Sans grande surprise le Renault Espace calque en partie ses réglages sur celui de l'Austral sorti quelques temps auparavant. De ce fait, nous avons affaire à un châssis bien tenu qui limite la prise de roulis, sans toutefois tomber dans la relative caricature de l'Austral (qui est très ferme). Il semble ici clair que Renault veut répondre à Peugeot dont les châssis sont adulés par la presse depuis des années (avec avouons-le une petite part d'exagération ...). Mais avant de revenir aux sensations et au jugement de ce châssis, commençons par faire un tour d'horizon technique de cette auto.
Comportement (19p) : | |
4Control (Multib.) + 20p : | |
Générosité/calibre pneus : | |
Tolérance à la charge : | |
Stabilité haute vitesse : | |
Agilité basse vitesse : | |
Confort de suspension : | |
20p 235mm : | |
Motricité : | |
Hauteur : | |
Longueur : | |
Poids moy. approx. : | |
Empattement : | |
(Plateforme CMF-CD3) |
Il s'agit donc d'un SUV sur base de CMF-B, la plateforme modulaire du groupe Renault qui sert quasiment à toute la gamme. Ici c'est un dérivé spécifique en lien avec l'Austral, et il faudra bien prendre conscience de leur proximité même si on pourrait imaginer l'inverse. En effet, que ce soit en terme de masse ou de morphologie, la proximité est assez grande. La garde au sol est de 18 cm pour les deux modèles et les masses sont assez voisines (70 kg d'écart seulement sur les versions similaires E-Tech). C'est surtout au niveau de l'empattement que ça diverge un peu plus, avec 4.667 mètres pour l'austral et 4.738 pour l'Espace (ce qui lui fait paraître un peu plus souple alors que ça ne semble pas être le cas, plus un empattement est grand plus le confort y gagne, c'est mathématique / géométrique).
Toujours au niveau des trains roulants on a à l'avant un classique Macpherson et à l'arrière du semi-rigide de série ou du multibras bien plus évolué sur les versions dotées des 4 roues directrices 4Control. Sachez que cette déclinaison tranche assez avec la plus classique, car au delà de ses aspects techniques bien plus favorables on profite aussi d'une agilité accrue avec notamment un rayon de braquage ultra réduit (c'est même stupéfiant comme on peut manoeuvrer avec plus d'aisance qu'une Clio !), passant de 11.6 mètres à 10.4 mètres (digne d'une citadine).
Niveau pneumatiques on a ici au choix deux montes, une moyennement rigoureuse (mais pas non cata) et une deuxième bien plus convaincante et consistante pour le gabarit. En effet, les 19 pouces ont un certain déficit de largeur pour une familiale qui embarquera souvent du poids. Les 205 mm ne me paraissent en effet pas des plus favorables pour parler de rigueur. Dommage car les flancs n'étaient pas exagérément épais, limitant donc les prises de roulis.
Les 20 pouces de 235 mm de large sont sans commune mesure, avec un grip latéral d'un niveau bien supérieur.
Il n'y a donc pas les 17 et 18 pouces de l'Austral qui ont des flancs un peu trop épais et qui induisent du roulis.
Enfin, le poids est ici très favorable et participe à ce que l'Espace ne soit pas trop empoté. Sin on inclut la norme européenne en ordre de marche (avec un conducteur de 75 kg), la masse varie de 1662 à 1824 kg, un véritable poids plume dans la catégorie. Bien entendu, le plus léger est l'Espace Techno 5 places avec essieu semi-rigide.
Si de prime abord il faut préciser qu'on est perché à la juste hauteur, ni trop haut ni trop bas, cumulant alors plus les avantages des deux niveaux que les inconvénients. Doté d'une direction bien calibrée en terme de consistance (bien qu'un peu légère, une habitude chez Renault) et de démultiplication, associée à un châssis bien campé sur ses appuis (même avec le semi-rigide de base), l'Espace enchante comparé à bon nombre de ses concurrents qui ont fait le choix inverse, à savoir tout miser sur le confort. Il est donc un poil mieux campé sur ses appuis qu'un 5008 de Peugeot, qui arrive toutefois à trouver un meilleur compromis, à savoir un confort meilleur pour un comportement qui est à peine inférieur (l'Espace prend plus le pas avec le 4Control et le multibras associé, apportant à la fois un essieu plus sophistiqué et une meilleure répartition des masses à vide). Notez que le 4Control se règle par le biais de l'interface, avec un train arrière qu'on autorisera plus ou moins à faire tourner les roues arrière.
Quand on a une familiale qui est souvent amenée à prendre de la charge, avoir des réglages de suspension plus raides est un vrai plus. L'auto ne plie pas de l'arrière train et elle ne chavire pas au moindre virage, on sent donc moins le fait que l'auto est chargée. Si vous êtes un papa pas trop planplan alors l'Espace devrait faire partie de votre short-list.
Concernant les nuances, les versions chaussées de 19 pouces accuseront plus vite un décrochage du train avant par manque de grip (bien qu'il faille bien forcer pour déceler le trait). Les versions dotées du 4Control enroulent bien plus les virages (avec une sensation particulière que certains n'aimeront pas immédiatement), permettant des vitesses en courbe bien plus rapides et une tenue de route favorisée sur sol mouillé. Et surtout, cette déclinaison profite d'un train arrière bien plus sophistiqué qui n'a pas de comparaison avec le semi-rigide de base. Non, je fais le pari que vous serez bluffé par les prestations de la version 4Control ...
C'est à la fois le point fort et le point faible de cet Espace ...
Côté point fort, cette transmission permet de ne pas avoir de malus tout en ayant une puissance à disposition assez respectable. Du côté négatif elle dispose d'un agrément assez moyen sur certaines phases de conduite, elle n'a que 4 rapports (?!), pas de mode manuel et un frein moteur inexistant quand la batterie est pleine (à savoir dès que la pente excède plus de 200 mètres, ce qui est plutôt fréquent en montagne. Nombre d'utilisateurs expliquent que l'E-Tech est presque inutilisable en montagne, avec des freins en fusion en bas de col).
L'agrément est pénalisé par la petite batterie de seulement 2 kWh qui impose au thermique de la recharger presque tout le temps .. L'électronique passe donc son temps à jongler entre toutes ces problématiques et fait accélérer le moteur assez nettement quand il faut absolument charger la batterie, on a donc des montées en régime sonores qui viennent parasiter la quiétude à bord (et en plus ça fait un peu produit low-cost ...).
Bref, et si il ne faut pas croire que c'est une transmission infréquentable (car dans 90% des cas elle fait bien son travail), elle pourra parfois vous agacer malgré tout, vous êtes prévenu !
Concernant les palettes elles ne permettent pas de profiter d'un mode manuel mais plutôt de régler le niveau de régénération (force du frein moteur électrique) comme c'est le cas sur les électriques du groupe.
Pneus | Confort | sur Espace 6 (~1650 kg) |
Commentaire |
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205/55 R19 Flancs : 11.3 cm |
7.1/10 | 7.4/10 | Consommation raisonnable |
235/45 R20 Flancs : 10.6 cm |
6.5/10 | 8.6/10 | Roulis maitrisé / Jantes exposées aux trottoirs / Confort dégradé |
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