Plan de l'article :
On en voit un peu partout, ils semblent être des guides pour nous aider à faire le bon choix, mais que valent les classements fiabilité qu'on peut voir à droite et à gauche sur les différents magazines et sites de presse ?
C'est la question qu'on peut se poser, et sans vouloir conclure trop tôt, il semblerait que ce soit la principale motivation. Ce genre de papier intéresse particulièrement les gens, surtout sortant d'une époque où les moteurs nouvelles générations ont posé tant de soucis ... Les diesels du début des années 2000 ayant vraiment eu du mal à convaincre tellement ils ont eu des problèmes, la méfiance des consommateurs s'est donc largement accrue et le sujet est donc attractif.
Il ne faut jamais oublier une chose, le but premier d'un magazine ou d'un site web est avant tout de vendre son audience à la publicité, il faut donc captiver les gens quitte à parfois aborder des sujets sans grand intérêt (mais qui plaisent aux lecteurs) ou même aborder des sujets dont le journaliste n' pas beaucoup d'éléments en main pour pouvoir le traiter avec de la profondeur (en gros, certains entament des sujet sans y apporter une valeur ajoutée puisqu'ils n'ont pas grand chose à dire de plus que ce qu'on voit déjà ailleurs, mais l'objectif est d'être sur le coup coûte que coûte, même si on a rien à dire de particulier ...).
Bref, pour revenir aux classements fiabilité visibles par ci et par là, vous remarquerez qu'ils sont souvent dénués d'éléments qui appuient les résultats. On se retrouve avec des listes sans trop savoir comment elles ont été élaborées. Mais qu'importe, le plus important est d'en publier une, et de toute manière personne ne pourra vraiment vérifier la chose ... Les éléments sur lesquels se basent les classements sont souvent précaires et ils ne sont que trop peu étayés dans les explications jouxtant les classements. Certains vont se baser sur le nombre de pannes immobilisantes (pas forcément graves ou couteuses) tandis que d'autres vont se focaliser sur la gravité des pannes ou encore leur diversité. Il y a donc beaucoup de subtilités et les classements sont souvent très différents entre les uns et les autres. En les compilant on arrive d'ailleurs souvent à des paradoxes et des contradictions qui laissent penser que ces classements fiabilité ne sont justement pas fiables du tout !
Enfin, avouons quand même qu'il n'est pas facile de concevoir ce genre de classements, voyons désormais pourquoi.
Noter et classifier les autos selon leur fiabilité est un vrai cauchemar ! Beaucoup de problématiques entrent en jeu. Tout d'abord, il faut hiérarchiser les problèmes, à savoir donner plus ou moins d'importance selon les problèmes.
Exemple, si je compare deux autos ayant un même taux de défaillance (exemple fictif) avec un taux d'immobilisation de 3% disons. Une des deux l'est à cause de turbo défaillant et l'autre à cause de soucis électroniques. Dans les deux cas j'ai 3% d'immobilisation mais pour la voiture qui a des soucis de turbo les coûts seront bien plus importants. Dois-je alors privilégier le taux de défaillance (donc les deux auront la même note) ou dois-je aussi prendre en compte le coût lié aux réparation (personnellement, je préfère avoir les soucis électroniques, une simple reprogrammation suffit généralement).
On a par exemple des contradictions flagrantes entre les classements. Par exemple, le TÜV allemand (contrôle technique) classe très mal la tesla Model 3 pour des recalages importants au contrôle (freins et trains roulants) tandis que l'ADAC (société de dépannage pour résumer grossièrement) place à l'inverse la Model 3 en haut du tableau (car peu de dépannages, et donc pas de pannes immobilisantes). Que penser de ce modèle, fiable ou pas ?... Ca dépendra de votre sensibilité (pour ma part je privilégie l'ADAC et estime la Model 3 fiable puisqu'elle ne vous laisse pas en carafe en pleine circulation).
Autre souci, comment comparer la fiabilité entre des Mercedes et des Renault sachant que les possesseurs de Mercedes ont en moyenne des revenus plus élevés ? Dans ces conditions (la Mercedes), les entretiens sont d'autant plus respectés et l'auto aura tendance à dormir plus souvent dans un garage fermé. Le client Renault aura potentiellement plus de difficultés financières qui traverseront sa vie, avec à la clé quelques entretiens en retard, des moins bonnes huiles pour la vidange, une auto qui couche dehors toute l'année etc. Bref, une premium aura potentiellement une meilleure qualité de vie ... Et donc le classement est en partie faussé !
Croyez bien que cette Maserati sera potentiellement bien plus bichonnée qu'une Twingo ... Et donc comparer deux autos n'ayant pas les mêmes traitements de faveur est compliqué
N'oublions pas non plus qu'il faut observer la répartition des ventes sur un même modèle : certains se vendront majoritairement en essence et d'autre en diesel. Le diesel ayant eu plus de soucis ces derniers temps (ça va potentiellement aussi arriver sur l'essence vu qu'ils sont désormais tous hypercompressés au niveau suralimentation et injection, désormais directe elle aussi ...). Du coup il est difficile de comparer une auto qui se vend à 80% en diesel à une autre qui est avant tout vendue en essence).
Comparer la fiabilité de deux marques comme Citroën et Infiniti est par exemple plus compliqué que comparer la fiabiltié entre Citroën et Renault
Il y a aussi les conditions de vie, les citadines passeront généralement leur temps en milieu urbain (très usant pour elles, niveau usure et encrassement) tandis que les berlines passeront un peu plus de temps au grand air sur les autoroutes (ce qui préserve le mieux la mécanique). Faire des classements entre marques devrait donc inclure le type de gamme de chacune d'entre elles (une marque qui vend majoritairement des berlines calibrées avec de grosses mécaniques et difficile à comparer avec une autre spécialisée dans les mini-citadines).
En ville les mécaniques souffrent plus, les moteurs chauffent plus, respirent moins bien, la transmission est mise à rude épreuve (arrêts départs continuels) etc. Il est donc relativement injuste de comparer des mécaniques plus souvent agressées que d'autres qui sont utilisées dans des contextes plus favorables
Bref, pour conclure il semble que seul Dieu en personne puisse vraiment établir un classement fiabilité fiable (elle est pas mal cette formule) tellement le nombre de variables en jeu est important (je n'ai fait qu'effleurer certaines d'entre elles). Certaines subtilités pourront même être omises par les plus grands spécialistes en la matière, ce qui faussera indéniablement les classements.
Donc un petit conseil, il est toujours bien de se documenter sur le sujet, mais il me semble qu'il faille rester prudent et donc éviter de tirer des conclusions définitives suite à leur lecture.
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