Plan de l'article :
C'est un phénomène qui est apparu naturellement sur ce site, exactement comme l'émergence des soucis d'Adblue ou encore les problèmes récurrents liés aux 1.2 Puretech et TCE ... En effet, l'article qui met un cadre légal aux délais chez le garagiste a ces derniers temps aggloméré beaucoup plus de témoignages qu'à l'habitude (je vous invite à les lire au pied de la page indiquée en lien). Et cela se comprend, les fameuses pénuries de pièces détachées qui semblaient appartenir au passé ont finalement continué à perdurer. A tel point que cela a affecté la note de satisfaction des garages selon L'argus, passant de 56% de satisfaits à 51% en 2022 (cela a donc du s'aggraver depuis). Ce n'est donc pas le moment d'accrocher votre voiture ni même qu'elle ne tombe en panne, bien que le deuxième cas soit beaucoup moins "pilotable".
Il est donc temps de faire un point sur le sujet et d'exposer des alternatives qui s'offrent à vous pour tenter de raccourcir ce temps d'attente.
Vous êtes invité à témoigner en bas de page si vous êtes victimes de délais prolongés pour la réparation de votre auto. Tout autre conseil est aussi le bienvenu, merci aux internautes qui auront du "savoir" à partager.
La situation actuelle des pénuries impacte considérablement les coûts liés à l'automobile. D'une part, les prix des lubrifiants ont connu une augmentation significative, s'élevant à près de 50 % en un an. Parallèlement, les pièces de rechange ont également subi une hausse notable, avec un bond d'environ 40%. Ces augmentations se traduisent directement par une inflation sur la facture des automobilistes. Selon une étude de Vroomly, le coût de la révision automobile a grimpé de 9,4 % entre 2021 et 2023.
De plus, une récente publication de l’association « 40 millions d’automobilistes » basée sur le Baromètre de l’inflation sur les pièces détachées automobiles, réalisé par IDLP, un des plus grands distributeurs de pièces auto, confirme cette tendance. Cette étude indique une croissance moyenne de 12 % des prix des pièces détachées en 2022, avec des prévisions indiquant que cette hausse va se poursuivre en 2023.
Pour revenir à l'étude de L'argus, les marques françaises faisaient partie en 2021 des pires élèves en la matière ... Dans un pays comme le nôtre ayant un parc automobile largement représenté par ces enseignes, on peut dire que le risque d'être touché est d'autant plus important.
De plus, une réalité particulièrement frappante se manifeste dans le domaine des véhicules électriques et hybrides. Ces derniers, malgré leur promesse de fiabilité, sont souvent confrontés à des problèmes liés à leur relative immaturité, notamment en termes de conception et de service après-vente. Cette situation se traduit par une fiabilité parfois incertaine et des réparations qui s'éternisent (les cas se multiplient même si ce n'est pour le moment qu'au doigt mouillé). Cependant, des acteurs comme Tesla, forts de leur expérience accrue dans le secteur des véhicules électriques, semblent apporter une certaine assurance. Avec un bilan globalement positif en raison d'une maturité qui a fini par émerger.
Premièrement, les problèmes d'approvisionnement exacerbés par la flambée des cours des matières premières ont un impact direct sur la disponibilité des pièces de rechange. Cette situation affecte la seconde monte, c'est-à-dire les pièces destinées aux véhicules déjà en circulation et, par extension, pour les garagistes indépendants et autres acteurs de la distribution automobile. La crise a provoqué une raréfaction des approvisionnements en acier, aluminium, palladium, et matières plastiques, ressources pour lesquelles la Russie contribue de manière substantielle, avec environ un quart des importations de ces matériaux en Europe.
En 2023, l'industrie automobile mondiale continue de subir les effets d'une pénurie de semi-conducteurs sans précédent, initiée fin 2020. Les répercussions de la pandémie de Covid-19, notamment la fermeture des usines, ont initialement déclenché cette crise, provoquant un déséquilibre entre l'offre et la demande et entraînant une hausse des prix des véhicules neufs (et donc aussi des pièces détachées). La situation, aggravée par la forte interconnexion de l'industrie des semi-conducteurs (où un fabricant peut dépendre de milliers de fournisseurs à l'échelle mondiale) est devenue particulièrement vulnérable aux crises géopolitiques.
Les semi-conducteurs, essentiels pour la fabrication de microprocesseurs utilisés dans de nombreux secteurs dont l'automobile, sont majoritairement produits à Taiwan, qui représente 90 % de la production mondiale. En 2023, la pénurie persiste avec un impact considérable sur les constructeurs européens en particulier, qui font face à des retards de livraison encore anormaux. La crise a entraîné une incapacité de produire près de 2,8 millions de véhicules à l'échelle mondiale en 2023, et l'association européenne de l'industrie des semi-conducteurs (ESIA) prévoit une baisse de 4,1 % du marché des puces électroniques.
La pénurie se prolonge en raison de divers facteurs. Les séquelles de la pandémie affectent encore la production, tandis que des événements comme la guerre en Ukraine et divers incidents (incendies, sécheresses) ont impacté les usines de fabrication de semi-conducteurs. De plus, la construction d'une nouvelle usine de fabrication de puces prend au moins deux à trois ans, retardant ainsi la résolution de la crise.
Deuxièmement, les défis tels que la crise de la filière thermique, l'électrification croissante des véhicules, et les changements réglementaires en matière d'émissions polluantes, poussent les équipementiers à revoir leurs priorités de production. Cette restructuration peut entraîner des retards dans la fabrication et la distribution des pièces traditionnelles, ce qui rallonge à son tour les délais d'attente pour les réparations automobiles.
Enfin, la délocalisation des constructeurs automobiles et la forte concurrence internationale influent sur la chaîne d'approvisionnement en pièces détachées. La délocalisation éloigne physiquement les sites de production des marchés de consommation principaux. Cela allonge la chaîne logistique, augmentant ainsi le temps nécessaire pour acheminer les pièces détachées des usines de fabrication aux garagistes. Les retards dans le transport, que ce soit par voie maritime, aérienne ou terrestre, peuvent considérablement rallonger les délais d'attente pour les réparations.
De plus, la coordination et la gestion des stocks de pièces deviennent plus complexes. Cette complexité peut conduire à des incohérences dans la disponibilité des pièces, où certaines pièces sont en surplus dans une région mais en pénurie dans une autre. Cette disparité affecte directement les garagistes qui doivent attendre la réception de pièces spécifiques pour effectuer des réparations.
La complexité du système actuel le rend particulièrement peu résilient face aux imprévus qu'ont été la crise du Covid et la guerre en Ukraine, et vous pouvez le ressentir dans les faits quand vous allez faire réparer votre auto chez le garagiste ... L'autre conséquence, certes banale, est bien entendu l'inflation de ces pièces détachées en raison de la chute de l'offre. A cela s'ajoute aussi que les garagistes entendent augmenter encore significativement leurs tarifs dans un avenir proche. Il y a comme un effet boule de neige qui ne semble pas vouloir se dissiper.
A lire : quelques repères sur l'inflation automobile
Une des stratégies consiste à se tourner vers le marché de l'occasion. Les casses automobiles et les plateformes en ligne telles qu'Ebay regorgent de pièces détachées qui peuvent s'avérer pas chères et rapides à obtenir. Les propriétaires de véhicules peuvent acquérir ces pièces et les faire installer par des garagistes indépendants. Cependant, cette option n'est pas viable si la réparation est couverte par la garantie du véhicule, car elle nécessite souvent l'utilisation de pièces neuves et agréées par le constructeur.
Une solution émergente est la réparation "à distance". Des professionnels spécialisés proposent désormais de réparer des pièces, y compris des composants électroniques, par voie postale. Cette approche offre une alternative rapide et efficace et elle permet de remettre en état des pièces sans avoir à attendre indéfiniment leur remplacement encore une fois.
Enfin, la dernière alternative, qui pourra paraître originale, est de viser plus que jamais un véhicule à la réputation de fiabilité infaillible. On pourra aussi recommander les véhicules de très grandes séries qui sont très présents dans les casses (hélas, qui dit grandes séries dit aussi grandes demandes aussi ...).
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