-être ne e:NY1 qui incorpore un habitacle plus techno et moderne.
Même remarque que pour les Fiat et Afla Romeo, ce sont les mêmes produits (sauf Wrangler et autres gros 4X4 vendus principalement aux USA).
Comme la majorité des marques japonaises, elle n'arrive pas à chambouler son offre en revoyant de fond en comble la philosophie des ses véhicules.
Et comme avec Ford et Honda, la seule tentative (MX-30) d'aller de l'avant a été un échec.
Et cet échec devrait coûter très cher car il induira potentiellement un biais pour les dirigeants, retardant encore un peu plus l'éventuelle révolution qui transformera leur flotte.
Si il y a eu un beau travail côté style extérieur, ce n'est hélas pas compenser par la technologie datée des moteurs et de l'infodivertissement, tout comme l'aménagement intérieur qui reste identique à ce que l'on faisait il y a déjà 15 ans. Bref, Stellantis ...
Toutes les autos du groupe Stellantis étant des bases communes, on retrouve les mêmes soucis partout.
Ce qui est inquiétant ici est que les tous derniers modèles, tels le 3008 III, démarrent leur carrière avec des constituants dépassés. Si on prend comme base les 3008/5008, on a affaire à des aménagements intérieurs dépassés : double dalle sur planche de bord désormais obsolète et engoncement sans rangements.
Quand au reste, on a affaire à une base de voiture thermique des années 90/2000 (moteur transversal et donc châssis de thermique) et version électrique aussi en traction (normal avec un châssis de thermique, bien que Volvo ait prouvé qu'on pouvait se débrouiller pour mettre le moteur à l'arrière avec ses XC40 et C40).
Bref, chez Peugeot on cherche à en faire des caisses et à jouer des mécaniques avec des choses franchement pas à la page. Cet antagonisme me confère personnellement une image peu valorisante, un peu comme les vieux produits chinois ou de contrefaçon qui abusent des codes du luxe pour tenter de faire illusion.
Avec le dernier Macan, Porsche montre qu'il a quelques difficultés à franchir un cap plus important vers le futur. On reste sur une ergonomie et une présentation à l'ancienne qui rendent le produit presque déjà daté.
La Taycan avait été un bel essai, mais encore une fois l'agencement et l'infodivertissemnt dans l'habitacle restent trop ancrés dans le passé.
Bref, si Porsche est loin d'être complètement à la ramasse, elle pourrait mieux faire et oser un peu plus.
C'en est arrivé à un tel point que la marque est en train de couler ... Cupra reprend les choses un peu mieux et cette marque s'apparente un peu à la gamme ID de Volkswagen.
Avec la faible force de frappe technologique et financière, il était à craindre que la marque ait du mal à bouleverser son offre grâce à de l'innovation massive. Les Suzuki restent donc des véhicules qui ne cherchent pas à faire de vagues, mais à ce rythme là il est à craindre que l'attractivité finisse par manquer.
Ancrés dans l'hybride et les habitacles vieillots (présentation / infodivertissement), Toyota a un peu de mal à vouloir passer la seconde. Et si le groupe persiste à ne pas vouloir suivre le progrès, il finira par succomber malgré qu'il soit encore l'un des tout premiers au monde.
Des efforts sont faits avec la gamme BZ, mais ça ne va pas encore assez loin et les codes anciens persistent trop.
Je commencerai logiquement par Tesla car c'est la marque qui a influencé et modelé le nouveau monde automobile, et je dis ça sans aucune admiration aveuglante, c'est juste de l'objectivité froide.
La marque a à la fois inauguré l'ergonomie / l'agencement moderne des habitacles (peu de boutons, beaucoup de place/rangement, écran XXL polyvalent), la démocratisation de la propulsion électrique et un style de carrosserie ultra épuré.
Raillée il y a encore 10 ans, la marque est désormais respectée et copiée par tous les plus grands. Je me rappelle encore éviter le stand Tesla dans les salons tellement il m'inspirait l'ennui, si j'avais su à quel point j'avais tort et à quel point mon esprit était étriqué ... Il faut dire qu'on a été très nombreux à penser ainsi. Mais encore une fois l'intelligence triomphe toujours, et c'est donc par la conception de ses produits que Musk a réussi le tour de force de produire la voiture la plus vendue au monde en 2023, passant devant tous les constructeurs historiques.
Le groupe n'a pas eu froid aux yeux en tentant de proposer des véhicule au design très novateur qui utilisent les tout derniers codes. Toutefois, il faudra rester vigilant du côté de l'infidivertissement, car c'est un point faible qui n'est pas totalement à négliger.
Avec les derniers Range, la marque a semble-t-il réussi son examen de passage. Le style très lisse et parfaitement proportionné des carrosseries est dans l'air du temps, et les habitacles offrent de la modernité à tous les étages : agencement, présentation et infodivertissement. Attention toutefois, car s'agissant de Land Rover c'est souvent chaotique et peu fiable à l'utilisation ...
Alors qu'il s'agissait d'une marque semi artisanale loin de pouvoir rivaliser avec les concurrents de masse, elle a réussi le tour de force de proposer des produits qui vont jusqu'à dépasser les titans de l'industrie. Il faut dire que la grosse participation de Geely au capital a du aider ...
Dans le genre pragmatiques, les Chinois n'ont pas de leçon à recevoir ... Preuve en est avec les modèles qu'ils proposent, à la pointe et conçus avec les codes les plus modernes. On pensera donc à Volvo, Smart, MG, BYD, XPeng, Aiways et j'en passe. Tous n'ont pas attendu 10 ans avec de se convertir à la voiture 2.0.
Tous les codes y sont : style extérieur, agencement de l'habitacle (pure, pratique et apaisant) et infodivertissement calibré pour le monde d'aujourd'hui (sauf entrées de gamme type MG4, forcément). L'un des meilleurs exemples est l'EX30, qui reprend tout simplement toutes les idées de Tesla (mieux vaut copier que persister dans l'erreur non ?).
Mercedes, contrairement à BMW et Audi, a eu le courage et l'audace de tout remettre à plat. La Classe A était d'ailleurs l'un des premiers signes, et notez au passage que tout le monde a fini par copier leur fameuse double dalle (aujourd'hui dépassée, mais Stellantis ne l'a pas encore pigé en la reprenant pour ses modèles actuels).
La gemme EQ, certes en passe de "faire faillite" pour des raisons d'esthétisme discutable, a tout de même mis les pieds dans le plat de la modernité : style disruptif et moderne (mais hélas peu plaisant) et intérieur revu à la sauce monde 2.0 (grand écran qui tend vers le carré, planche de bord qui laisse de l'espace etc) et infodivertissement à la pointe de ce qui se fait actuellement.
L'étoile a donc sauvé l'honneur des Allemands.
Si le reste du groupe BMW est un peu à la ramasse, Mini s'en sort plutôt bien. Carrosserie lisses comme des galets (synonyme de modernité malgré une identité néo rétro), habitacles aérées / fonctionnels / fun (ça fait partie de la modernité, les habitacles tristes sont synonyme d'obsolescence) et infodivertissement novateur (écran rond qui amène beaucoup de personnalité, quitte à ne pas être pratique) confèrent aux dernières Mini et Countryman (et bientôt Aceman), un sentiment de modernité important.
Le fait que l'électrique soit proposé sur toute la gamme est aussi un vrai progrès. Notez qu'ils abandonnent l'hybride et ne proposent que l'électrique ou thermique, certainement un éclair de lucidité (ce qui reste toutefois étonnant quand on sait que la marque jumelle BMW garde cette solution sur le X1).
Malgré que le losange soit bine plus petit que Stellantis, la marque française a étonnamment (enfin pour le moment) réussi son passage vers la modernité. Et si on reste sur des châssis de thermique à l'ancienne, tout le reste est OK : style, aménagement intérieur et richesse de l'infodivertissement (sous traité par les meilleurs : Google).
Hélas, la conjoncture rend toutefois les choses difficiles, mais c'est un autre débat. Et ce n'est pas parce que la marque joue à fond la carte du néo rétro qu'elle est forcément axée sur le passée, le futur aime aussi regarder dans le rétroviseur, et les modes sont cycliques ...
N'oublions pas non plus que Renault a été l'un des tout premiers à oser le 100% électrique dès 2012 en France, la marque sait donc souvent flairer les virages importants de l'industrie.
C'est un peu de justesse que la marque arrive à entrer dans le nouveau monde, et on pourrait finalement dire qu'elle a encore un peu le popotin entre deux chaises (ce qui est peut-être un positionnement malin, car ça rend attractif les modèles aux deux écoles : les conservateurs et les geeks en demande de progrès et d'innovation). Pour tout vous dire, j'ai hésité à la positionner ici, et même après avoir pris cette décision j'ai encore quelques doutes rémanents ...
Vw est un cas particulier ... Car si ils ont réussi à prendre le virage très tôt, en proposant une gamme ID très novatrice en terme de technologie (électrique avec châssis conçus pour), d'agencement intérieur (place et rangements) et de style (décalé et futuriste), ça n'a hélas pas accroché. En cause ? Une qualité de finition qui n'était pas à l'image du groupe (le dieselgate a fait tâche d'encre, se diffusant dans toutes les marques tel un buvard saturé) et un style certes futuriste mais pas très ragoûtant ...
Chose étonnante, Audi a été plus timide avec ses produits, pourtant communs pour un grand nombre d'entre eux.
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