Plan de l'article :
La voiture électrique a indubitablement fait des progrès considérables au cours de ces dernières années. Les batteries sont devenues généreuses, les temps de charge ont été très raccourcis, les réseaux de bornes se sont densifiés et les prix commencent à devenir plus compétitifs par rapport aux véhicules thermiques traditionnels. Certes, des contraintes subsistent par rapport au thermique, telles que la durée du ravitaillement (forcément) supérieure ou la disponibilité inégale des infrastructures de recharge, mais ces obstacles sont bien moins importants qu'ils ne l'étaient dans un passé encore proche (le but ici n'est pas d'enjoliver l'électrique, ce serait aussi malhonnête que ceux que nous attaquons ici). Pourtant, une frange croissante des grands médias semble s'attacher à exagérer ces difficultés, multipliant les articles et reportages caricaturaux et erronés sur la voiture électrique. Cette tendance, loin d'être anodine, semble délibérée, visant à freiner l'adoption de cette technologie par le grand public (celui qui est le plus malléable et qui n'a pas assez confiance en son propre discernement pour juger les choses, il attend donc que l'analyse lui soit livrée tout cru dans son bec. Comme on dit, "les temps faciles créent des gens faibles").
La stratégie est claire : accentuer les défauts, parfois même les inventer ou les grossir au-delà du raisonnable, pour décourager les consommateurs potentiels. Il ne s'agit plus seulement de mettre en lumière les problèmes réels que pose encore la voiture électrique, mais de construire un récit alarmiste et déséquilibré. Cette désinformation systématique a un objectif simple (en tout cas il ne peut mener qu'à cela) : ralentir, voire inverser l'adoption de l'électrique. En effet, chaque reportage tendancieux, chaque article biaisé s'ajoute à une campagne médiatique qui semble être bien orchestrée pour maintenir le statu quo du marché automobile, dominé par les véhicules thermiques.
Il serait naïf de croire que cette campagne de dénigrement est le fruit du hasard ou encore de l'incompétence des journalistes (car même si on sait qu'ils sont loin d'être des flèches, on atteint ici un tel bas niveau de cognition qu'il est impensable de penser qu'il ne s'agit que d'incompétence. C'est d'ailleurs la même chose avec les politiques, qui préfèrent être qualifiés d'incompétents plutôt que de traîtres à la nation, ce qu'ils sont en réalité il me semble). Derrière cette désinformation, on retrouve souvent la main des grands propriétaires des médias, des milliardaires qui ont semble-t-il des intérêts menacés par l'essor de l'électrique (les médias sont les seules entreprises possédées par les milliardaires dont les résultats financiers sont négatifs, étrange non ? Pourquoi s'entêter à les conserver puisqu'ils sont à perte ? Spoiler : les pertes côté médias permettent des gains encore plus gros dans d'autres secteurs possédés par ces mêmes personnes, grâce justement à "l'orientation" des foules par ces dits médias). Les raisons de cette hostilité peuvent être multiples, allant de la préservation d'intérêts économiques personnels à des jeux d'influence plus larges que nous ne pouvons pleinement cerner.
Ce qui frappe dans cette campagne anti-électrique, c'est la médiocrité intellectuelle des arguments avancés. Les reportages sont souvent truffés de contradictions, d'exagérations grotesques et de simplifications outrancières, à tel point qu'ils en deviennent risibles (pour ceux qui ont des connaissances sur le sujet, les autres boivent ce jus impropre sans le remettre en cause, surtout que les repartages anti-VE ont populaires chez les propriétaires de thermiques). Ce manque de rigueur ne fait qu'accentuer la perte de crédibilité des médias traditionnels, qui sont déjà confrontés à une crise de confiance sans précédent. En s'attaquant de manière si grossière à la voiture électrique, ces médias ne font que s'enfoncer davantage, creusant leur propre tombe en se coupant d'une audience de plus en plus critique et informée. Hélas, les fainéants intellectuels sont aujourd'hui assez nombreux pour que ces procédés bancals puissent continuer de fonctionner. La crédibilité de ces médias reste suffisamment forte pour qu'une bonne partie de la population puisse encore être manoeuvrée.
Voyons donc quelques exemples récents de leurs méfaits ... Tant que nous pouvons nous exprimer librement, car un jour peut-être il faudra un pass pour pouvoir publier des articles sur Internet.
Ce dernier a récemment fait grand bruit dans la communauté des possesseurs de voitures électriques, et vous allez voir qu'on touche ici le fond de la cognition humaine (ou plutôt l'apogée de la désinformation et de la malhonnêteté, car encore une fois je n'arrive pas à croire qu'une personne qui arrive à s'habiller seule puisse être aussi bête, ce qui semble être le cas de ces "journalistes" puisqu'ils ne sont pas nus à l'écran).
Il consiste à comparer trois technologies : thermique, hybride et électrique.
Avant même que le reportage ne commence vraiment, on déplore l'extrême médiocrité de l'introduction. Nous n'avons aucune spécificités précises sur les engins, ce qui est quand même un comble ... On sait que le thermique est un diesel, que l'hybride utilise un moteur essence et que l'électrique est une électrique ... C'est tout simplement stupéfiant, car pour l'hybride on ne sait si elle est rechargeable ou pas et quant à l'électrique on ne connaît pas la taille de la batterie (l'ID4 peut en avoir deux différentes, 55 ou 82 kWh, ce qui fait une belle différence) ! Pire, on ne connaît par l'état de la charge au moment du départ. C'est comme si je comparais les performances sportives de trois personnes sans préciser leur poids, leur âge, leurs habitudes sportives ou encore leur sexe ... Le mot approximatif ne suffit plus dans ces conditions, et il semble que le reportage soit destiné aux moins de 8 ans.
Après vérification grâce à l'immatriculation j'ai pu constater qu'il s'agissait de la version 82 kWh, qui pouvait donc faire le trajet d'une seule traite sans recharge, on parle ici d'un peu plus de 300 km.
Là où les choses commencent à faire douter de l'honnêteté des journalistes, c'est quand on commence à déceler l'espèce de jeu d'acteur très douteux de celui qui conduit la voiture électrique quand il arrive à la première borne de charge, avec un ton et des expressions très méprisantes (à partir d'1m30). On commence rapidement à sentir qu'il s'agit d'un reportage à charge, et donc subjectif (l'inverse de ce que doit normalement être un journaliste, mais il semble désormais évident que ce monsieur n'est pas journaliste dans l'âme, à moins qu'il l'ai vendue si vous voyez ce que je veux dire).
Autre éléments, les voitures concurrentes étant censées rouler de leur côté avec leur propre itinéraire sont étrangement stationnées juste derrière lui à la première borne .. Bref, serait-on sur le tournage scénarisé d'un épisode de Top Gear ?
Bien entendu, la station sur laquelle on arrive est hors service, ce qui est étrange car les applications mobiles permettent de savoir si elles fonctionnent à distance (peut-être est-ce par ce biais qu'ils ont justement choisi une borne inopérante, pour appuyer la conclusion qu'ils recherchent avant même l'expérimentation ...).
Et pour gâter le tout, et encore plus enfoncer l'électrique, l'autre sur laquelle ils vont se rabattre est une borne lente ! Parfait pour définitivement flinguer l'électrique, en incrustant bien dans l'esprit des téléspectateurs que les recharges sont [inter]minables. A 2m37 on pourra encore profiter de l'excellent jeu d'acteur du journaliste, avec son légendaire "5 heures 15 !". La spontanéité et le naturel de son expression laissent entendre qu'il lui a fallu cinq prises pour arriver à un tel résultat (au moins il arrive à nous faire marrer, et finalement Top Gear lui irait bien). Bref, de manière général on voit bien que les échanges entre les protagonistes sont tout sauf naturels et spontanés, ça semble scénarisé et monté de toute pièce à l'avance dans les bureaux de TF1.
Mais comme toujours, pour mieux comprendre le pourquoi du comment il faut voir à qui profite le "crime" ... La conclusion met clairement en avant le diesel bien que cela soit fait avec un peu de subtilité (la seule qu'on verra dans le reportage), à savoir que pour camoufler leur plébiscite ils l'associent toutefois à une motorisation polluante et chère (on ne soit toutefois si ils parlent du prix d'achat ou de la consommation, car le diesel est normalement moins cher que l'hybride. Il est toutefois certain que comparer une marque généraliste à une premium n'aide pas à rendre les justes justes et impartiales, mais on n'en est plus à ça à ce stade !). Et comme vous le savez, la France est la patrie du diesel, car les constructeurs français en ont fait leur spécialité. Y aurait-il donc des intérêts industriels de ce côté là ? Faudrait-il écouler plus de diesels du côté du neuf en ce moment ? Du stocke sur les bras ? Je préfère éviter de trop spéculer car encore une fois je ne saisis pas forcément les intérêts sous jacents. Peut-être est-ce tout bêtement un reportage à charge sur les électriques pour draguer leur audience (bien des gens aiment entendre que l'électrique est un échec).
Un Youtuber (Max BLD) a donc décidé de démonter le reportage (et par la même occasion profiter du buzz) en refaisant le même trajet avec exactement la même voiture (celle du reportage). Volkswagen a peut-être senti qu'il fallait rendre la monnaie de sa pièce à TF1 et a donc volontiers prêté le modèle au premier Youtuber qui serait motivé de rétablir la vérité.
En effet, avoir besoin d'une recharge sur un trajet de 310 km avec une batterie utile de 77 kWh c'est quand même osé ... Et c'est certainement pour cela qu'ils n'ont pas partagé les spécificités des voitures avant le départ, c'était trop gros dans le cas inverse.
Vous pensiez qu'on avait atteint le fond ? Eh bien non, en creusant le sol on peut aller encore plus loin.
Là où les choses sont stupéfiantes, c'est qu'une information aberrante et totalement impossible à produire dans les faits peut être relayée de manière massive par les médias qui ont le plus d'envergure. Enfin pour tout vous dire je ne suis plus stupéfait, car ça fait des années que je constate ce phénomène surtout un tas de domaines, bien que ce soit avec l'automobile que j'y vois le plus clair en toute logique.
Pour relater cette nouvelle on va prendre au hasard LeFigaro, car c'est le premier résultat Google que j'ai eu lors de ma recherche (ça servira de roulette pour tirer au hasard le média qu'on va mettre en avant, bien que la première fois que j'ai entendu cette "info" cela provenait de la Dépêche).
Mais avant de relater l'article, et je vous garantie que vous allez prendre du plaisir, il faut rappeler comment se passe une mise à jour Tesla. Etant client depuis plus de trois ans, je commence un peu à connaître le processus ... Une mise à jour s'effectue en trois grandes parties. La première consiste à télécharger cette dernière, à savoir autoriser l'auto à le faire, car elle vous le demande via son interface (écran de la voiture ou par l'appli sur le téléphone), le tout en étant connecté chez vous (ou votre téléphone) afin d'éviter à Tesla de payer la trop grosse facture liée à la bande passante (une mise à jour pèse lourd en données, et la connexion de nos Tesla est trop radine pour accepter de le faire, on connaît Musk ...).
Une fois téléchargée, cette même interface (voiture ou téléphone) vous demande si vous souhaitez lancer la mise à jour, en rappelant le nombre de minutes qu'il lui faudra et pendant lesquelles vous ne pourrez plus utiliser la voiture (20 à 50 minutes selon la MAJ). Il faut donc être en P (parking) et expressément demander de manière intentionnelle pour que la mise à jour se lance. Et pour parfaire le tout, la voiture vous laisse un délais de deux minutes pour annuler son lancement, au cas où vous vous rappelleriez que vous aurez besoin de la voiture dans très peu de temps. En aucun cas cela se fait tout seul et en aucun cas cela peut être lancé pendant la conduite.
Mais revenons à l'article du Figaro (qui pour le coup semble être le Gorafi ...) qui est d'ailleurs aussi long que mon intriduction ... Il commence en expliquant que "le propriétaire de cette Tesla a vécu le cauchemar de tout automobiliste [...] son véhicule s'est arrêté de fonctionner à cause d'une mise à jour [...] Le trafic a alors été complètement bloqué [...] pendant 45 minutes".
Après avoir décrit le processus de mise à jour en début de paragraphe, on constate immédiatement l'aspect impossible des choses, et le seul moyen d'en arriver là est le suivant : il faut s'arrêter au milieu d'une rue, mettre la voiture en P et lancer de manière intetionnelle la mise à jour (en attendant les 120 secondes pour que la MAJ se lance, même si depuis la voiture on peut éliminer ce temps d'attente de manière intentionnelle encore une fois, en appuyant sur le compte à rebours à plusieurs reprises).
On a donc affaire à une information intangible qui est relayée un peu partout. Car si il est possible de bloquer une Tesla pendant 45 minutes avec une mise à jour, cela n'est possible que de manière intentionnelle et en aucun cas quand la voiture roule.
Ici c'est la marque Tesla qui semble être directement attaquée par cette "fake news", car la mise à jour logicielle d'une voiture n'a aucun rapport avec son type de propulsion, cela aurait pu être la même chose avec une thermique (et d'ailleurs, quand une MAJ est effectuée en concession on ne peut plus bouger la voiture, et cela date de plus de 20 ans, car les calculateurs à mettre à jour [lors de rappels par exemple] ne datent pas d'hier).
Allez, cette fois on va prendre au hasard Autoplus qui laisse sous entendre qu'une Tesla s'est enflammée lorsqu'elle a été branchée à une ligne électrique.
En réalité le papier est très flou et ne précise pas suffisamment les choses, laissant croire encore une que la Model S s'est enflammée. Un peu plus de rigueur journalistique serait de mise ... Mais il semble que le journal papier soit bien différent sur site Internet Autoplus, et les stagiaires semblent donc cantonnés au site Web d'après mes propres impressions.
Cela est encore plus accentué par certains Youtubers, et nous prendrons ici comme exemple la chaîne Vertigo30 (une genre de "mini DME en direct") qui s'amuse à désinformer les gens sur l'électrique de la manière la plus primaire qui puisse être (à savoir en caricaturant et en déformant les choses, ce que je considère comme de la pure malhonnêteté, on a une responsabilité quand on est influenceur me semble-t-il, bien que l'erreur soit aussi acceptable car humaine).
Il explique de manière lunaire que l'incendie est lié à un manque de dispositif de sécurité dans la Tesla, qui a donc pris feu en raison de la surtension qu'elle a reçue. Je dis bien lunaire car franchir le BMS et le chargeur embarqué d'une Tesla (et de toute voiture électrique) pour pouvoir injecter du courant ne se fait pas de manière hasardeuse. Avant d'absorber le moindre électron, la voiture va exiger de déterminer précisément ce qu'on veut lui faire ingérer, et le protocole de communication est ici extrêmement strict et capricieux (pour éviter tout risque justement) ! Pour bien illustrer ça, je me suis par exemple retrouvé dans le désarroi à une borne Izivia pendant les vacances, mon Model Y m'expliquant sur l'interface que la borne ne communique pas de manière adéquate et que la charge est refusée par la voiture pour des raisons de sécurité. Merci Izivia au passage pour ce moment de solitude.
Bref, vous pouvez jouer les bricoleurs, vous ne chargerez pas une voiture électrique de manière sauvage. Pire, même sur une prise domestique AC, la voiture détecte quand il y a un risque sur la prise ou le câble et va limiter automatiquement la puissance pour éviter tout incendie lié à l'effet Joule. C'est propre, carré et sécurisant ...
Alors quand il prétend ici que la Tesla a brûlé par manque de dispositif de sécurité (qu'il explique pourtant exister sur de petits appareils à bas coût), on peut dire qu'il désinforme et qu'il s'humilie par la même occasion. Autre élément accablant, les images de l'incendie montrent bien qu'il ne démarre pas de la voiture ... Elle a brûlé en partie car l'armoire électrique (diablito) s'est enflammé. Et donc cette nouvelle est à l'inverse plutôt favorable aux Tesla, les puissances de charge potentielles sont si élevées (= charge très rapide) qu'elles peuvent faire brûler une installation si elle n'est pas renforcée ou refroidie activement ! Bref, ça envoie fort les supercharges Tesla !
Mais en aucun cas on peut injecter de manière improvisée et bricolée du courant dans une Tesla, il y a en amont beaucoup de sécurités et pare-feu (c'est el cas de le dire !).
En conclusion je vous invite à recenser d'autres articles de presse qui vous paraissent être malhonnêtes et qui colportent de la désinformation destinée à faire de l'électrique-bashing. Et a priori il y a de quoi faire.
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