Le périph' parisien à 50 km/h : quand la fiction rejoint la réalité
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Dans les années 80 et 90, les films nous peignaient le futur comme un monde dénué de sens, où les décisions absurdes et les règles farfelues étaient la norme. Souvenez-vous par exemple du Cinquième Élément, où les cigarettes avaient des filtres (la partie orange) plus longs que la partie fumable (la partie blanche) — une image symbolisant à merveille la logique tordue de ce futur. Dans Demolition Man, par exemple, les personnages vivent dans un futur où même les jurons sont interdits, et chaque infraction est punie par une amende automatique, ce qui crée un environnement étouffant et ridicule. Idem ave les relations sexuelles qui sont proscrites en raison de risques de contamination sanitaire (ça rappelle d'autres chapitre de notre réalité présente ...). Aujourd’hui, il semblerait que cette fiction soit devenue réalité sur les routes parisiennes, avec la décision de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h malgré la présence de trois à quatre voies permettant parfois de rouler aussi vite que sur l'autobahn ... Une mesure digne d’une dystopie, mais bien réelle, annoncée par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Car rouler à 50 km/h sur le périphérique quand il est fluide donne l'impression d'être à l'arrêt, ni plus ni moins.
Le périphérique à la lenteur des heures de pointe
À première vue, cette réduction de vitesse pourrait paraître anecdotique. Après tout, qui atteint vraiment les 70 km/h sur le périphérique aux heures de pointe ? Toutefois, en dehors des heures de pointe ce dernier est souvent fluide, permettant aux usagers de naviguer autour de Paris à une vitesse un minimum confortable (quoi que 70 km/h était déjà devenu une aberration en soit ...). C'est désormais fini, pour rouler vite il faudra prendre son vélo électrique (débridé illégalement) et utiliser les pistes cyclables.
L’aberration écologique et économique
L’argument avancé par les autorités pour cette réduction de vitesse est, entre autres, la lutte contre la pollution et l'amélioration de la santé publique des 500 000 personnes vivant à proximité du périphérique. Une noble cause, certes, mais est-elle servie de manière efficace ? Pas vraiment. Selon plusieurs études, la vitesse optimale pour consommer le moins de carburant (et donc réduire les émissions) se situe entre 70 et 80 km/h pour les véhicules thermiques. En ralentissant les voitures à 50 km/h, non seulement la consommation augmente, mais la pollution aussi. Les moteurs sont moins efficients à ces vitesses basses, sans compter l'effet des nombreux coups de frein et accélérations qui s’intensifieront avec le ralentissement général.
Un périphérique encore plus encombré
Par ailleurs, cette baisse de vitesse risque d’accroître les bouchons. En effet, pour éviter l'encombrement, il faut que les voitures puissent s’extraire rapidement de la voie, libérant ainsi de l’espace pour celles qui arriveront derrière un peu plus tard. En ralentissant cette extraction, le flux de circulation se retrouve ralenti, créant un effet de goulot d’étranglement. Cette logique mathématique simple semble avoir échappé aux décideurs, comme dans un mauvais scénario de science-fiction où l'absurde règne en maître.
Un futur sombre pour les automobilistes ?
Que cherche-t-on vraiment à accomplir ici ? Si l’objectif est de décourager l’usage de la voiture en ville, pourquoi rendre la vie des automobilistes encore plus pénible au point d’en arriver à des situations plus nuisibles que celles que l'on souhaite éviter ? On pourrait presque croire que l’idée est de pousser les citoyens à bout, mais dans quel but ? Déclencher un chaos psychologique ? Car les nerfs des usagers sont déjà mis à rude épreuve à une époque où le système a décidé de traire ces citoyens jusqu'à la dernière goute de sueur. Par exemple, si je souhaite que mes enfants ne mangent pas de bonbons, je ne vais pas leur couper la main pour les en empêcher. La solution est bien pire que le problème initial. Ici, c’est un peu la même chose : pour réduire la pollution et rendre Paris plus agréable, on impose des mesures qui rendent la vie insupportable aux citoyens en général, avec des conséquences qui pourraient bien être pires que le mal que l’on cherche à combattre.
Dans Demolition Man, pour reprendre les exemples de films qui nous annonçaient le futur, les citoyens sont réduits à vivre sous des règles oppressives et illogiques. Tout comme dans ce film, la réalité semble peu à peu s’inspirer de cette fiction. Et encore une fois, le temps qui passe semble indiquer que bien des films sont en réalité une sorte de projection de l'avenir réel à venir.
Vers un avenir incertain
Avec cette décision, Paris se place à nouveau sous les projecteurs, mais pas forcément pour les bonnes raisons. Entre l'héritage des Jeux Olympiques et des mesures de santé publique justifiées par la maire de Paris, le périphérique parisien s'enfonce peu à peu dans une forme de dystopie routière, où la fluidité et la logique sont reléguées au second plan.
Dans ce futur qui se dessine, la question reste : quel est le prochain épisode de cette saga urbaine ? Un périphérique à 30 km/h ? Des autoroutes piétonnes ? Seul le temps nous le dira, mais à l’image des films qui anticipaient un avenir absurde, nous ne sommes peut-être qu’au début de ce nouveau chapitre... Mais je vous rassure, un tel chapitre ne pourra pas durer éternellement, car à force de mettre des contraintes sur une planche de bois (pour prendre une analogie au hasard), elle finit toujours par céder, et nous sommes arrivé à un point où la planche de bois commence à craquer.
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