Plan de l'article :
L'industrie automobile traverse actuellement une période de turbulences, particulièrement en ce qui concernent les voitures électriques. Face à des ventes décevantes, des stocks invendus qui s'accumulent, et une couverture médiatique souvent négative, certains constructeurs envisagent de ralentir leurs investissements dans l'électrique ou même de revenir vers des motorisations thermiques. Cependant, cette stratégie pourrait s'avérer être un piège, mettant en jeu leur compétitivité et même leur survie.
Au delà de la vision péjorative de beaucoup de gens par rapport à l'autonomie et la vitesse de charge, les voitures électriques sont actuellement confrontées à une série de "bads buzz" qui ébranlent leur croissance. D'abord, les ventes en Europe stagnent, avec des parts de marché qui baissent par rapport à l'année dernière malgré une hausse continue depuis 3 ans, avec même des marchés clés comme l'Allemagne enregistrent des baisses significatives. Des constructeurs colossaux comme Mercedes et Ford, revoient leurs ambitions à la baisse, freinant leurs investissements dans l'électrique en raison de performances commerciales décevantes. Ce tableau est aggravé par l'accumulation de stocks de véhicules non vendus, une réalité qui met une pression financière accrue sur les entreprises et qui amène de la crainte sur les clients potentiels (rien de plus douteux qu'un produit qui ne se vend pas et dont les stocks gigantesques finissent échoués sur les parking ou des ports).
Bref, il semblerait presque que les dieux se soient ligués contre la voiture électrique tellement elles en prennent plein la calandre en ce moment.
Enfin, les gens se sont faits tellement avoir à de nombreuses reprises qu'ils sont logiquement très méfiants des nouveautés pleines de promesses qu'on veut mettre dans leurs main, à savoir ici la voiture électrique ... Comme dit Emile dans la Cité de la peur, ou plutôt comme il essaie de le dire, on peut mentir une fois à mille personnes mais on ne peut pas mentir mille fois à une personne (ici il s'agit de mentir mille fois à mille personnes).
Des géants comme Mercedes et Ford, qui avaient pourtant fait de l'électrique une priorité stratégique, commencent à revoir leurs feuille de route. Les ventes ont été décevantes, en grande partie à cause de coûts élevés, d'une infrastructure de recharge encore insuffisante (surtout pour les USA), et d'une demande en berne sur certains marchés clés comme la Chine. Dans ce contexte, ces constructeurs envisagent de réorienter leurs efforts vers les moteurs thermiques, qui continuent comme vous le savez de représenter une part majoritaire de leurs ventes?.
Cependant, cette réorientation pourrait se révéler comme étant être un piège dangereux. En se détournant de l'électrique, ces entreprises risquent de perdre un temps précieux. Les constructeurs qui persisteront dans l'électrique, en continuant à investir dans l'innovation, la réduction des coûts et l'amélioration des infrastructures, pourraient prendre une avance décisive qui sera pleinement visible d'ici à 2030. Une fois que les conditions de marché deviendront plus favorables à l'électrique, notamment avec la réduction des coûts des batteries et l'expansion des réseaux de recharge, ces pionniers auront un avantage compétitif difficile voire impossible à rattraper. Car si la réputation de cherté des batteries est encore importante, la réalité tend vers une réduction des prix qui vont les rendre bon marché et de manière certaine, avec par exemple un prix qui a chuté sous les 100 dollars par kWh en Chine. Reste maintenant à savoir à quelle vitesse le dollar va baisser de son côté, car même en réduisant les coûts les prix peuvent stagner à partir du moment où la monnaie se met à fondre (cause principale de notre inflation, mais c'est un secret bien gardé pour que vous ayez toujours confiance en vos billets papiers qui ne sont plus adossés à rien de tangible et depuis longtemps). Mais à ce compte même le thermique sera aussi concerné ...
Cela rappelle un peu les forces militaires françaises qui accusent actuellement un retard colossal vis à vis des USA ou encore la Russie qui sont sur des technologies au laser et MHD, alors que nous en sommes encore à des avions et missiles conventionnels totalement obsolètes (en cas de guerre nous serons vite mis sur la touche). Ce genre de retard est donc impossible à rattraper et il compromet l'entité affaiblie, ce sera la même chose avec les voitures même si ici la technologie dont on parle est bien plus simpliste.
Les médias jouent un rôle non négligeable dans cette dynamique. Les nouvelles négatives sur l'électrique, qu'il s'agisse des difficultés de production, des problèmes de ventes font souvent les gros titres (et il n'y a rien de mal à relayer ces informations, bien au contraire !). Ce type de contenu drague toutefois une audience qui, de manière générale, reste sceptique face aux véhicules électriques, renforçant ainsi un biais négatif. Cette couverture médiatique déséquilibrée alimente une perception erronée selon laquelle l'électrique serait un échec en devenir, décourageant ainsi à la fois les consommateurs et les investisseurs?.
Pourtant la réalité du terrain est tout autre, et je l'expérimente personnellement depuis plus de 3 ans (moi, ancien fan de berlines allemandes bien motorisées et peu économes ...). Vivre avec une voiture électrique est loin d'être le cauchemar que certains décrivent (souvent des gens qui n'ont jamais conduit ni expérimenté une électrique ...). Du calme, des économies, de la sérénité, un agrément que même un V12 a du mal à rejoindre, la voiture électrique est un véritable bonheur à vivre et j'y mets en caution ma propre personne. Les coûts des batteries continuent de baisser, l'autonomie des véhicules augmente, et les infrastructures de recharge se développent progressivement (en France on est en plus assez gâtés). En dépit des difficultés actuelles, l'industrie se dirige vers un avenir où l'électrique ne peut que jouer un rôle central.
Certaines chaînes Youtube en font même leur gagne pain, avec des informations exposées biaisées ou a minima complètement caricaturées. Mais cela conforte ceux qui ont fait la pari de penser que la voiture électrique était une mauvaise idée (alimentant leur biais trompeur par ce carburant offert par les pages putaclics qu'on retrouve même sur les médias qui étaient normalement de haut niveau). Et au passage je note une régression nette et abrupte de certains des journaux les plus emblématiques, avec des textes rédigés par des stagiaires sans la moindre connaissance et l'utilisation criante de ChatGPT pour la rédaction d'articles, ce qui n'est pas un mal tant que ce n'est pas dans un objectif fumiste).
Encore une fois c'est par ma propre expérience que l'évidence m'a sauté au visage, le thermique doit bel et bien appartenir au passé tellement il est contraignant et archaïque. Avoir une usine thermique encombrante (le tiers de la voiture y est consacré ..) et digne d'une usine à gaz pour les plus modernes est presque digne de l'aberration (mais on a fait avec ce que l'onpouvait et ce que l'on avait en notre temps, qui est désormais révolu).
J'ai même du mal à comprendre comment encore autant de gens puissent être aussi négatifs vis à vis de cette technologie, car avec le temps les fausses idées et les caricatures doivent normalement disparaître, en tout cas s'agissant de peuples censés être éduqués comme c'est normalement le cas en occident ... Je n'ai donc plus aucun doute sur le fait que l'électrique sera à l'avenir une évidence, et que se rappeler qu'à une époque une majorité était contre sera perçu comme étrange.
Une fois les prises de charge disponibles partout et des tarifs alignés (voire inférieurs) aux thermiques, il faudra être vraiment borné pour ne pas vouloir franchir le cap.
Les constructeurs doivent donc être prudents dans leurs choix stratégiques. S'éloigner de l'électrique pourrait offrir un répit temporaire face aux pressions économiques, mais cela pourrait également se traduire par une perte de compétitivité à long terme, voire pire. Les marques qui choisiront de persister dans l'électrique, malgré les obstacles actuels, pourraient finalement en sortir renforcées et dominer les autres marques moins visionnaires. Encore une fois, et comme souvent, choisir la voie de la facilité peut mener à plus de difficultés a posteriori.
L'histoire récente de l'industrie technologique regorge d'exemples d'entreprises qui ont pris des paris risqués sur l'innovation, même en période de scepticisme, et qui en ont récolté les fruits lorsque le marché a basculé. L'électrique pourrait bien suivre ce chemin, et les constructeurs qui auront fait preuve de persévérance et de vision pourraient être les grands gagnants de demain.
Tesla en est une bonne preuve puisque la marque a même été jusqu'à persévérer seule dans un monde qui n'envisageait même pas d'avoir des voitures électriques. Résultat, la marque encore toute jeune a réussi l'exploit d'avoir le modèle le plus vendu au monde en 2023.
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