Plan de l'article :
Voyons dans cet article les grandes tendances et points forts de ce Mondial 2024, bien que toutes ces perceptions soient finalement subjectives et donc assez personnelles. Je vous laisse partager les vôtres en fin d'article.
Le cru 2024 du Mondial de l'Auto s'est déroulé dans une ambiance en deçà des années fastes mais au dessus de la dernière édition de 2022 qui était avouons-le à la limite de l'agonie. Réduit à une poignée de pavillons (4, 5, 6 et 7), le salon était donc en sous-régime en termes de superficie, avec les halls 5 et 7 peu exploités, majoritairement occupés par des équipementiers et des stands d'accessoires divers. Rien à voir avec l’effervescence d’autrefois. Et il est bon de rappeler que la salon de Paris était le plus fréquenté au monde, rien que ça ...
Alors que lors des années précédentes le champagne coulait à flot lors des ouvertures nocturnes, notamment lors de la journée presse qui s'est terminée à minuit, ce n'était plus du tout le cas pour cette édition 2024. Mais au delà des restrictions budgétaires, il semble que ce soit lié aussi au nouvel organisateur qui est bien plus austère que le précédent ... Les pass presse avaient aussi une nouvelle contrainte qui n'existait pas avant : 3 entrées et 3 sorties par jour maximum. Bref, on sentait que c'était moins bon enfant et léger que sur les éditions passées. Rapelons que les soirées de ce type sont très excluantes car si vous n'avez pas d'invitation vous êtes cantonné dans les couloirs, car les stands sont alors verrouillés par des barrières et des contrôles à l'entrée.
Ce qui frappe le plus cette année, c'est le renversement total des repères habituels. Les marques chinoises, jadis négligées et raillées, ont non seulement fait leur entrée en force mais surpassent désormais pour beaucoup les constructeurs premium allemands en termes de qualité produit ! Chez BMW et Audi, on observe une régression spectaculaire, avec des matériaux et des finitions rappelant ce qu'on trouvait autrefois chez les marques généralistes, voire d'entrée de gamme. Et je ne cherche ni à trop tirer le trait ou encore caricaturer. Les dernières productions (X3, A5 et Q5) ont permis de voir à quel point ça n'allait pas du tout. Pendant ce temps, des constructeurs comme Aito, BYD, Xpeng ou LeapMotor se démarquent par des véhicules qualitatifs et innovants. Le choc est réel : un secteur qui avait stagné pendant des décennies voit sa hiérarchie bouleversée en moins de dix ans. Au moins on ne s'ennuie pas en ce moment, David étant en train de mettre à terre Goliath ...
Ce renversement n’est pas sans conséquence. Les consommateurs, tout comme je l'ai fait, finiront par se rendre compte que le prestige des marques premium européennes s'effrite face à l'enthousiasme et à la motivation débridée (sans jeu de mots) des constructeurs chinois. On sent une perte de contrôle chez les grands noms historiques, un contraste saisissant avec l’énergie débordante de ces nouveaux venus.
Heureusement, le groupe Renault a su se hisser à la hauteur des attentes. Renault, Alpine, Dacia et Mobilize ont fait sensation avec des stands dignes des plus grandes heures du salon, compensant en partie l’absence d’autres grands acteurs européens. Sans eux, le Mondial 2024 aurait probablement perdu toute sa splendeur.
Grâce au groupe, on peut donc revivre les belles heures des salons internationaux ...
Enfin, il est intéressant de noter le retour en force des citadines sportives, qui avaient presque disparu en raison du malus écologique. Parmi les exemples les plus marquants, on trouve la Renault A290, le concept ID GTi et la Mini JCW électrique, annonçant un futur où plaisir de conduite et écologie peuvent enfin coexister.
Autre tendance marquante, les équipementiers présents étaient en sous-nombre par rapport aux autres années et ils étaient massivement orientés vers la production de composants pour véhicules électriques, les moteurs thermiques étant quasi absents. Cela montre bien la profondeur de la crise du thermique, avec une forte présence d’équipementiers chinois. Je tiens d'ailleurs à préciser que les Chinois sont rafraichissants de part leur enthousiasme et leur sympathie, et je vois d'un mauvais oeil ceux qui les voient justement d'un mauvais oeil ... Chinois ou pas, ils restent des frères humains, d'autant plus ici qu'ils sont volontaires et biens intentionnés (attention, je ne par le pas ici de politique ni du parti chinois, mais des sociétés privées et de leurs salariés et dirigeants). Mais comme souvent je sors du cadre et digresse. Passons à la suite !
Le Mondial a également été le théâtre de l'annonce d'une nouvelle équipe pour l'émission Top Gear France, composée d’Akram Junior, Franck Mylife et POG. Cette annonce marque une revanche personnelle pour Franck, qui s'était retrouvé pris pour cible par les fans de Vilebrequin après avoir dénoncé leur mauvais esprit. Avec ce nouveau rôle, Franck montre que la roue finit souvent par tourner, sachant toutefois que Pierre Chabrier participera occasionnellement aux émissions (il reprend d'ailleurs lui aussi sa revanche sur Sylvain qui est définitivement évincé de l'émission "culte"). J'ai pu apercevoir le trio derrière un bâtiment grâce à la présence de mon petit frère (présent pour m'aider) qui est connecté aux réseau sociaux tel un lobotomisé du 21ème siècle ;-) On s'est donc retrouvé" avec une poignée de fans dans un lieu reclus avec les trois nouveaux animateurs.
Les constructeurs chinois n'ont pas seulement impressionné par la qualité de leurs véhicules, mais aussi par leur audace. Parmi les modèles présentés, un SUV rappelant le Defender, capable de flotter et offrant un luxe digne d'un Range Rover (à l'intérieur c'est même mieux sur tout un tas d'aspects), ou encore un autre SUV aux feux matriciels projetant des vidéos et des motifs grâce à ses optiques ! Sans publier un drone à taille humaine à une place qu'on peut piloter de l'intérieur et qui sera bientôt commercialisé ... Ces innovations, souvent déroutantes, montrent que les Chinois ne reculent devant rien pour captiver le public et qu'ils sont sur-motivés !
Cependant, ils font perdre nos repères car ils arrivent en masse et il est difficile de mémoriser toutes ces nouvelles marques. Même les initiés reviennent ici à leurs premières heures de journalistes, car elles sont aussi souvent tendance à se ressembler entre les unes et les autres.
Cela dit, certaines marques chinoises se sont également distinguées par des copies à peine déguisées. Le GAC Hyptec HT, par exemple, rappelait fortement les Tesla Model 3/Y au niveau des optiques, tandis que le YangWang U8 ne cachait pas son inspiration très marquée du Defender.
Les Chinois ont aussi très rapidement copié l’ergonomie des véhicules Tesla, devenant maîtres dans l’art de transformer les voitures modernes en véritables tablettes sur roues, avec des interfaces largement tactiles. C'est cette fois très judicieux, car au lieu de persévérer dans l'erreur en perdant du temps, ils ont vite compris que la voiture de demain devait être organisée de cette manière d'un point de vue ergonomie : un grand écran qui centralise tout et un habitacle pratique, épuré et fonctionnel. Il faut savoir parfois être pragmatique et les Chinois ne sont pas du genre à tergiverser.
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