Plan de l'article :
Pour tout un chacun, il paraît banal et anodin pour une entreprise de produire et commercialiser des véhicules, comme si il s'agissait d'un produit comme un autre. En effet, à part une masse et un volume plus important, une automobile ne semble avoir rien d'extraordinaire. Toutefois, fabriquer des véhicules nécessite une excellence que peu d'industries et de sociétés peuvent atteindre ... La voiture fait partie des produits les plus complexes et les plus difficiles à fabriquer et concevoir, c'est en tout cas ce que cet article va tenter de vous démontrer.
L'industrie automobile représente un défi colossal pour les constructeurs, notamment en ce qui concerne la conception de véhicules fiables capables de démarrer sans faille en toutes conditions (ce n'est pas aussi facile qu'on peut le percevoir en tant qu'automobiliste, c'est un défi que beaucoup de grandes entreprises n'ont pas réussi à franchir, il faut vraiment en prendre conscience). Les voitures sont des machines très complexes, composées d'une multitude d'éléments interconnectés, et leur fiabilisation représente un véritable défi. Prenons l'exemple de Ferrari, marque prestigieuse reconnue pour ses voitures de sport, qui est (très très ...) souvent confrontée à des problèmes de fiabilité malgré que la marque existe depuis 1947 (on peut citer des relais mal calibrés qui vont se coller jusqu'à faire tomber en panne le circuit hydraulique de boîte robotisée ou même des turbos mal placés qui surchauffent). Cela démontre encore à quel point la création de véhicules fiables n'est pas une tâche aisée accessible à tous.
Proposer une voiture qui démarre sous toutes les températures même après 100 000 km est donc un exploit que peu de personnes estiment avec justesse.
La conception d'une voiture est un processus extrêmement complexe. Les constructeurs doivent jongler avec un grand nombre de facteurs, tels que la performance, la sécurité, l'efficacité énergétique, le confort et l'esthétique. Chaque composant doit être soigneusement conçu et intégré de manière harmonieuse. Le moteur, la transmission, les systèmes électriques et électroniques, la carrosserie, les équipements de sécurité, tous ces éléments doivent fonctionner de concert pour garantir un fonctionnement sans faille du véhicule. Le moindre défaut ou déséquilibre dans l'un de ces éléments peut affecter la fiabilité globale du véhicule.
On peut en effet prendre quelques exemples comme la courroie humide du 1.2 Puretech qui va jusqu'à casser le moteur alors que le problème de base est quasiment insignifiant, pareil pour les 1.0 Ecoboost qui ont une durite de refroidissement fragile (problème vraiment mineur) qui va toutefois jusqu'à, ici encore, casser le moteur. Idem pour les soucis électroniques côté software qui sont immatériels mais qui peuvent immobiliser une auto. Dernièrement c'est la mauvaise conception du dispositif Adblue qui peut empêcher l'auto de démarrer (pourtant le moteur n'a pas besoin de ça pour fonctionner). Un petit grain de sable peut donc anéantir la très bonne conception de tout le reste ... Et les possibilités d'avoir un grain de sable dans une machine aussi complexe sont multipliées !
Notez aussi que l'arrivé du numérique dans les autos, avec des interfaces et fonctionnalités avancées au niveau de l'infodivertissement, a ajouté un nouveau métier complexe qui décuple la complexité et la sophistication des autos. Et c'est sans compter les aides à la conduite devenues obligatoires qui nécessite une expertise encore plus complexe, à savoir des caméras et radars qui interprètent l'environnement pour agir sur l'auto, le métier évolue donc complètement.
La complexité des moteurs thermiques et leur évolution face aux normes environnementales et aux exigences de puissance accrue constituent un défi supplémentaire. Les moteurs à combustion interne, qui sont au cœur de l'industrie automobile (pour plus très longtemps toutefois), ont dû évoluer pour répondre aux normes de plus en plus strictes en matière d'émissions et d'efficacité énergétique. Cela a décuplé leur complexité jusqu'à devenir un véritable casse-tête ! A tel point que diagnostiquer une panne dépasse parfois les compétences des mécanos les moins passionnés qui sont restés sur leurs vieux acquis. Et il est désormais impératif de passer par la case électroqnique, à savoir se connecter à l''OBD de l'auto.
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Les normes, telles que les limites d'émissions de dioxyde de carbone (CO2), ont incité les constructeurs à investir massivement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies visant à réduire l'impact environnemental. Cela a conduit à l'introduction de systèmes de dépollution tels que les catalyseurs SCR (Réduction Catalytique Sélective), les vannes EGR et les filtres à particules diesel (DPF). La mise en œuvre de ces systèmes a nécessité une intégration complexe dans la conception globale du moteur, augmentant ainsi sa complexité.
Parallèlement aux normes environnementales, les demandes des consommateurs en termes de performances et de puissance ont également influencé l'évolution des moteurs thermiques. Les constructeurs ont cherché à répondre à ces attentes en introduisant des technologies de suralimentation, pour augmenter la puissance tout en maintenant une efficacité énergétique raisonnable. Cependant, l'ajout de ces systèmes de suralimentation implique des composants supplémentaires (qui sont en plus assez fragiles), ce qui augmente la complexité globale du moteur.
La gestion de ces exigences contradictoires - réduction des émissions, amélioration de l'efficacité énergétique et augmentation de la puissance - représente un défi considérable pour les ingénieurs. La conception et la calibration des moteurs nécessitent une expertise pointue pour garantir le bon fonctionnement de tous les composants, depuis les soupapes et les injecteurs jusqu'au système de gestion électronique du moteur. Les constructeurs doivent également s'assurer que ces moteurs répondent aux normes de sécurité les plus strictes, en particulier en ce qui concerne la résistance aux incendies et aux accidents.
La généralisation des hybrides a encore ajouté de la complexité en ajoutant une chaîne de traction électrique qui vient se greffer en plus du thermique.
Enfin, un moteur est constitué de pièces qui proviennent de différents horizons, en mélangeant une conception maison (du constructeur) à celle d'équipementiers externes. Pas facile donc d'assembler ce puzzle géant et de le rendre fiable.
La concurrence féroce entre les constructeurs pousse à une recherche constante de performances et d'innovations. Pour rester compétitifs, ils doivent développer des moteurs de plus en plus puissants, des systèmes de contrôle avancés et intégrer les dernières technologies. Cependant, chaque nouvelle innovation introduite peut entraîner des problèmes inattendus. L'interaction complexe entre les différents systèmes peut créer des tensions et des conflits qui affectent la fiabilité globale du véhicule.
De plus, la tendance va vers une réduction du coût de revient que ce soit pour la fabrication ou même la conception. Devoir faire plus avec moins accroît les difficultés ... On a en effet moins de ressources (ou une inflation de ces dernières, tout dépend de votre manière de voir les choses) pour fabriquer des véhicules qui en nécessitent plus qu'avant.
La fabrication d'une voiture est une tâche ardue. Il s'agit d'un processus industriel complexe qui nécessite des équipements lourds, des chaînes de production sophistiquées et une main-d'œuvre hautement qualifiée. Chaque étape de la fabrication doit être minutieusement exécutée pour garantir la qualité et la fiabilité du véhicule final.
La mise en oeuvre et la gestion d'usines implique plusieurs défis importants. Voici les principales qui me viennent à l'esprit :
En plus de la complexité de conception et de fiabilisation des véhicules, les constructeurs automobiles doivent également faire face à l'adaptation de leurs produits à différents marchés internationaux, où les besoins et les normes gouvernementales peuvent varier considérablement. Chaque marché a ses propres préférences en termes de taille, de puissance, de types de carburant, de réglementations environnementales et de normes de sécurité. Afin de répondre à ces diverses exigences, les constructeurs doivent effectuer des ajustements significatifs à leurs modèles de base. L'arrivée de l'électrique a toutefois tendance à atténuer cette difficulté.
Les contraintes gouvernementales sont un facteur majeur qui influe sur la conception des véhicules. Les normes d'émissions, par exemple, peuvent différer d'un pays à l'autre, ce qui oblige les constructeurs à développer des technologies spécifiques pour chaque marché afin de respecter les réglementations locales. De même, les normes de sécurité peuvent varier, notamment en ce qui concerne les équipements de sécurité obligatoires tels que les systèmes de freinage avancés, les airbags et les dispositifs de retenue pour enfants. Les constructeurs doivent s'assurer que leurs véhicules répondent à ces normes spécifiques à chaque marché, ce qui entraîne une complexité supplémentaire dans la conception et l'assemblage des voitures.
Outre les réglementations, les besoins et les préférences des consommateurs diffèrent également selon les marchés. Les facteurs culturels, géographiques et économiques influencent les choix des consommateurs en termes de performances, de confort, de style et de fonctionnalités. Par exemple, les véhicules destinés aux marchés émergents peuvent nécessiter une résistance accrue aux conditions routières difficiles, une capacité de chargement supérieure ou une climatisation adaptée aux climats chauds. Les constructeurs doivent donc adapter leurs véhicules en fonction de ces spécificités, ce qui ajoute une complexité supplémentaire au processus de conception et de production.
Pour répondre à ces défis, les marques doivent mettre en place des processus flexibles et agiles qui leur permettent de s'adapter rapidement aux évolutions des marchés et des réglementations. Cela peut inclure des stratégies de production modulaires qui permettent de personnaliser les véhicules en fonction des différentes réglementations et des préférences locales. De plus, la collaboration avec des fournisseurs et des partenaires locaux peut faciliter l'adaptation des véhicules aux besoins spécifiques de chaque marché.
Être un constructeur automobile est un défi de taille. La conception et la fiabilisation des véhicules exigent une expertise multidisciplinaire et une attention minutieuse à chaque détail. La complexité de la conception, la recherche constante de performances et d'innovations, les défis liés à la fabrication et les tests nécessaires pour valider la fiabilité, tous ces éléments contribuent à la difficulté de proposer des voitures fiables. L'exemple de Ferrari, malgré son prestige, rappelle que même les marques renommées et âgées peuvent encore rencontrer des problèmes de fiabilité. La poursuite de l'amélioration continue reste essentielle pour les constructeurs qui cherchent à relever ces défis et à offrir des véhicules de qualité à leurs clients.
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