Plan de l'article :
La Chiron est morte, vive la Tourbillon ... Voici donc le nouveau nom de l'hypercar française, ou plutôt de l'hypercar allemande qui arbore des drapeaux français pour tenter de faire illusion et faire perdurer une généalogie qui a bien changé depuis.
Commençons tout d'abord par le nom qui pourra paraître moins glamour qu'une Veyron ou Chiron, qui étaient des noms de pilotes passés. On passe donc d'un nom propre à un nom commun, à savoir Tourbillon. Pourquoi ? Car la marque a semble-t-il voulu s'inspirer des Pagani, c'en ai même quasi certain même si c'est une idée qui m'est pour le moment assez personnelle. Tourbillon est le nom d'un mécanisme horloger haut de gamme. Le mécanisme de tourbillon dans les montres est une complication horlogère inventée par Abraham-Louis Breguet en 1801. Son but est de contrer les effets de la gravité sur l'organe réglant de la montre, ce qui améliore la précision.
Les Pagani ont justement comme ambition de privilégier les mécanismes physiques afin de rendre les habitacles élégants et un peu plus fascinants (avec un style à la Jules Verne). On retrouve ici exactement la même typologie au niveau du bloc compteur / combiné, qui ne laisse donc aucun doute sur l'inspiration.
Le style reprend en grande partie celui de sa prédécesseure, avec toutefois un nez plus long qui pourrait presque faire croire qu'elle chercherait à nous mentir ... L'arrière reprend les gimmicks de la Voiture Noire ainsi qu'un extracteur XXL dans lequel s'intègrent des échappements dont le style pourra décevoir tellement ils dénotent avec le reste. Il semble donc que Bugatti n'ait jamais réussi à retrouver l'élégance qu'on a pu voir sur la première Veyron, dommage. Toutes ces grilles qu'on peut voir sur les Chiron et Tourbillon manquent en effet d'élégance.
Et grosso-modo, on peut estimer que si le style reste très réussi et élégant, la Chiron semble toutefois être un peu mieux proportionnée, avec un arrière plus spectaculaire. Mais je préfère désormais me méfier de mes premières impressions, qui ont tendance à changer plus que par le passé ... Je vous laisse donc seul juge de ce style, mais de toute manière le critiquer consiste quand même à cracher dans la soupe.
N'oublions pas de mentionner un détail, les portes s'ouvrent désormais en élytre, histoire de rendre les arrivées plus spectaculaires devant le casino de Monaco. Car rappelons que ce type d'auto est un showcar, à savoir un objet qui permet avant tout de se faire remarquer quand on n'a pas la personnalité ou l'attrait qui permet de le faire sans avoir à utiliser de l'argent, mais je ne voudrais pas non plus tomber dans les biais trop à gauche qui font souvent des raccourcis un peu simplistes et caricaturaux (excusez donc cette remarque vous, les hyper-riches en hypercar, mais je suis formaté à la française).
Il reprend donc beaucoup le style de l'ancienne mais en y intégrant un sorte de "patch Pagani" ... On cherche ici à valoriser les matériaux bruts et les mécanisme, façon horlogerie et Jules Verne encore une fois.
De plus, la nécessité d'écarter tout écran pour que l'auto vieillisse bien donne lieu à une anecdote cocasse. En effet, la technique pour avoir ici une interface est la même que sur les véhicules les plus low-cost, à savoir Dacia. Pour avoir un écran il vous faudra utiliser votre téléphone, que vous accrocherez sur la console centrale. On pourra donc conclure que cette manière de faire est utilisée par les voitures les moins chères et les plus chères du monde, à savoir les deux extrémités de l'éventail !
La même chose chez Dacia
Le réglages ne s'effectue pas en bougeant le siège mais en faisant coulisser en avant et en arrière le volant et les pédales, comme cela se fait sur les voitures les plus exclusives. Et concernant le volant, i la un moyeu fixe comme sur les Citroën des années 2000. Les commodos du groupe VW ont été ici abandonnés, car le diable se cache dans les détails (surtout pour une voiture qui semble avoir été conçue pour lui : inutile, excluante, énergivore et ultra orgueilleuse).
Ils sont ici très nombreux, il faudra donc y aller étape par étape ...
Le moteur passe d'un W16 suralimenté à un V16 atmosphérique, le rendant plus authentique et surtout lui permettant d'atteindre un régime de 9000 tours minute. On note donc ici un premier grand écart, car si la Tourbillon se modernise et vit dans son époque avec l'hybridation, elle fait en revanche marché arrière sur le moteur. Il faut die que l'hybridation permet d'intégrer un moteur moins efficient pour contrebalancer, et surtout les moteurs électriques vont permettre de compenser le creux à bas régime, ce qu'avaient comme rôle les turbos auparavant.
Ce moteur est donc bien plus long car les moteurs en W ont justement le rôle d'être plus compacts. Il s'agit donc d'un 8.3 litres (8.0 sur l'ancienne) de 1000 ch tout rond et 900 nm de couple.
Le moteur n'étant plus connecté aux quatre roues, la boîte a pu être mise au plus près de l'essieu arrière, à savoir derrière le moteur. Il s'agit d'une boîte double embrayage à 8 rapports, qui doit probablement provenir de la banque d'organes ZF qui fournit aussi ce type de boîte à Porsche (probablement ici avec quelques renforts bien qu'elle n'aura qu'à subir que 1000 ch, la puissance du thermique uniquement. Quoi qu'un moteur électrique se situe aussi au niveau de la boîte, mais je ne saurais dire si c'est à l'intérieur ou au niveau des embrayages ...).
Les roues avant ne sont plus connectés par un quelconque arbre, et ce sont deux moteurs électriques qui s'en chargent.
On a ici une batterie de 25 kWh qui offre dans les 60 km en tout électrique (un type prévu pour des décharge et charges très rapides, probablement faite par un supercondensateur comme on peut voir chez Lambo). On a trois moteurs électriques de 400 ch chacun, donnant lieu à un total de 1200 ch. Toutefois, avec la petite batterie de 25 kWh, le flux d'énergie qui en ressort ne peut les faire monter qu'à un maximum de 800 ch, on a donc une puissance maximale de 800 ch cumulés avec les trois moteurs mais avec la possibilité qu'un moteur développe jusqu'à 400 ch (si un seul des moteurs est utilisé, il peut offrir 400 ch, j'espère avoir été assez clair).
Le total culmine donc à 1800 ch pour un maximum de 445 km/h et il se dit que le tout a été bridé pour laisser le champ libre à des versions Supersport. Car Bugatti, comme toutes les autres marques, décline leurs modèles pour accroître les marges avec des version en série limitée.
Certaines pièces ont été désignés par intelligence artificielle pour les alléger au plus, leur conférant une allure très organique qui rappel des os. Le but est de les alléger le plus possible en les rendant les plus résistantes possibles, à savoir retirer un maximum de matière sans compromettre la rigidité.
En s'hybridant, la Tourbillon perd en authenticité et en noblesse mécanique, et les 1000 ch tirés de son bloc n'impressionnent plus vraiment à notre époque (malgré un rendement très bon de 120 ch/litre) où le moindre Youtuber un peu compétent arrive à en extraire autant d'un 4 ou 6 cylindres (Farine de Blé) ... Pour compenser cela, la marque a tenté d'amener des spécificités qui vont dans l'autre sens, comme un moteur atmosphérique et des mécanismes horlogers ostentatoire dans l'habitacle.
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