Avant d'entrer en détail sur ce que distille la Ioniq 5 sur la route en terme de sensations et de typage châssis, faisons un petit tour d'horizon des aspects techniques.
Tout d'abord, c'est une déclinaison de la plateforme E-GMP qu'utilise aussi la Kia EV6, une structure qui a été conçue pour être électrique et non partagée avec d'autres déclinaisons thermiques comme on a pu le voir avec la Ioniq première du nom. On est donc sur une propulsion en deux roues motrices (comme toute électrique qui se respecte, afin de mieux passer le couple important au sol).
La masse varie de 1830 à 2180 kg à vide sans conducteur, avec pour toutes les déclinaisons les mêmes caractéristiques techniques. L'empattement de 3 mètres est très étonnant, car il est comparable à ce que propose une une Mercedes Classe S ! Niveau habitabilité c'est donc géant, mais du point de vue agilité à basse vitesse et manoeuvres en ville c'est loin d'être idéal, surtout que l'auto est assez large. Bref, malgré sa carrosserie de compacte, n'espérez pas avoir une sorte de Golf électrique, c'est bien plus imposant. L'EV6, sa demi-soeur, se limite à 2.9 mètres au passage.
Comportement (19p) : | |
20p 255mm : | |
N 21p 275mm : | |
Générosité/calibre pneus : | |
Tolérance à la charge : | |
Stabilité haute vitesse : | |
Agilité basse vitesse : | |
Confort de suspension : | |
20p 255mm : | |
N 21p 275mm : | |
Motricité : | |
Hauteur : | |
Longueur : | |
Poids moy. approx. : | |
Empattement : | |
(Plateforme E-GMP) |
En terme de pneumatiques, on reste sur les mêmes montes que l'EV6, à savoir du 19 pouces de 235 mm (qui correspond à la largeur de tous les pneumatiques sur Tesla Model Y et 3) ou du 20 pouces de 255 mm en option, à savoir quelque chose de très généreux qui se rapproche de ce que l'on peut trouver sur les autos comparables du groupe VW. Bref, on peut dire que niveau gomme il n'y a rien de précaire, c'est généreux même à partir de l'entrée de gamme. Bien entendu, les 255 mm ne seront pas idéaux pour effectuer des records de consommation (30 km d'écart WLTP en terme d'autonomie), et c'est aussi pour cette raison que la Ioniq 5 est bien plus gloutonne que la Ioniq (tout court) sortie il y a quelques années. Ici on est dans la voiture lourde et généreuse, ce qui est antagoniste ave l'idée d'efficience.
Voici la base technique de l'EV6 qui est similaire à la Ioniq 5 (ajoutez quelques cm d'empattement)
Ici la véritable Ioniq 5
Concernant les trains roulants on est sur du macpherson à l'avant et du multibras à l'arrière, quelque chose qui reste irréprochable même si on pourra dire que Tesla garde une petite longueur d'avance avec la double triangulation à l'avant. Et il est vrai qu'à ce niveau de poids, avoir deux triangles superposés n'est finalement pas un luxe ... Mais bon, le macpherson reste plus simple (et donc moins abonné aux soucis) et il est suffisamment performant pour ne pas avoir à trop se plaindre.
Concernant la garde au sol, il faudra distinguer les versions dotées de la petite et de la grosse batterie. En effet, les 58 kWh sont plus hautes de 1 cm avec une garde au sol de 17 cm. Il me semble donc que ce ne soit pas lié à un réglage spécifique au niveau de la jambe de force, mais juste du fait que le surpoids des versions 73 kWh écrase plus la suspension ...
Dans le but d'économiser jusqu'à 6% d'énergie, la version 4X4 de la Ioniq 5 dispose à l'avant d'un dispositif de débrayage du moteur avant. En effet, il est idiot de le faire tourner quand on ne l'utilise pas car il induit une lourdeur et une inertie supplémentaire ..
Espérons juste que le système soit fiable dans le temps ...
Un autre dispositif dénommé IDA consiste çà revoir la conception habituelle des roulements et cardans. Ici la marque a décidé d'innover en introduisant des pièces qui sont ensembles et non séparées comme c'est habituellement le cas. Le but serait d'accroître la longévité des pièces.
C'est une tendance : les véhicules électriques sont généralement assez raides et dynamiques quelque soit le segment ... En effet, avec le surpoids très important les constructeurs utilisent tous les moyens pour que cela se perçoive la moins possible à la conduite. Et pour cela il y a deux techniques principales : une direction souple et un amortissement raide. Les deux associés permettent de dissimuler en grande partie l'embonpoint de ce type de voiture. Hélas, cela donne lieu à des autos positionnées sur le segment des familiales qui sont franchement peu confortables ... Hyundai n'est pas tombé dans le piège avec la Ioniq 5, il faut être cohérent avec la clientèle qui utilisera cette dernière au quotidien, à savoir quelque chose qui ménage vos vertèbres.
La Ioniq est donc une alliée de choix pour circuler confortablement, et pour le moment elle reste supérieure à tout ce que l'on peut voir. Même un EQC n'arrive pas à faire tellement mieux, car si il est confortable malgré tout, Mercedes l'a toutefois doté de suspensions plus dures que ce que l'on retrouve sur les équivalents thermiques.
Cette souplesse est donc parfaite à allure civilisée, à savoir 99% du temps si on veut être objectif. Pour les 1% qui restent, à savoir pour les acharnés et les testeurs de voitures, il pourra y avoir un petit arrière goût de déception. Car si on s'amuse bien à bord d'une Model Y ou même d'une Ford Mach-e (sans oublier la ribambelle de chez VW), ici c'est bien moins évident ... On sent l'auto lourde et moyennement agile, car la souplesse permet d'accentuer ces aspects techniques. Sentiment décuplé par le fait que l'auto est réellement lourde ! En effet, comme je l'ai dit précédemment, la technique des constructeurs pour masquer le poids des voitures électriques est de ne justement pas lésiner sur la rigueur et le rigidité des trains roulants. Le feedback qu'on a ici est finalement plus honnête et fidèle à la réalité que chez les concurrentes. On gagnera donc à être encore plus méfiant vis à vis d'une éventuelle survitesse à l'arrivée d'un virage, l'auto prévient ici bien mieux de ses limites que les autres.
Quand la route se déforme beaucoup, il devient alors possible de venir taper en butée de suspension, montrant peut-être que la marque est allée un poil trop loin dans la volonté de souplesse (mais encore une fois c'est quand on abuse d'un rythme effréné, donc pas le reflet d'une conduite quotidienne), ou alors elle aurait du adopter les butée hydraulique progressives qu'on voit chez Citroën (là ça aurait plus d'utilité que sur les modèles poids plume de la marque aux chevrons). Mais je ne voudrais pas non plus vous tromper, la souplesse n'est pas non plus ici caricaturale.
On pourra aussi noter quelques effets de rebond, sur route déformé (quand on enchaine deux bosses espacées d'une manière précise par rapport à l'empattement) ou lors des évitements comme on peut le voir sur la vidéo de KM77. La faute revenant à des amortisseurs un peu fainéants (trop lâches en réalité).
Le test est plutôt convaincant mais il met en lumière les suspensions rebondissantes de l'auto en raison de suspensions un peu trop lâches
Quant à la direction on est sur quelque chose d'assez conventionnel, et couplé au fait que la jante du volant est assez classique (à savoir un peu grande) on est loin d'avoir le côté ludique d'un Model Y qui se la joue Peugeot et son petit cerceau.
Ajoutons que depuis l'arrêt on ne profite pas du couple maxi instantané du moteur, il y a comme un petit glissement (une sorte de transition douce) à la manière d'un convertisseur de couple au démarrage même en mode sport. Il me semble que c'est pour préserver la mécanique en lui économisant des à-coups qui peuvent faire travailler les cardans ce manière trop intensive (le système IDA serait-il lié ?).
Pour ainsi dire la Ioniq 5 est cohérente avec son positionnement de familiale, et il me semble qu'elle sera la première d'une série qui fera le même choix, car beaucoup de marques vont se confronter aux critiques des clients vis à vis de la raideur quasi systématique des voitures électriques.
Pour finir on rappellera le côté agréable de la gestion de lé régénération grâce aux palettes situées derrière le volant. On a trois niveaux possibles avec notamment le possibilité que le freinage s'effectue jusqu'à l'arrêt (en dessous de 3 km/h c'est le boîtier ABS qui prend le relais en serrant les freins, le tout piloté par un calculateur bien évidemment ... Le boîtier ABS n'ayant aucune faculté "cérébrale").
Complètement revue, la version N qui se rapporte à l'EV6 GT a vu bon nombres d'éléments techniques évoluer, voici les principaux :
Pneus | Confort | sur Ioniq 5 (~2100 kg) |
Commentaire |
---|---|---|---|
235/55 R19 Flancs : 12.9 cm |
8.2/10 | 7.1/10 | Très légère tendance au roulis |
255/45 R20 Flancs : 11.5 cm |
7.1/10 | 8.1/10 | Largeur de gomme généreuse (tenue de route) Consommation non négligeable / Aquaplaning haute vitesse |
275/35 R21 Flancs : 9.6 cm |
5.7/10 | 8.9/10 | Roulis maitrisé / Jantes exposées aux trottoirs / Confort dégradé / Largeur de gomme très généreuse (tenue de route supérieure) Consommation non négligeable / Aquaplaning haute vitesse |
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