Vous avez sans doute entendu parler des plateformes modulaires, mais savez-vous vraiment à quoi cela correspond et quel est le but réel de la manoeuvre ?
A consulter : Tous les articles dédiés à chaque plateforme modulaire
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Les plateformes modulaires sont devenues un pilier essentiel dans l'industrie automobile moderne, permettant aux constructeurs de rationaliser et de normaliser leurs processus de conception et de fabrication. En regroupant plusieurs modèles sous une même architecture technique, ces plateformes permettent de réaliser des économies substantielles au niveau de la conception et de la production. Elles facilitent également l’assemblage dans différentes usines à travers le monde, offrant une flexibilité accrue face aux variations de demande.
Une plateforme modulaire n'est pas qu'un simple cadre commun : elle peut se décliner en plusieurs sous-familles adaptées à différents segments de véhicules. Par exemple, la plateforme STLA de Stellantis se divise en plusieurs variantes — Small, Medium, Large et Frame —, chacune ayant des caractéristiques spécifiques pour répondre à des besoins variés. Ainsi, bien que regroupées sous un même nom, ces sous-plateformes présentent parfois des différences notables en termes de structure, de motorisation ou encore d'équipements.
Outre la rationalisation, les plateformes modulaires permettent également d’accélérer le développement de nouveaux modèles en réutilisant des éléments techniques éprouvés. Cela favorise une meilleure maîtrise des coûts et un gain de temps significatif. En parallèle, cette approche facilite l’intégration de technologies innovantes, qu’il s’agisse d’électrification, de systèmes de conduite autonome ou d’outils connectés, sans devoir repartir de zéro à chaque projet.
Cet article cherche à recenser un maximum de plateformes modulaires utilisées par les principaux constructeurs, en mettant en lumière leurs caractéristiques et en fournissant des liens vers des articles dédiés pour approfondir chaque sujet. Vous découvrirez ainsi l’ingéniosité et la diversité des stratégies employées par chaque marque pour rester compétitive dans un secteur en constante évolution.
Vous l'aurez donc compris, le but premier est de faire des économies pour les marques, on développe un châssis pour des dizaines d'autos au lieu d'en faire un par voiture, le calcul est vite fait ! Ajoutez à cela que les économies d'échelle arrivent plus vite (plus on produit une même pièce, moins elle coûte chère à produire car les frais de développement et conception ont été remboursés). Il en découle aussi que le temps de développement des futurs véhicules est réduit (ce qui fait encore économiser, car le temps c'est de l'argent !).
Plus on produit quelque chose plus on amortit les frais liés à son développement. Les plateformes modulaires accélèrent donc encore plus cet effet que l'on nomme économie d'échelle (retournez à vos cours d'économie pour en savoir plus)
Cependant, ce type de développement pourrait brider la diversité stylistique car si une plateforme ne se révèle pas assez modulaire, les proportions des différentes autos se basant sur cette même structure seront assez semblables ...
BMW s’appuie sur un nombre restreint mais stratégique de plateformes modulaires, allant des compactes aux modèles premium. La plateforme UKL, introduite en 2014, est dédiée aux modèles compacts à traction avant ou transmission intégrale, notamment pour la Série 2 Active Tourer et plusieurs modèles Mini. Elle a évolué avec la plateforme FAAR, une version modernisée et plus flexible utilisée pour intégrer des motorisations hybrides et électriques, comme sur la Série 1 de dernière génération.
Pour ses modèles haut de gamme (les "vraies BM"), la marque a introduit en 2015 la plateforme CLAR (Cluster Architecture), qui combine aluminium, acier et carbone sur une architecture à moteur longitudinal. Elle est utilisée sur les berlines, SUV et coupés des séries 3, 5 et 7, ainsi que sur des modèles électriques comme l’i4 et l’iX, grâce à son adaptation en profondeur.
Articles dédiés :
Mini, marque du groupe BMW, s’appuie sur les plateformes modulaires conçues par sa maison-mère BMW pour répondre aux besoins de ses modèles compacts et premium. La plateforme UKL, introduite en 2014, a marqué une transition majeure pour diversifier sa gamme avec l'ajout de SUV . Elle a ensuite évolué vers la plateforme FAAR, introduite à partir de 2019, qui offre une flexibilité accrue pour intégrer des motorisations hybrides et électriques.
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Ford s’appuie sur plusieurs plateformes modulaires dont parmi celles-ci, les plateformes B3 et B2E utilisées pour des véhicules de segment B. Les C1 et C2, partagées avec Volvo et Mazda, ont servi de base à des compacts de segment C comme la Ford Focus ou encore le Kuga. La C2 étant plus moderne et plus modulable. Enfin, la plateforme EUCD, partagée avec Volvo et Land Rover, a permis de concevoir des modèles plus familiaux et premium comme la Mondeo ou le Freelander 2 (qui a donné lieu à l'Evoque etc.), illustrant une stratégie inter-marques visant à réduire les coûts tout en diversifiant l’offre.
Ford s’appuie sur plusieurs plateformes modulaires, dont les plateformes B3 et B2E, utilisées à partir des années 2000 pour des véhicules de segment B. Les C1 (2003) et C2 (2018), partagées avec Volvo et Mazda, ont servi de base à des compacts de segment C comme la Ford Focus ou encore le Kuga, la C2 étant plus moderne et plus modulable. Enfin, la plateforme EUCD, utilisée de 2006 à 2015 et partagée avec Volvo et Land Rover, a permis de concevoir des modèles plus familiaux et premium comme la Mondeo ou le Freelander 2 (qui a donné lieu à l’Evoque), illustrant une stratégie inter-marques visant à réduire les coûts tout en diversifiant l’offre.
Toutes sont à moteur transversal.
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Le groupe Hyundai, qui inclut également Kia et Genesis, s’appuie sur la plateforme e-GMP (Electric-Global Modular Platform), introduite en 2020, pour ses véhicules électriques de nouvelle génération. Cette architecture a été spécifiquement conçue pour maximiser l'efficience, l'aménagement et la modularité, permettant une large gamme de modèles, des berlines compactes aux SUV. Elle offre des caractéristiques avancées comme une recharge ultra-rapide (800 V), une autonomie étendue grâce à son efficacité énergétique, et des fonctionnalités innovantes comme la capacité de fournir de l'énergie à des appareils externes (V2L).
La plateforme e-GMP équipe des modèles tels que le Hyundai Ioniq 5, le Kia EV6 et le Genesis GV60. Elle illustre l’engagement du groupe Hyundai dans l’électrification, tout en garantissant une conception optimisée et une flexibilité pour répondre aux futures évolutions du marché des véhicules électriques.
Article dédié :
Jaguar et Land Rover s’appuient sur plusieurs plateformes modulaires pour répondre aux besoins variés de leurs modèles, allant des SUV compacts à moteur transversal comme les berlines et SUV de luxe à mtoeur longitudinal. La plateforme D8 / PTA (Premium Transverse Architecture issue de Ford), introduite dans les années 2010, est utilisée pour des modèles compacts comme le Land Rover Discovery Sport et le Range Rover Evoque. Cette architecture modulaire, basée sur l’ancienne plateforme D8, offre une meilleure intégration des motorisations hybrides rechargeables.
La plateforme D7A, introduite en 2015, est dédiée aux modèles Jaguar à propulsion et transmission intégrale, tels que la XE, la XF et le F-Pace. Elle a été conçue pour maximiser la légèreté grâce à l’utilisation de l’aluminium. Pour les SUV plus grands, Jaguar et Land Rover utilisent la plateforme D7U, introduite en 2013, qui équipe des modèles comme le Range Rover et le Range Rover Sport.
Enfin, la plateforme MLA-Flex (Modular Longitudinal Architecture), lancée en 2022, remplace les version D7x. Elle a été conçue pour accueillir des motorisations thermiques, hybrides et cette fois 100 % électriques, et équipe les modèles comme le Range Rover et le Range Rover Sport de dernière génération. Cette plateforme marque une étape importante dans la transition électrifiée de Jaguar Land Rover.
Mercedes-Benz s’appuie sur des plateformes modulaires adaptées aux deux grands segments de sa gamme, des compactes à moteur transversal aux modèles les plus nobles à moteur longitudinal (sans oubleir la gamme 100% électrique arrivée bien après). La plateforme MFA (Modular Front Architecture), introduite en 2012, est dédiée aux modèles compacts à traction avant ou transmission intégrale, tels que les Mercedes Classe A, Classe B et GLA. Une version modernisée, MFA2, est utilisée depuis 2018 pour offrir davantage de flexibilité et intégrer des motorisations hybrides rechargeables.
Pour ses modèles premium et propulsion, Mercedes a conçu la plateforme MRA (Modular Rear Architecture), lancée en 2014. Elle équipe des berlines comme la Classe C, Classe E et Classe S, ainsi que des SUV tels que le GLE. Cette architecture repose sur une structure en aluminium et acier pour maximiser la rigidité et réduire le poids, tout en offrant une modularité pour diverses motorisations.
Enfin, pour ses véhicules électriques de luxe, Mercedes utilise la plateforme EVA2, introduite en 2021. Elle a été spécialement conçue pour les modèles de la gamme EQ, comme les EQS et EQE, offrant une architecture et une conception dédiées à l’électrification (qui induit un changement profond dans la structure, et cela se voit à l'allure des modèles dont les proportions changent beaucoup).
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Stellantis s’appuie sur un large éventail de plateformes modulaires qui ont évolué au fil des décennies pour s'adapter aux besoins du marché. La PF1, lancée au début des années 2000, a été utilisée pour des citadines et des compactes de segment B, comme les premières Peugeot 208 et Citroën C3. Elle a été suivie par la PF2, destinée aux modèles de segment C comme la Peugeot 308 (2007-2013). La PF3, plus robuste, a permis la conception de véhicules familiaux de segment D, comme la Peugeot 508 de première génération (2011).
Avec la modernisation de ses gammes, Stellantis a introduit la plateforme CMP (2018), dédiée aux citadines et SUV compacts, et sa version électrifiée e-CMP, qui équipe les véhicules électriques comme la Peugeot e-208 et l’Opel Corsa-e. La plateforme EMP2, lancée en 2013, est utilisée pour les véhicules de segments C et D, tels que la Peugeot 308 et le Citroën C5 Aircross.
Enfin, Stellantis investit dans des plateformes de nouvelle génération avec la gamme STLA, introduite en 2021 et déclinée en quatre sous-familles : Small, Medium, Large et Frame. Ces plateformes modulaires visent à intégrer pleinement les motorisations électriques et hybrides tout en répondant aux besoins des segments allant des citadines aux utilitaires lourds.
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Le groupe Fiat (intégré à Stellantis) ayant une envergure internationale utilise des plateformes depuis un bon moment. La plateforme B-Wide, introduite en 2010, est dédiée aux véhicules compacts et citadins des marques Fiat et Jeep, tels que la Fiat 500X et la Jeep Renegade. Cette plateforme, flexible et adaptée à différentes transmissions, a marqué une étape importante dans la modernisation de ces modèles.
Pour les modèles premium, Alfa Romeo a conçu la plateforme Giorgio, introduite en 2015. Elle équipe des modèles comme la Giulia et le Stelvio, et se distingue par son orientation propulsion et ses caractéristiques qui riment avec noblesse et efficacité. C'est une des plateforme les plus perfectionnées qui soient "et qui avait comme ambition de concurrencer les Allemands ...
Enfin, la plateforme SCCS (Small Common Components and Systems), développée initialement en partenariat avec General Motors dans les années 2000, a été utilisée pour des modèles de segment B, comme la Fiat Grande Punto et l’Opel Corsa D.
Par la suite le groupe acquis par les Français va utiliser les plateformes indiquées dans le premier paragraphe, bien que certaines marques comme Maserati et Alfa Romeo vont continuer d'exploiter le Giorgio (il n'y a rien de tel qui existe dans le groupe français ...).
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Renault s’appuie sur un vaste éventail de plateformes modulaires, souvent partagées avec ses partenaires du groupe : Nissan et Mitsubishi, ainsi qu’avec Dacia pour ses modèles les plus abordables. Parmi les premières, la plateforme A, introduite à la fin des années 1990, a été utilisée pour des modèles emblématiques tels que la Twingo de deuxième génération. La plateforme B, lancée au début des années 2000, a servi de base à de nombreux véhicules compacts comme la Clio III et la Nissan Micra, ainsi qu’aux modèles Dacia basés sur sa déclinaison B0.
La plateforme C a permis à Renault et Nissan de concevoir des véhicules familiaux et compacts tels que la Mégane ou le Qashqai. Pour les modèles plus grands, la plateforme D, introduite dans les années 2010, a été utilisée pour des véhicules premium comme la Renault Talisman ou encore le Nissan X-Trail. Depuis 2013, Renault et ses partenaires de l’Alliance ont unifié leurs efforts avec la gamme de plateformes CMF (Common Module Family), divisée en plusieurs variantes (CMF-A, CMF-B, CMF-C/D, et CMF-EV) pour couvrir tous les segments, des citadines électriques aux SUV.
Enfin, la récente plateforme AmpR, basée sur la CMF-EV, est dédiée aux véhicules électriques de nouvelle génération comme la Renault Mégane E-Tech ou la Nissan Ariya. Elle illustre la volonté de l’Alliance de mutualiser les coûts tout en répondant aux exigences croissantes du marché des véhicules électriques.
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Toyota s’appuie sur sa gamme de plateformes TNGA (Toyota New Global Architecture), introduite en 2015, pour rationaliser et moderniser la production de ses véhicules. Cette architecture modulaire se décline en plusieurs variantes extrêmement différentes (elles sont si différentes que les appeler par un même nom est un peu usurpé), adaptées aux différents segments et motorisations : TNGA-C pour les compactes comme la Corolla, TNGA-K pour les SUV et berlines de taille moyenne comme le RAV4 ou la Camry, et TNGA-L pour les modèles premium à moteur longitudinal de Lexus. La plateforme e-TNGA, dédiée aux véhicules électriques, a été introduite en 2020 pour équiper des modèles comme le Toyota bZ4X et le Lexus RZ, en collaboration avec Subaru pour le Solterra.
Cette modularité permet également à Toyota de collaborer avec d'autres marques, comme Suzuki pour des véhicules compacts partagés (Vitara et Across), et avec Subaru pour des modèles électriques ou hybrides. Grâce à ces partenariats, Toyota optimise ses coûts tout en diversifiant son offre sur les marchés globaux.
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Le groupe Volkswagen, comprenant des marques comme Audi, Porsche, Cupra, Volkswagen, Seat et Skoda, s’appuie sur un large éventail de plateformes modulaires pour couvrir tous les segments et motorisations. Les plateformes historiques, comme les PQ24 et PQ25, ont été utilisées pour des citadines et compactes au début des années 2000, à l’instar des premières générations de Polo et Ibiza. Les plateformes PQ34, PQ35 et PQ46 ont servi des modèles plus grands, comme la Passat ou l’Audi A4, avant d’être remplacées par des architectures plus modernes.
La plateforme NSF, dédiée aux micro-citadines, a équipé des modèles comme la Volkswagen Up! et ses équivalents Seat et Skoda. Plus récemment, le groupe a introduit des plateformes modernes et modulaires telles que la MQB (2012), qui reste la plus répandue pour les véhicules thermiques de segments B à D, couvrant des modèles comme la Golf, la Leon et l’Octavia.
La plateforme MLB (Modularer Längsbaukasten) du groupe Volkswagen est une architecture modulaire destinée aux modèles de gamme supérieure à moteur avant longitudinal. Elle a été inaugurée en 2007 avec l'Audi A5 de première génération.
La plateforme MSB du groupe Volkswagen, principalement utilisée par Porsche, Audi et Bentley, est conçue pour les véhicules très haut de gamme à moteur longitudinal, offrant une architecture adaptée aux performances d'un autre niveau. Elle s'apparente un peu à la MLB mais avec des spécificités plus pointues, comme par exemple un positionnement moteur plus en arrière afin d'améliorer l'équilibre. Son coût de revient est trop important pour la destiner à de simples A4 et autres Q5.
Dans le cadre de l’électrification, le groupe a lancé la plateforme MEB (2019), utilisée pour des modèles électriques comme la Volkswagen ID.4 et la Skoda Enyaq. Les marques premium, Audi et Porsche, se distinguent avec la PPE pour des véhicules haut de gamme électriques et la J1, qui a servi de base à la Porsche Taycan et à l’Audi e-tron GT.
La plateforme MSS destinée aux autos à moteur central, à savoir les Huracan et R8 qui partagent leur châssis. C'était aussi le cas avant avec la première R8 et la Gallardo, bien qu'il n'y ait pas de nom officiel sur cette plateforme modulaire.
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Volvo s’appuie sur une très grande variété de plateformes modulaires issues pour certaines de marques externes. La plateforme P2, introduite en 1998, a marqué un tournant pour la marque en servant de base à des modèles comme la première génération du XC90 et la S80. Elle a été suivie par la plateforme P3, lancée en 2006, développée en collaboration avec Ford, qui équipait notamment la Volvo XC60 et la S60.
Avec l’évolution vers des architectures plus modernes, Volvo a introduit la plateforme SPA (Scalable Product Architecture) en 2014, utilisée pour des modèles de segments supérieurs tels que le XC90 et la S90. Une version améliorée, la SPA2, a été développée pour accueillir des motorisations électriques et hybrides, avec des modèles récents comme l’EX90.
Pour les véhicules compacts, Volvo utilise la plateforme CMA (Compact Modular Architecture), introduite en 2017, qui équipe des modèles comme le XC40 et les véhicules de Polestar. Enfin, Volvo collabore avec Geely pour la plateforme SEA (Sustainable Experience Architecture), dédiée aux véhicules électriques et partagée avec d'autres marques comme Lynk & Co et Smart.
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