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Actualités semaine #29

Prelude : l'ombre d'elle-même ?

La Honda Prelude s'apprête à faire un retour en Europe après 23 ans d'absence. Le coupé japonais a d'abord été présenté sous la forme d'un concept (un concept d'un genre très industriable, et en gros une version définitive) au Festival de Goodwood, du 11 au 14 juillet. Ce retour marque également les 25 ans "d'expertise" de Honda dans les véhicules hybrides, commencés en 1999 avec la Honda Insight et son relatif échec commercial comparé à la Prius (dont elle s'inspire clairement, pour ne pas dire plagier dans le cas de l'Insight des années 2010).

La nouvelle Honda Prelude sera exclusivement hybride, un choix qui s'aligne avec les moeurs actuelles ... Tomoyuki Yamagami, ingénieur en chef chez Honda Motor, assure que ce modèle offrira une expérience de conduite "exaltante", une formulation qui semble clairement utopique. L'agrément mécanique pourrait (et même devrait) laisser à désirer. Avec la technologie e:HEV, il est probable que les sensations de conduite soient (a minima) très moyennes, loin des attentes des amateurs de sportivité que le badge Prelude évoque. Bien que la marque promette une expérience "exaltante", l'association d'un moteur hybride à l'esprit sportif de la Prelude reste à prouver, surtout qu'il fonctionne ici comme une voiture 100% électrique (le moteur thermique ne sert que de générateur). Il est donc très osé de parler de plaisir mécanique de premier ordre avec ce type d'hybridation ... Mais pouvait-il dire l'inverse ? Le système impose parfois aux acteurs de mentir même si le mot est ici un peu fort (car le plaisir mécanique est aussi très subjectif, car certains arrivent à prendre leur pied avec de l'HSD par exemple, ce qui est difficile à concevoir).

Une autre critique s'impose. Le design de cette nouvelle Prelude, bien que fidèle au concept introduit en 2023 au salon Japan Mobility, adopte des lignes qui contrastent fortement avec les designs plus extravagants des modèles précédents de Honda, et notamment les anciennes Prelude qui étaient des coupés parmi les plus désirables du marché, avant même BMW et Mercedes (je me rappelle plus petit les avoir beaucoup remarquées ces fameuses Prelude, la génération de la fin des années 80, la troisième et son charisme débordant à ce moment là par rapport à la concurrence). Certains (dont je fais donc partie) pourraient trouver que ce nouveau style manque de caractère, rappelant davantage une coréenne insipide à l'image de la Hyundai Coupé, plutôt que ses ancêtres légendaires (bien qu'à partir de 1991 j'estime que la Prelude est tombée en désuétude, ce n'est donc pas nouveau). Oui, cette Prelude s'oublie aussi vite qu'elle ne se remarque, et ajouté à sa mécanique sans caractère on peut anticiper un futur flop.

MG EHS : n? h?o

MG dévoile la nouvelle génération de son SUV hybride rechargeable EHS, remplaçant l'ancien modèle après cinq années de carrière en Europe. Ce nouveau modèle offre une autonomie électrique solide de 103 km en cycle WLTP grâce à une batterie de 21,5 kWh. Doté d'un moteur 1.5 Turbo et d'un moteur électrique totalisant 339 ch, l'EHS met l'accent sur le mode électrique avec 184 ch, surpassant les 142 ch du moteur thermique. Le SUV, mesurant 4.67 m de long, se position au coeur du marché des SUV familiaux les plus vendus. Le prix est biez évidemment très compétitif, autour des 35 000 € en France, avec une disponibilité prévue pour fin 2024.

Toyota Miraï en perdition : c'était pourtant si prévisible ...

Des propriétaires américains de Toyota Mirai n'arrivent plus à supporter les contraintes de l'hydrogène, à tel point qu'ils ont fini par intenter une action en justice contre le constructeur japonais. Ils critiquent les promesses non tenues, notamment sur l'autonomie réelle bien inférieure aux attentes et les difficultés de ravitaillement dues à la rareté et la fermeture fréquente des stations d'hydrogène. De plus, le prix de l'hydrogène a fortement augmenté, rendant l'utilisation de la Mirai coûteuse et dévalorisant fortement sa valeur sur le marché de l'occasion. Mais la question la plus brûlante est : comment une marque de cette envergure peut-elle faire une erreur aussi grossière ? C'est probablement lié à des intérêts sous-jacents politico-industriels qui nous échappent à tous, l'Europe (et semble-t-il aussi le Japon) n'étant pas bien positionnée pour être concurrentielle sur l'électrique par exemple (le continent cherche alors à forcer sur des pseudo e-fuel et hydrogène, des solutions mortes d'avance).

Certains argueront que c'est le même problème avec l'électrique, mais pour le moment ça reste à prouver car le ravitaillement est devenu une simple formalité pour les voitures à piles.

A lire aussi : l'hydrogène est-il viable dans les voitures particulières ?

Tarraco : une Seat de plus à la poubelle

Seat annonce que le grand SUV Tarraco ne sera pas remplacé, malgré son succès commercial. Avec l'arrivée du Cupra Terramar, Seat estime qu'un modèle similaire n'est plus nécessaire dans sa gamme. Le Tarraco sera retiré du catalogue dès le troisième trimestre 2024. Ce nouveau modèle, plus compact que le Tarraco (normal c'est le remplaçant de l'Ateca), se positionnera au-dessus du Cupra Formentor et pourrait même viser le marché américain.
De plus, le Kodiaq II fraichement sorti servira de Tarraco de secours, si je puis dire ...

Des soucis chez Kia ?

Kia rappelle plus de 13 000 véhicules en France en raison d'un possible problème de lubrification avec le colmatage du filtre à huile de certains moteurs Diesel 1.6 CRDi par des particules. Des substances étrangères pourraient obstruer le filtre, nécessitant une vérification de la pompe à vide/huile et de la courroie d'entraînement (qui pourrait se désagréger et en être la cause, ce qui rappelle l'affaire du 1.2 Puretech). Les modèles concernés incluent les Kia Optima, Ceed, Ceed SW, ProCeed, Sportage, Stonic, et XCeed, produits entre 2018 et 2020. En Europe, ce rappel affecte au total près de 106 000 véhicules.

Ypsylon 280 ch : clonage massif (HF = Abarth = Veloce ?!)

L'Ypsilon HF se présente comme une GTi des temps modernes avec ses 280 ch, plus que les 240 ch initialement prévus (un groupe motopropulseur décliné mille et une fois chez Stellantis, ou plutôt qui vise à se décliner mille et une fois). Elle se distingue en  plus par un kit carrosserie sportif, des liaisons au sol retravaillées et une finition intérieure spécifique, afin d'aider à digérer des tarifs qui devraient être forcément dispendieux. Cette citadine cherche à rivaliser avec des modèles comme l'Alpine A290 et devrait être commercialisée mi-2025. Historiquement, le badge HF chez Lancia symbolisait les légendaires Delta HF Integrale, connues pour leurs performances en rallye et leurs quatre roues motrices. Mais désormais sous la houlette de Stellantis, ce badge a perdu de son authenticité et semble un peu artificiel (surtout que cette même mécanique va aussi servir chez d'autres marques du groupe sans distinction technique). La nouvelle Ypsilon HF, bien que performante, n’aura forcément pas le même cachet que ses ancêtres, surtout en étant à la fois une traction net une électrique ... Ca commence à faire beaucoup pour les puristes (mais en reste-t-il finalement ?).

Côté performances, Lancia annonce un 0 à 100 km/h en 5,8 secondes, ce qui est 0,6 seconde de mieux que l'Alpine A290 de 220 ch. La Ypsilon HF sera une traction, contrairement aux Delta HF Integrale à quatre roues motrices. On espère qu'elle reprendra le différentiel à glissement limité de l’Abarth 600e qui partage la même base technique, mais ça semble couler de source car 280 ch sur le train avant d'une petite auto sera chaotique sans cet élément. Parmi le large gamme de concurrentes, on peut citer également les Volkswagen ID.2 GTI, 500e Abarth, Alpine A290, Cupra Raval et Mini John Cooper Works électrique.

Enfin, l'intérieur se veut sportif mais sobre, avec des badges HF, des sièges semi-baquets et une sellerie spécifique noir et bleu.

Tesla

Robotaxi Tesla : retardé par le patron

Le dévoilement du très attendu robotaxi de Tesla qui était initialement prévu pour le 8 août a été reporté à octobre 2024. Ce retard s'ajoute à une liste déjà longue de reports chez Tesla, et c'est donc finalement quelque chose de peu étonnant. Selon des sources internes citées par Bloomberg, la raison de ce report serait liée à une demande d'Elon Musk de modifier le style de l'avant, ce qui semble donc indiquer qu'il s'agirait aussi du fameux Model 2 (le design compte bien plus pour les véhicules destinés à des acheteurs). Musk a confirmé ce décalage sur le réseau social X, ajoutant que ce temps supplémentaire permettra également de peaufiner d'autres éléments. Reste donc à savoir si cette excuse est véritable, car elle cache peut-être des soucis plus importants qu'il faudrait masquer aux actionnaires. Ce report a eu sans surprise un impact sur la valeur du titre, entraînant une chute de près de 7 % de l'action Tesla à Wall Street.

Model Y Juniper : fuites

C'est une non information mais tout le monde en parle, donc relayons-là nous aussi ... Le Model Y refresh / Juniper est dans les cartons comme tout le monde le sait et un premier mulet a été aperçu. Rien de très intéressant même si cela confirme que le modèle est bel et bien en route vers les chaîunes de montage. Les promotions sur le Model Y semblent aussi le confirmer, car elles arrivent bien avant la fin de trimestre (moment auquel les promos sont les plus agressives). Le style change donc vers quelque chose de plus consensuel que la mouture précédente.

Model Y en baisse et Model 3 en hausse ?

Pour contrer l'importation croissante de véhicules électriques produits en Chine, l'Europe a décidé d'augmenter les droits de douane sur ces véhicules, impactant directement Tesla et sa Model 3. En conséquence, Tesla a augmenté le prix de toutes les versions de sa Model 3 de 1 500 euros. Depuis le 9 juillet 2024, la version de base Propulsion coûte désormais 41 490 euros, la version Grand Autonomie est passée à 50 490 euros, et la version Performance à 57 490 euros. En revanche, le Model Y, produit en Allemagne, va dans le sens inverse en proposant jusqu'à 4 000 euros de réduction sur les modèles en stock.

Cybertruck attaqué ?

Des militants écologistes ont ciblé ce samedi un Cybertruck de Tesla exposé à Hambourg, dénonçant la manière dont les "super-riches" abordent le réchauffement climatique. Cet épisode rappelle celui de 2022 avec des écologistes qui s'étaient collés les mains au sol dans une exposition de Porsche 911 (menant à des situations malaisantes et pahthétiques). Le Cybertruck a été ici aspergé de peinture orange par deux membres du collectif "Dernière génération". Pour les militants, ce pick-up symbolise la réponse des riches face au réchauffement climatique : "blindés dans un véhicule de luxe, en route vers l'enfer climatique", et on ne peut pas dire qu'ils aient tort dans leur affirmation si on est objectif. L'ingénieur Hendrik Fauer a souligné que le Cybertruck, pesant près de trois tonnes, consomme une énergie excessivement élevée, qualifiant ce gaspillage d'insoutenable pour la société. Bien que le pick-up soit exposé dans plusieurs villes européennes (avec une invitation personnellement reçue, car possédant une Tesla), son homologation pour la commercialisation reste incertaine en raison de son incapacité à pouvoir renverser un piéton sans l'anéantir (un Youtuber dénonce d'ailleurs ses arrêtes très tranchantes sur l'avant, en la qualifiant de machine qui va à l'encontre de toute bienfaisance pour l'humanité contrairement aux autres produits Tesla).

Si je suis personnellement contre ce type d'activisme, à la fois contre-productif et primaire dans son exécution, on ne peut toutefois pas reconnaître qu'il n'y a pas de fumée sans feu ... A savoir que si ce produit manufacturé mobilise beaucoup d'indignation, c'est bien qu'il a des choses à ce reprocher. Le Cybertruck est en effet une caricature de ce qu'on reproche aux véhicules modernes. A voir toutefois ce que donne cette nouvelle livrée orange en termes de style, mais encore faut-il qu'on puisse laisser les activistes finir le travail ...

Après le Milano : la Capri ?

Pour le coup, la Capri c'est possiblement vraiment fini ... En effet, le future Ford Capri, récemment dévoilée et produite en Allemagne, pourrait rencontrer des obstacles juridiques en Italie. La législation italienne interdit l'utilisation de noms de villes italiennes pour des véhicules non fabriqués en Italie. Cette règle a par exemple contraint Stellantis à renommer son modèle Alfa Romeo électrique de Milano à Junior, car il est assemblé en Pologne. Le nouveau modèle de Ford, un SUV-coupé électrique, risque de devoir abandonner le nom Capri à moins d'une exception (si c'était le cas cela prouverait que l'Italie a une dent contre les Français).

Italie VS France : round 3

Les tensions entre le gouvernement italien et Stellantis s'intensifient. Le pays envisage de relancer les marques Autobianchi et Innocenti en collaboration avec des constructeurs chinois et ce dans le dos de Stellantis qui a normalement la main dessus. Le gouvernement de Giorgia Meloni souhaite récupérer les droits sur ces marques pour les revitaliser en Italie, possiblement en utilisant un décret qui permettrait de reprendre le contrôle de marques nationales abandonnées depuis plus de cinq ans après une évaluation de l'Office des brevets et des marques. Bref, reprendre de force ce nom aux Français ...

Le ministre Adolfo Urso a déjà pris des mesures en déposant des versions revisitées des logos des deux marques. Si le plan aboutit, ces marques pourraient être vendues à des entreprises, y compris étrangères, prêtes à investir en Italie. Cette initiative intervient dans un contexte où le gouvernement et Stellantis sont en négociation pour augmenter la production italienne à un million de véhicules par an et attirer un constructeur chinois dans le pays.

A lire aussi : l'Italie contre Stellantis ?

Valeo victime de l'électrique et hybride

Valeo, équipementier automobile français, envisage de fermer trois de ses sites en France, entraînant potentiellement la suppression d'environ mille emplois. Cette décision est motivée par la transition énergétique du marché automobile vers les véhicules électriques et par la baisse des commandes due à des technologies qui ont du mal à être adoptées par les conducteurs. Valeo met l'accent sur le remanufacturing et l'économie circulaire pour les pièces mécaniques, électriques et électroniques, mais doit faire face à la réduction de la production automobile en Europe et à l'obsolescence de certaines installations.
Encore une nouvelle qui alimentera les anti-VE (qui sont généralement des "anti-tout" de manière plus générale).

Morts sur les routes en hausse

Le mois de juin 2024 a connu une augmentation sensible de la mortalité routière en France métropolitaine, avec 291 personnes décédées contre 286 en juin 2023. Cette hausse de 2 % s'inscrit dans une tendance annuelle globale. Selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), les décès en véhicules de tourisme et parmi les piétons ont augmenté, tandis que la mortalité des usagers de deux-roues motorisés et des cyclistes a diminué. Notamment, les décès hors agglomération ont bondi de 14 %, contrastant avec une baisse des décès en agglomération et parmi les moins de 18 ans. Sur les 12 derniers mois, la mortalité routière a augmenté de 5 % par rapport à la même période l'année précédente, et de 1 % par rapport à 2019. Les utilisateurs d'engins légers comme les trottinettes, ont vu leur taux de mortalité grimper de 36 %, avec 45 décès (en lien avec leur utilisation croissante). Les personnes âgées de 65 ans ou plus représentent également une part importante des décès, avec une augmentation de 9 % (lié aussi au papyboom ?). En revanche, le nombre de blessés graves a diminué de 12 % en juin 2024 par rapport à juin 2023.
Bref, il s'agit semble-t-il de petites fluctuations statistiques et la mise en avant de ce type de nouvelle semble chercher à légitimer les radars automatiques, qui vont beaucoup travailler cet été en retirant une partie du pouvoir d'achat à des vacanciers déjà éreintés ...

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