Plan de l'article :
Certains modèles sont parfois plus importants que d'autres, à tel point qu'ils sont à l'origine de la survie d'une marque en perdition.
Tentons ici de trouver quelques uns de ces modèles, ceux qui resteront gravés dans l'historie des marques qu'ils ont sauvées.
Si la Grande Punto n'a pas vraiment réussi à redresser un groupe qui était un peu sur les rotules au début des années 2000, la Fiat 500 a en revanche été la poule aux oeufs d'or.
En effet, avec une gamme dotée de voitures un peu cheaps (dans leur construction et finition, avec notamment une fiabilité moyenne) et dont les renouvellements tardent (c'est encore le cas aujourd'hui), la marque avait perdu beaucoup de clients au détriment des concurrents plus actifs.
Mais Marchionne a relevé la tête en restructurant la société mais aussi en proposant deux modèles qui vont permettre de renouer avec les bénéfices : la Panda et la 500 nouvelle génération (que Mini semble avoir largement inspiré).
Et c'est avec un peu de superstition que le dirigeant s'attachera à ressortir la 500 à la même date que son ancêtre, un 4 juillet (2007) ...
La suite de l'histoire vous la connaissez, avec un tel succès et une tendance à se reposer sur ses lauriers, la marque s'obsèdera à surfer sur la tendance : 500L et 500X. A savoir ce qu'il adviendra quand la 500 aura fait son temps ...
Si on pourrait croire qu'une marque comme Porsche est intouchable depuis tout temps, il faut en réalité savoir que la marque était en mauvaise posture en cette fin des années 90 (une enseigne auto est perpétuellement en train de survivre).
Et pour développer son chiffre d'affaires, la marque allemande a employé une chose bien connue du marché du luxe : à savoir prospecter vers le bas (chose que font tous les acteurs du luxe pour pouvoir continuer d'offrir une croissance à leurs actionnaires, même les plus exclusives [soi-disant]). Et ici ce sera en 1996 un petit roadster à moteur central arrière dont le coût sera plus mesuré (tout comme les performances, considérées comme indignes sur les versions de base 2.5 par de nombreux critiques).
Cette auto aura droit à une campagne publicitaire originale puisqu'elle aura droit à son propre jeu sur Playstation, qui permettait de gagner un modèle réelle en faisant le meilleur tour sur un des circuits (Gran Turismo avait aussi surfé sur cette mode).
Bref, le roadster équipé d'une moteur boxer (Box-Ster) aura donc relevé la barre et permis à Porsche de continuer sans se faire racheter (ce qui arrive quand on finit au fond du trou).
Si le Boxster (1996) a permis à Porsche de rester en vie, c'est bien le Cayenne (2002) qui va permettre de déverser un flot de cash monumental dans les caisses de la marque. En effet, on passe en une décennie d'une marque qui écoule 20 000 modèles par an (1994) à 90 000 (2004) ...
Sans la sortie du Model 3 en 2018, la marque tesla serait restée confidentielle et n'aurait donc pas permis de se développer autant. Car à ce stade, soit on meurt soit on croit, sauf si bien entendu les perspectives se limitent à une production confidentielle, mais dans ce cas il faut vendre des voitures de prestige à forte image, ce qui n'est pas le cas des Tesla (pas de palmarès sportif, pas d'histoire ...).
Rappelons que tout a démarré avec un petit roadster sportif sur base de Lotus, un drôle de pari même si on attaque toujours par le haut pour se faire une image valorisante (on ne commence pas par une citadine low-cost pour arriver à celui d'une voiture de sport à 200 000 euros). Ils ont donc commencé avec le Tesla Roadster qui n'avait hélas rien d'autre à offrir que des accélérations un peu percutantes. Pas facile de séduire une clientèle en proposant une voiture de sport à la fois lourde et sans aucun agrément sonore, qui représente presque la moitié du plaisir à avoir dans une auto de ce genre. Mais malgré cette association contre-nature (qui fera forcément du tort à la prochaine génération de Roadster), la marque a persévéré en tentant pas tout les moyens de développer son image, notamment avec les stars d'Hollywood en leur offrant quelques exemplaires (une grande partie des gens étant des moutons sans personnalité affirmée, ils se limitent à faire comme leurs "icônes" ...).
Ca ne suffira hélas pas et c'est bien la Model S qui mettra le pied à l'étrier, suivie du Model X qui complète la gamme. Mais encore une fois, il faudra pouvoir vendre à une clientèle plus large, à savoir au moins les cadres et CSP+. Cela sera possible grâce à la model 3 même si elle reste très chère pour ce qu'elle offre vraiment (compensé en partie par une ambiance particulière : de par son style et l'ergonomie inédite de l'habitacle (écran notamment)).
Si en réalité ce modèle n'a pas vraiment sauvé la marque économiquement parlant, avec des pertes engendrées sur chaque modèle vendu (ce serait en millions pour chacun d'entre eux!), la marque Bugatti a été une vitrine technologique pour le groupe Volkswagen.
Car après une affreuse EB110, on peut dire que la marque française avait son encéphalogramme plat ... C'est donc la Veyron qui a permis de ressusciter la marque et même de la faire découvrir à une bonne partie du monde qui ne connaissait pas vraiment l'enseigne (mis à part pour les anciennes d'avant guerre).
La Veyron est en effet devenue un des modèles les plus emblématiques de la planète, très loin devant la très moche EB110 aux couleurs d'un bidet des années 60 (c'est hélas la couleur officielle de la marque).
Eh oui ... C'est bien cette chose ridicule qui a sauvé la marque à l'hélice (même si ce n'est pas une hélice je sais bien).
En cette période d'après guerre, faire des bénéfices sur des autos de grande taille n'était pas aisé. Pas de chance, les caisses de la marque sont aussi dans le rouge ...
Il faudra donc vendre une auto pas chère à concevoir et assembler, tout en générant suffisamment de volume pour renflouer les caisses. Et c'est ce qu'arrivera à faire l'Isetta.
Avec l'Audi A4 de première génération sortie juste avant, l'A3 a contribué à remettre la marque dans le vert au niveau des finances.
En effet, avec 118 000 ventes annuelles dès la première année pleine (1997), ce modèle tout nouveau (première compacte) s'est très vite imposé.
Ce modèle n'a pas simplement sauvé la marque, il a permis de passer de presque aucune vente à des milliers par an. Ce succès a permis par la suite de développer le reste de la gamme, à savoir les Mulsanne et autre Bentayga plus récentes. C'est grâce à Volkswagen et son rachat en 1998 que ce modèle a pu voir le jour, le tout en exploitant le châssis de la Phaeton / A8. C'est donc un coupé A8 si on devait résumer.
Vous verrez par la suite que le groupe Volkswagen a permis de sauver une grande partie de l'industrie auto !
Comme avec Bentley, Volkswagen a joué les bons samaritains en relevant la marque italienne Lamborghini. Car si la Diablo avait été un véhicule respecté et adulé par beaucoup (personnellement j'aime tout dans cette auto, sauf son nom ...), il n'y avait plus trop rien de prévu pour la suite ... être rentable sur le long terme sur ce genre de segment n'est pas évident, surtout que les technologies évoluent rapidement, pas facile à suivre quand on est un petit artisan (ce que sont les marques de petite diffusion).
Bref, c'est en 2002 que Volkswagen / Audi offre une suite à la Diablo, et son nom sera la Murcielago. Suivra ensuite un modèle plus accessible qui permettra de faire le gros de l'argent, à savoir la Gallardo (qui sera en réalité la vraie sauveuse) sur base de R8 (les méthodes industrielles destinées aux autos à bas coût arrivent sur le marché des supercars).
La Mini n'a pas sauvé la marque, elle a plutôt ressuscité l'enseigne ...
Encore une fois, c'est un grand groupe allemand qui a permis cette renaissance, à savoir BMW (1994).
En 2001 sort donc le modèle néo-rétro le plus connu de la planète. Le succès était loin d'être garanti, surtout quand on voir le flop de la NewBeetle qui s'appuie sur cette tendance.
Comme avec la 500, elle sera déclinée en SUV et en compacte pour tenter d'essorer au maximum le potentiel commercial de ce petit modèle. Il y aura quelques gros ratés comme avec le Countryman Coup appelé Paceman, mais globalement Mini sera une poule aux oeufs d'or comme l'est la 500 pour Fiat.
Grâce à Renault, Dacia a pu s'en sortir par le biais de la Logan, une auto lowcost qui profite de pièces déjà amorties par le biais de Renault écoulées à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires, à savoir la Clio 2 pour le gros. Avec des ventes qui atteignent difficilement les 70 000 véhicules annuels en 2003, on grimpera à 100 000 puis 163 000 les deux années qui suivent avec la Logan ! Ce sera aussi le début de l'exportation de masse pour la marque, qui était pourtant plus habituée à vendre chez elle uniquement.
Aujourd'hui Dacia est un pilier du marché auto en incarnant une sorte de boussole sur le marché des voitures "essentielles" comme ils les appellent désormais dans les services marketing de l'enseigne. En effet, quiconque pense à véhicule lowcost verra automatiquement apparaître une Logan ou une Sandero dans son esprit.
Ce petit SUV basé sur base de Freelander (pas très luxe ...) et vendu à prix d'or (et reprenant la patronyme Range Rover d'un manière un peu honteuse s'agissant d'une carcasse à moteur transversal), sortira la tête de l'eau de la marque Land Rover à partir de 2011. Avec une campagne Marketing agressive (et une certaine Spice Girl devenu un peu flippante) et un style qui fait l'unanimité, tout cela sans que les prix ne soient trop stratosphériques (normal vu le composition technique de l'engin), il sera largement diffusé chez les bobos en manque de connaissance technique.
Dire que la 3200GT a sauvé Maserati est un euphémisme. En multipliant les ventes par 4 voire 5, on peut dire que ce modèle a donné un véritable coup de fouet pour la marque !
En 2003, la Quattroporte viendra encore ajouter une couche en ajoutant 50% de ventes en plus.
Hélas, si ces évolutions sont positives pour l'enseigne, les volumes ne seront jamais suffisants pour que les choses soient pérennes. Sachez que Maserati n'a jamais dépassé les 10 000 ventes annuelles en Europe.
Au début des années 80 (1983) c'est une ambiance un peu morose qui accable la marque au lion. Un contexte économique plus que moyen avec un choc pétrolier qui est encore tout frais, une concurrence qui se développe et une morphologie des voitures qui changent pour se diriger vers de petites voitures plus rationnelles et moins gourmandes.
Avec la 205, Peugeot met dans le mile, elle se place sur le marché comme une pièce de puzzle parfaitement dessinée.
En 1986 l'AX vient remplacer la Visa qui ne trouve plus son public, toute comme la LNA qui est à bout de souffle. Utilisant le même châssis que la 205 pour jouir au maximum des économies d'échelle, l'AX va relancer la marque aux chevrons ! A peine 4 ans après sa commercialisation, l'AX atteint le volume incroyable de 1 millions de véhicules vendus.
C'est la même histoire du côté de la Golf, sauf qu'ici la marque allemande a un peu mieux anticipé les choses en la sortant dès 1974, soit près de 9 ans plus tôt que la 205.
Aussi emblématique que la Coccinelle, la Golf aura donc permis de sauver la marque tout en apportant le fameux slogan "Das Auto" (intiment lié au modèle donc).
Aujourd'hui les choses changent puisque la star semble être sur la fin, avec une Certaine ID.3 qui cherche à la mettre au rebus ...
Dans les années 80, les sauveurs n'étaient pas de gros SUV mais de petite citadines relativement polyvalentes. Pour Opel ce fut bien évidemment la Corsa (1982), qui dans sa première version proposait un look assez novateur et moderne (bien qu'aujourd'hui ce soit moins évident à voir).
Cette auto a permis à Renault de franchir le cap de la modernité, de par sa conception et ses équipements modernes. Vendue pendant près de 15 ans (et élue voiture de l'année à sa sortie), elle a donc permis à Renault de consolider et sécuriser ses finances en se vendant à un peu plus de 1.5 millions d'exemplaires.
Dans le genre véhicule qui sauve et fait vivre une marque, la 4L est un très bon exemple. Et si la R16 s'attaque à une clientèle haut de gamme, c'est plutôt vers le peuple que se destine la 4L. A la fois pratique, spacieuse, pas chère et fiable, elle fera un véritable carton : 8 millions de ventes ... Notez que c'est la première traction de Renault, et donc la première auto de conception "moderne".
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